Chaîne, cardan ou courroie : si on choisit rarement sa moto en fonction de son type de transmission, elle peut quand même sérieusement peser dans la balance à l’heure de se décider. Pour vous aider à y voir plus clair, on fait le tour des avantages et des inconvénients de chaque type de transmission finale, avec beaucoup de faits et un peu de mauvaise foi aussi… Et vous, vous êtes plutôt chaîne, joint de cardan ou courroie ?
Cardan : Bras de fer pour gros couple
La transmission par arbre et cardan (plus communément nommée « cardan ») est à peu près aussi vieille que la moto. Spécialité BMW et Moto-Guzzi, même si elle équipe ponctuellement des motos d’autres marques, elle garde un petit côté haut de gamme qui en fait la transmission moto préférée des motards les plus âgés (une question de train de vie ?) quand ils n’ont pas viré leur cuti pour la marque de Milwaukee. Il faut reconnaître que la transmission finale par cardan cumule pas mal d’avantages…
Les avantages
- Un entretien ultra-light : Avec le cardan, l’entretien est aussi espacé qu’accessible à tous. Une petite vidange de l’huile de pont qui lubrifie le couple conique côté roue tous les 10 ou 20 000 km, et c’est reparti !
- La transmission de monsieur Propre : Ici, pas de projections de crasse noire et collante sur la jante arrière, toute la mécanique est enfermée. Le cardan est un propre sur lui, plus encore que la courroie.
- Pas de crouic crouic : Autre avantage de cette conception, la transmission par arbre et cardan se fait discrète auprès de vos oreilles. Vous n’entendrez que la sonorité de votre moteur.
- Une transmission fiable et increvable : Sauf cas particulier, il dure généralement la vie de la moto. Décidément pas prise de tête, le cardan.
Les inconvénients
- Le poids lourd de la transmission moto : La conception du cardan en fait une pièce massive qui alourdit la moto. Le pire ? Il s’agit d’une masse non suspendue, qui grève donc la qualité de l’amortissement offert par la suspension arrière.
- Et aussi le plus feignant : Le cardan induit une perte de puissance généralement évaluée à 10% de la puissance moteur. La faute au couple conique et aux divers frottements. Raison pour laquelle on la réserve aux moteurs costauds avec un couple de camion.
- Une incidence sur le comportement de la partie cycle : blocage de roue arrière en cas de grosse décélération, moto dont l’arrière se lève à l’accélération et s’écrase au freinage… Le cardan présente quelques comportements parasites. Enfin, présentait des comportements parasites, puisque les dernières générations de moto les ont largement gommés.
- Implique d’investir dans une moto chère : Vous le savez, les motos équipées de cardan font partie des machines préférées des organismes de crédit. Si vous voulez une moto à cardan, il va falloir allonger la monnaie…
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Chaîne moto : Les chevaux en force
On ne présente plus la bonne vieille chaîne. Enfin le kit chaîne puisqu’elle ne va pas sans son pignon de sortie de boîte et sa couronne. Une pièce maîtresse de l’identité de nos motos, qui connaît encore des évolutions technologiques. Pourquoi est-elle aussi répandue sur nos motos ? Parce qu’elle concentre les avantages et que les constructeurs l’ont bien compris.
Les avantages
- Chic et pas chère : Pas chère question incidence sur le prix de la moto, s’entend ; à l’usage c’est une autre paire de manches. Tout dépend du montage, de votre façon de piloter et du soin que vous portez à son entretien.
- Elle envoie du bois : La chaîne de transmission finale offre le meilleur rendement de nos trois concurrents, et ça, ça ne se discute pas. D’aucuns évoquent seulement 3% de pertes dans les conditions optimales. Elle est là la nuance, car entre un kit chaîne neuf, bien aligné et bien lubrifié et un autre rincé, tout sec et avec 15 points durs, il y a un monde.
- Une athlète à la taille fine : Étroit et de conception simple, le kit chaîne se loge facilement lors de la conception d’une moto et convient donc à tous les types de moteurs et de machines.
