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Une petite balade de 4 000 km en Europe


Quand mes potes et moi avons décidé de partir 4 jours à Berlin, on a fait comme tout le monde : on a d’abord regardé du côté des vols low-cost. Sauf que moi, je suis parti en moto ! Récit de ma balade.

On a un peu tous pris l’habitude de sauter d’aéroport en aéroport en moins de temps qu’il n’en faut pour faire le tour du périph’ aux heures de pointe, et pour moins cher qu’un plein d’essence. Mais les grandes villes d’Europe finissent par toutes se ressembler et, au fond, on a peut-être perdu un aspect capital du voyage : le dépaysement.

Avion ou moto ?

J’ai été obligé d’attendre un peu avant de prendre mes billets d’avion pour Berlin, et donc les prix ont fini par ne plus être si “low” que ça… Une fois je m’étais aperçu que partir au guidon de ma moto ne me coûterait pas plus cher, impossible de m’enlever cette idée de la tête ! Je pense que c’est le prétexte que j’attendais depuis longtemps… En seulement quelques heures j’avais tout prévu : je ne partais plus “quatre jours à Berlin entre potes” mais “une semaine sur les routes d’Europe”.

J’avais des vacances en retard, et une terrible envie d’avaler des kilomètres ! Et quitte à rouler jusqu’à Berlin autant en profiter pour aller voir mon cousin à Gdansk en Pologne. J’avais envie de pousser la balade jusqu’en Biélorussie et de rentrer par la Slovaquie, de rouler toujours plus loin toujours plus longtemps… Mais la vie est parfois cruelle : j’étais attendu au bureau le lundi matin.

Le plus dur dans la phase de préparation a finalement été de me restreindre.

Le tracé de mon voyage s’est dessiné naturellement, pour totaliser 4 000 km répartis en 6 étapes.
Et pour rouler sur les routes goudronnées d’Europe pas besoin d’une moto exceptionnelle : je suis parti guidon de mon V-Strom 1000 acheté d’occasion. Je lui inflige tous les jours l’enfer parisien du moto-boulot-dodo et des balades aussi souvent que possible, elle va bientôt souffler sa treizième bougie et pourtant elle ne bouffe pas une goutte d’huile ! La bonne moto pour voyager c’est avant tout celle avec laquelle on est à l’aise.

Ma balade : 4 000 km de surprises

Sur la route j’ai visité le Burg Eltz, un petit château que je rêvais de voir depuis des mois, et j’ai tracé mon chemin dans la campagne allemande avant de passer quatre jours de folie à Berlin. J’adore l’ambiance de cette ville : elle est dynamique, avant-gardiste sur un nombre infini de sujets et pourtant elle réussit à vivre en osmose avec son histoire omniprésente à chaque coin de rue. Jusqu’à présent j’étais partagé, mais je crois que Berlin est officiellement devenue ma ville d’Europe préférée !

La Pologne était sans aucun doute la partie la plus périlleuse de mon trip ! Comme dans la plupart des pays d’Europe de l’est, il y a très peu de voies rapides et la quasi-totalité des routes est en 2 fois 1 voie, et les Polonais n’hésitent pas à s’inventer une troisième voie pour doubler. On finit par s’habituer, mais rester en alerte permanente devient vite fatiguant.

Pour le trajet du retour j’avais prévu un crochet par la République Tchèque. Je tenais absolument à y passer car je n’avais jamais mis les pieds dans ce pays, que j’ai traversé par le nord en empruntant les routes de campagne pour aller passer la nuit à Karlovy Vary. C’était sans aucun doute une des plus grosses surprises du voyage, car mêmes si les routes ne sont pas en excellent état elles ont énormément charme et les paysages sont magnifiques. Après avoir traversé les grandes plaines plates de Pologne, le contraste était saisissant !

Le meilleur reste à venir

L’avant-dernier jour, je me suis perdu plusieurs fois en Allemagne à cause des travaux. La fatigue du voyage commençait à s’accumuler et j’avais les nerfs à vif. A tel point que j’ai perdu mon sang froid, et craqué : j’ai jeté à la poubelle tout mon programme, pour tracer au plus direct en direction de la Forêt Noire. Je commençais ressentir cette mélancolie de fin de vacances, mais les routes panoramiques et les séries de virages en épingle m’ont fait un bien fou ! On m’avait dit que c’était le repaire de tous les motards de la région, mais je ne m’attendais pas à ça : on était en pleine semaine et pourtant ça grouillait de motards ! Je crois que de toute ma vie je n’ai jamais autant croisé de casqués sur les routes. A tel point que je passais plus de temps à faire des « V » qu’à tenir mon guidon ! J’ai rincé un réservoir complet et je me suis appliqué toute l’après-midi à poncer mes cale-pieds, avant d’aller passer la soirée à Strasbourg.

Quand on rentre en France après un séjour à l’étranger, il y a toujours ce moment de flottement où on doit se réhabituer à entendre parler les autres parler français. En ce qui me concerne, ce moment a été de très courte durée : en passant la frontière je suis immédiatement tombé dans un bouchon (le premier depuis mon départ), et une voiture m’a coupé la priorité dans un rond-point. Pas de doute, j’étais bien rentré à la maison !

Mais la plus grosse claque de cette grande balade je l’ai prise sur des routes bien de chez nous : dans les Ballons d’Alsace. Je devais les traverser rapidement le matin du dernier jour, mais j’ai pris un tel pied que j’ai changé mes plans et j’y ai passé la journée ! J’avais promis à ma copine d’être rentré à la maison à 15h, mais à cette heure-là j’étais encore perché en haut d’un Col sur la Routes des Crêtes…

Vous pouvez retrouver le détails de toutes mes étapes, jour par jour, sur mon blog.

Envie de voyager ? Fonce !

En partageant le récit de ma balade, j’espère humblement montrer que l’on peut très facilement se dépayser en partant sur les routes d’Europe, avec son véhicule de tous les jours, et sans se ruiner. Mon trip était tout simple et je crois que ça restera un de mes meilleurs souvenirs de voyage. Si c’est un truc qui vous fait envie, n’hésitez pas une seconde et foncez !

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Le Motarologue

Motard, remonteur de file certifié niveau 4 et spécialiste de l'interfile parisien. Je roule tous les jours, par tous les temps, parce que je suis complètement maso et j'aime ça ! Dès que j'ai 5 minutes et suffisamment d'essence, j'enfourche mon V-Strom pour quitter le béton parisien. Je poursuis inlassablement cette sensation unique, que l'on ressent lorsqu'on s'enferme sous son casque et qu'on bouffe de la borne jusqu'à plus soif !

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