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Lucile, de l’art sur la peau… et la moto !


Vous le savez si vous suivez mes récits depuis un moment… J’aime vous dénicher des portraits de motardes atypiques ! Celle-ci est bien rock’n’roll comme je les aime… Un peu loin de mon univers de pistarde ou de mon amour des motos adaptées aux voyages hors des sentiers, je propose de suivre le portrait de Lucile, alias « Loutch ».

À Aix-les-Bains, niché entre les montagnes et les rives paisibles du lac du Bourget, se cache un salon de tatouage pas comme les autres. Derrière ses murs colorés, aux allures de repaire artistique, œuvre Loutch. De son vrai prénom Lucile Lantoine, cette artiste de 37 ans a su imposer sa patte dans l’univers du tatouage… Mais aussi dans celui de la moto. Deux passions qui, à première vue, semblent éloignées, mais qui, chez elle, fusionnent naturellement dans une quête commune : celle de l’expression de soi, du dépassement, et d’une liberté sans filtre.

Son histoire avec la moto commence de façon inattendue, presque romanesque :

« C’est mon chéri qui m’a offert le permis moto lors de sa demande en mariage », confie-t-elle, un sourire dans la voix, encore émue par cette attention peu commune. Un geste fort, à la hauteur du lien qu’elle allait bientôt nouer avec la route. « Ça ne fait que deux ans que je roule, mais j’ai l’impression d’avoir toujours eu cette soif de liberté et d’indépendance. La moto m’a révélé une autre facette de moi-même. »

Aujourd’hui, Loutch chevauche deux montures qu’elle aime autant qu’elle les personnalise. D’un côté, une Harley-Davidson Forty-Eight finement customisée, à la silhouette compacte et puissante. De l’autre, un chopper basé sur un Sportster 1200, brut et authentique, en perpétuelle évolution. « Il est encore en chantier, mais ça fait partie du plaisir ! », explique-t-elle. Les prochains ajustements sont déjà prévus : un sissy bar pour le style old school et la praticité, une ligne d’échappement revisitée pour plus de caractère, un réservoir goutte d’eau plus racé, des commandes médianes pour un meilleur contrôle… Et bien sûr, une peinture personnalisée, à son image.

« C’est ce que j’adore avec ces brêles-là : elles vivent avec toi, elles racontent ton histoire. ». Elle aime le style ! Comme pour son look d’ailleurs… « L’équipement, c’est pas juste une question de sécurité, c’est aussi une façon d’exprimer qui tu es. C’est ton armure, ton style, ton attitude. »

Pour elle, chaque ride mérite une préparation sérieuse, à commencer par l’équipement bien choisi et assorti à sa moto. Son casque, intégral la plupart du temps, est choisi non seulement pour sa sécurité mais aussi pour son design. Elle alterne parfois avec un bol homologué pour les petites balades estivales, où la liberté du vent sur le visage devient un luxe assumé.

Tatouage et moto : une même philosophie

Tatouer une peau ou transformer une bécane, pour Loutch, c’est le même geste, le même élan : celui de raconter une histoire.

« Dans les deux cas, on modifie, on embellit, on révèle quelque chose. Il faut être libre dans sa tête mais carré dans l’exécution, car ça ne pardonne pas. »

Fille d’un architecte, sœur et compagne de tatoueurs, Lucile a grandi au milieu des croquis, des volumes et des lignes. Le dessin a toujours fait partie de sa vie, presque comme une seconde langue. Ce qui la touche dans le tatouage ?

« C’est ce moment intime où la personne me confie une partie d’elle. J’essaie de traduire ça en un dessin, parfois pour transformer un complexe en force, parfois juste pour sublimer un sentiment ou une histoire. »

Elle conçoit chaque tatouage comme une œuvre unique, profondément connectée à la personne qui le porte.

Une femme sur deux roues, sans compromis

Dans deux univers encore souvent marqués par une vision masculine; ceux de la mécanique et du tatouage, elle trace sa route avec assurance.

« Du moment qu’on fait les choses avec cœur et caractère, tout passe. La seule limite, c’est toi. Et si ça ne plaît pas, next ! »

Elle incarne une féminité libre et affirmée, bien loin des clichés, et inspire d’autres femmes à prendre leur place, sur la selle comme en studio.

Parmi ses plus beaux souvenirs de ride, deux moments forts. Le premier, un road trip en Corse avec son compagnon, une semaine seulement après avoir décroché son permis. Un voyage initiatique, entre mer et montagnes, virages serrés et grands silences. Le second, une première virée en chopper Shovel prêté par « Vivi », l’une des organisatrices du Girl’s Run de La Punta. « Elle m’a tendu les clés sans hésiter. J’ai senti une vraie sororité. Et ce jour-là, j’ai eu le déclic. Quelques semaines plus tard, j’achetais le mien. »

Depuis, les deux femmes planifient un road trip en duo, en mode roots, sac à dos léger et cœur ouvert, juste pour le plaisir de rouler, de s’arrêter quand bon leur semble, de vivre l’instant.

Et demain ?

Lautch rêve d’un long voyage à travers l’Europe, guidée par le soleil, les rencontres et l’instinct. Un périple où chaque kilomètre serait une page d’aventure à écrire. Elle continue aussi de faire vivre son association Dark Smoke, qui rassemble des passionné(e)s de moto, de liberté, de partage et d’authenticité.

Avant de repartir tracer sa route, casque en main et sourire franc, elle glisse un dernier mot, comme une signature :

« Restez authentiques. Cœur sur vous ! »

Photos : Jon Kustom Photography

Tags moto femme

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Alyson Aigrain

Moi c'est Lily, vous me connaissez peut-être sous le nom de "Talons et Guidon". Passionnée par l'univers mécanique, j'aime écrire et présenter des chroniques sur ce sujet. Pilote et journaliste, je travaille pour divers médias comme Moto Heroes ou encore la chaine Lestream. Je suis également la créatrice de Ride Trippers et auteur du livre sur la moto au féminin Talons & Guidon.

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