- Une transmission moto modulable : Avec une chaîne, facile de changer la démultiplication. Une dent de plus au pignon de sortie de boîte et l’accélération de la moto est transfigurée. Cette aptitude se montre surtout appréciable en compétition.
Les inconvénients
- La chaîne moto, reine du cambouis : On ne va pas se mentir, la chaîne est communément la pièce la plus crado de la moto. Doux plaisir que celui de dégraisser sa jante arrière périodiquement…
- Une diva exigeante en entretien : Nettoyage, lubrification, tension, alignement, et même remplacement, la chaîne en demande plus que les autres types de transmission finale. À sa décharge, il est plutôt simple d’entretenir et de remplacer soi-même son kit chaîne, même si on finit avec les ongles noirs.
- Petit ange mécanique parti trop tôt : Avec 20 à 30000 km moyens cumulés par le kit chaine avant qu’il ne rende l’âme, il n’y a pas de quoi pavoiser de ce côté-là. Amis constructeurs, rendez-nous nos carters de chaîne ! (NON)
- Une diva au chant pas folichon : La chaîne, ça fait du bruit, surtout quand ça vieillit. Les plus mélomanes vont jusqu’à dire que ça gâche le bruit moteur, mais on vous laisse seuls juges.
Transmission par Courroie : Soft power motard
Ceux qui pensent que la courroie est réservée aux scooters se trompent : elle revient en force dans la transmission finale des motos, à la faveur l’électricité. Fabriquée en caoutchouc costaud armé de fibres ultra-résistantes à la traction comme le métal, Kevlar© ou la fibre de carbone, elle change carrément la perception d’une moto. Une transmission moto à tester au moins une fois dans sa vie de motard·e !
Les avantages
- Le poids plume de la catégorie : Légère, une courroie limite la masse non suspendue de quelques centaines de grammes à quelques kilos par rapport à une transmission moto par chaîne. Le caoutchouc et l’alu l’emportent clairement sur l’acier question poids.
- La transmission BCBG : Peu d’entretien (tension tous les 10 000 km généralement préconisée), durée de vie de 50 à 100 000 km selon les constructeurs (vous aurez revendu la moto d’ici là), silence et propreté de fonctionnement… La courroie est un cardan qui s’ignore.
- Une main de caoutchouc dans un gant de velours : Spécificité de la courroie, elle amortit les à-coups délivrés par le moteur, procurant une douceur agréable à la transmission. Une sorte de silentbloc en rotation continue.
- Un rendement dans les clous : Avec des pertes de puissance évaluées à 5%, la courroie n’a pas énormément à envier à la chaîne. Ajoutons que ce rendement reste homogène sur la durée de vie de la courroie.
Les inconvénients
- Puissance, point trop n’en faut : La transmission finale par courroie se montre inadaptée aux motos les plus puissantes (on parle de 100 chevaux maximum).
- Le caoutchouc a la santé fragile : la courroie craint les cailloux et certains lubrifiants, qui accélèrent son usure à vitesse grand V. Elle a aussi tendance à se dessécher si elle n’est pas utilisée régulièrement.
- Pas de préavis de panne : On dira ce qu’on veut d’une chaîne, elle au moins vous avertit quand elle arrive en fin de vie. La courroie dure longtemps, mais elle casse un beau jour sans signes précurseurs, vous laissant en plan au milieu de la pampa. Le remplacement préventif est recommandé, mais ça peut quand même arriver.
- Un uppercut au portefeuille : Son remplacement revient bien plus cher que celui d’un kit chaîne. La pièce coûte environ deux fois plus, et selon les motos, le temps de main d’œuvre défile vite. Mais puisque son remplacement est beaucoup plus espacé, le bilan financier n’est pas si tranché une fois rapporté à la vie de la moto.
Chaîne, courroie, cardan : et vous, est-ce que vous avez une préférence ? Qu’est-ce qui a forgé cet avis ? Nos commentaires vous sont ouverts !
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