Au coeur de la 47ème édition des 24H Motos

Samedi dernier, je me suis rendue à l’événement d’endurance moto le plus connu pour ma 8ème année consécutive : les 24H motos.

Une course que j’affectionne particulièrement ; j’y ai même posé mes roues en 2019 pour ma première compétition : la Women’s Cup. Nous faisions parti des courses qui ouvraient l’événement le samedi matin et c’était aussi stressant qu’excitant ! Assister à cet événement légendaire est une plongée fascinante dans les coulisses de l’endurance et de la compétition.

Un événement mythique

Organisées par l’Automobile Club de l’Ouest (ACO) sur le célèbre circuit Bugatti du Mans, les 24h Motos sont une épreuve mythique du championnat du monde d’endurance moto. Chaque année, des milliers de passionnés affluent pour assister à cette course, transformant le circuit en un véritable temple de la vitesse. C’était d’ailleurs un record pour cette année avec plus de 78 000 personnes comptabilisées. Loin des tribunes bondées se cachent des histoires palpitantes, des défis techniques et humains, et une ambiance électrisante. Je vous propose de vous plonger dans les coulisses de cette course de 1440 minutes.

Les 24h Motos ne se résument pas seulement à la course. Une grande partie de l’essence de cet événement réside dans les paddocks où l’on découvre l’effervescence de cette compétition d’endurance. Dans les coulisses, les équipes travaillent sans relâche pour préparer les motos, ajuster les réglages, et perfectionner les stratégies. Chaque équipe représente des centaines d’heures de travail, alliant la passion et la technicité pour affronter ce défi colossal. Rencontrer les pilotes est une autre facette fascinante de l’événement. Les 24h attirent des stars mondiales de la moto, mais aussi des pilotes moins connus qui s’affirment sur ce terrain exigeant. Ces hommes et femmes sont des athlètes, des stratèges et des héros de l’asphalte. Malgré la célébrité de certaines équipes, l’atmosphère reste chaleureuse et accessible.

Rencontre avec les commissaires de piste

Les commissaires de piste sont de vrais héros méconnus. Accompagné d’un officiel, j’ai eu la chance de pénétrer dans les coulisses de la course, là où l’action est palpable, où chaque mouvement compte et où la sécurité est primordiale. Les commissaires de piste, habillés de leur célèbre combinaison orange vif, étaient déjà à l’œuvre, prêts à affronter les défis qui se présenteraient au cours de la course. J’y ai rencontré des gens formidables, dont Anthony Guillet, commissaire depuis 2007 pour l’auto et la moto (malgré une préférence bien affichée pour le côté 2 roues !).

La première chose qui m’a frappée en rencontrant les commissaires de piste était leur gentillesse et leur incroyable dévouement pour cette passion dévorante. Rappelons-le : ils sont tous bénévoles et sans eux, nous ne pourrions aucunement faire ce sport !

Les commissaires de piste sont les véritables héros méconnus de toute course. Leur poste est essentiel pour assurer le bon déroulement de l’événement. Parfois confrontés à des situations périlleuses, ils restent toujours concentrés, prêts à intervenir à la seconde près en cas de besoin. Je sais de quoi je parle, sachant qu’ils m’ont ramassé plus d’une fois dans les graviers, haha.

Ma rencontre avec les commissaires de piste lors des 24h Motos a été une expérience inoubliable. La prochaine fois que vous assisterez à une course, n’oubliez pas de jeter un œil aux commissaires de piste, de les applaudir et leur faire un coucou 🙂

Behind the scene

Suite à cette rencontre, je me suis dirigée vers Romane, qui travaille pour l’ACO. Elle avait pour mission de me faire visiter les salles secrètes du circuit !

Pour commencer, celle qui regroupe tous les écrans et les chronos. C’est impressionnant d’y voir toutes ces images défiler en même temps. La technologie est à la pointe. Heureusement, quand on pense au fait qu’à l’époque, tous les chronométrages étaient fait à la main !

Nous avons ensuite découvert la vue panoramique de la terrasse. Nous avons pu contempler les virages du S bleu, du raccordement, et toute la ligne droite jusqu’à la courbe Dunlop ! Enfin, nous avons pu observer le centre médical qui accueille les pilotes en cas de pépin (ce qu’on ne leur souhaite pas).

Top départ !

Enfin, le moment tant attendu de cette course : 48 pilotes courant vers leur moto pour prendre le meilleur départ possible. Avant cela, j’ai pu me rendre sur le « GridWalk ». L’occasion de remonter l’asphalte pendant une vingtaine de minutes afin d’observer de près les pilotes, leur team et leur jolie Umbrella Girl. J’y ai d’ailleurs croisé Robin, une amie pilote présente pour aider et encourager le team 212. Je remonte vite en loge quelques minutes plus tard afin de ne rien louper du début de course.

Avant le départ de la course, les motos sont alignées sur la grille de départ conformément aux qualifications. Les motos sont placées en grille, par équipes, de façon à ce que chaque moto puisse partir en position debout, à une distance de sécurité les unes des autres.

15h, le départ est donné. Les pilotes courent vers leur moto, sautent dessus et prennent la piste pour commencer cette course qui dure 24H 🙂

Le rôle vital du team

Il y a les pilotes, qui sont les stars évidemment, mais il y a aussi le team ! Chaque membre de l’équipe sait qu’il a un rôle crucial à jouer pour que la machine puisse franchir la ligne d’arrivée après 24 heures de course intense ! Les pilotes sont les visages les plus visibles de l’équipe, mais derrière eux se cache un travail d’équipe colossal. C’est donc ce que j’ai pu constater en me rendant dans les coulisses d’une des Team chouchoute de cette course (et la gagnante qui plus est). Le SERT Suzuki et ses 2 équipages engagés nous ont ouvert leur porte : la Yoshimura et la Junior Team.

Les mécaniciens sont les véritables héros méconnus des 24h Motos. Leur travail commence bien avant que les moteurs ne grondent sur la piste. Ils passent des heures à préparer la moto, en effectuant des réglages minutieux pour garantir des performances optimales. Pendant la course, leur rôle est de s’assurer que la moto reste en parfait état de fonctionnement. Ils doivent être prêts à intervenir rapidement en cas de problème, en changeant une roue, en remplaçant un carénage abîmé ou en effectuant des réparations de fortune pour permettre au pilote de reprendre la piste.

L’heure du ravitaillement

L’un des moments fort d’une course d’endurance reste évidement le moment du ravitaillement. Chaque heure, ils doivent être exécutés avec une précision millimétrée pour ne pas perdre de temps précieux. Pendant que les mécaniciens ravitaillent la moto en carburant, changent les pneus et effectuent d’autres réglages, les pilotes prennent une pause bien méritée pour reprendre leur souffle et se réhydrater.

Il faut également des personnes compétentes pour gérer la fatigue des pilotes, qui est l’un des plus grands défis de la course ! Les pilotes doivent rester concentrés pendant de longues périodes, souvent dans des conditions météorologiques difficiles. Des stratégies sont mises en place pour assurer que chaque pilote reste frais et alerte tout au long de la course. Des séances d’entraînement spécifiques sont menées pour améliorer la résistance physique et mentale des pilotes, tandis que des siestes courtes sont planifiées pour leur permettre de récupérer entre les relais.

Malgré une anticipation de toutes les éventualités, des imprévus surviennent inévitablement. Une crevaison, une chute ou une panne mécanique peuvent compromettre les chances de victoire d’une équipe en un instant. Dans ces moments-là, la réactivité de l’équipe et sa capacité à résoudre rapidement les problèmes font toute la différence. Après 24 heures d’efforts acharnés, franchir la ligne d’arrivée est une expérience inoubliable. Que l’équipe monte sur la première marche du podium ou qu’elle termine la course simplement en étant classée, le sentiment de fierté et de satisfaction est le même. C’est une épreuve ultime de compétence, de détermination et d’esprit d’équipe.

La cerise sur le guidon

…Lors de cette édition, ce fut pour moi de pouvoir prendre de la hauteur… Et oui, je me suis envolée pour mon premier baptême d’hélicoptère. J’ai donc pu voir le circuit et la course depuis le ciel pour quelques minutes. Le tout en même temps que le coucher de soleil : sublime ! Le pilote nous a surtout montré « le circuit auto », c’est à dire celui qui passe dans la ville… dont une énorme ligne droite avec une petite chicane pour éviter le même accident qu’en 1999 avec la Mercedes qui s’était envolée !

Pour clôturer cet article, il me semble nécessaire de parler des résultats et de féliciter le Team de la Suzuki n°12 du Sert pilotée par Black, Masson et Linfoot. Puis juste derrière, la Honda n°5 d’Hook, Di Meglio et Techer. Vous l’aurez compris, assister aux 24h Motos, c’est bien plus que regarder une course. C’est une immersion dans le monde fascinant de la compétition d’endurance, une exploration des technologies de pointe et un voyage au cœur de la passion. Entre les tribunes et les coulisses, cet événement légendaire offre une expérience inoubliable pour tous les amateurs de sport mécanique. Les 24h Motos, un rendez-vous à ne pas manquer pour tous les passionnés de moto.