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Bien se préparer pour l’Enduropale : S’organiser pour une course au top


Le jour J s’approche… Vous avez préparé votre moto aux petits oignons et vous vous êtes entraîné tout l’automne comme il faut. Vous êtes prêt, quoi ! Enfin presque… Que reste-il à faire quand vous arrivez au Touquet, à deux jours du départ ? On a demandé conseil à Josse Sallefranque, manager du Team Honda Motoblouz SR et coach sportif. Et vous allez voir, on ne reste pas les deux pieds dans la même botte cross à quelques heures du départ.

Second volet de notre série d’articles pour bien se préparer à l’Enduropale.

Repérage de la piste : Prévisualiser la course

C’est l’un des premiers trucs à faire quand vous arrivez au Touquet. Lancez-vous dans une reconnaissance de la piste à pied, et recommencez le lendemain sans oublier un dernier coup d’œil le jour de la course. Appréciez visuellement l’état de la plage : est-elle bien plane ou au contraire  défoncée, y a-t-il des zones avec des pierres, des galets, des bâches d’eau, etc. qui peuvent représenter un danger à 150 km/h ? Comment évolue-t-elle ? Cette démarche vous renseignera sur l’endroit idéal à emprunter le jour de la course.

Faites un tour du circuit pour avoir un aperçu de ses difficultés – Photo MxJuly

N’oubliez pas d’aller repérer la piste également. Comment se présentent les appels de sauts ? Sont-ils linéaires ou y a-t-il un risque de kick violent ? Idem pour les zones de réception, sont-elles saines, creuses, en virage ? etc.
Vous voilà armé pour un premier tour en connaissance de cause.

Nutrition : Le bon aliment au bon moment

Bien se préparer, pour l’Enduropale, ça concerne aussi votre assiette et votre gourde.

Avant la course : Chargez en féculents (pâtes et compagnie, plutôt complet si possible) les jours qui précèdent la course de façon à faire du stock d’énergie.
Le jour J, commencez votre journée avec un bon petit dej’ à 8h : pain complet, beurre confiture, café, un fruit voire un laitage en fonction de vos habitudes. Le petit déjeuner classique, quoi.
Vers 10h30 : C’est déjà l’heure de déjeuner pour que tout soit bien assimilé au moment de la course. Le chef vous propose un bon plat de pâtes accompagné de sa viande blanche. Évitez les ketchups et autres mayo ; on fait simple pour ce repas.

Des pâtes, des pâtes et encore des pâtes ! – Photo Christine Sandu

Hydratation : Buvez beaucoup en amont, dès 3 jours avant la course. Comptez 3 ou 4 litres d’eau par jour.
Le matin, buvez vos 2 litres de 7h à 11h, puis autorisez-vous des petites gorgées d’eau jusqu’au départ. Pas d’inquiétude sur le risque d’envie pressante pendant la course : la transpiration éliminera le gros de la flotte ! Essayez quand même de faire un tour aux toilettes le plus tard possible avant le grand départ.
À moto, Josse vous recommande chaudement de porter un camelback pour pouvoir vous hydrater tout au long de la course.

Ravitaillement : L’idée est de recharger en sucres. Prévoyez une demie barre de céréales avec un power gel et/ou une boisson énergisante en fonction de vos habitudes et de ce que vous avez validé à l’entraînement. Il n’y a en effet pas de formule « miracle », chacun doit composer avec ce qui lui convient le mieux. Certains ne supportent pas le power gel mais optent pour une barre de céréales complète par exemple. À vous de trancher !

Attention à ne pas zipper sur le bitume !

Échauffement : Partir sur des bases saines

On ne va pas y aller par quatre chemins : un bon échauffement le jour du départ est primordial. C’est le seul moyen qu’on ait trouvé pour éviter la blessure ou le claquage muscle froid, à plus forte raison quand la météo est hivernale comme c’est théoriquement le cas à l’Enduropale. Non seulement la blessure, c’est vraiment pénible, mais ajoutez à ça que toute votre préparation et votre objectif au Touquet tombent à l’eau, et là vous voyez un peu l’enjeu… Ce serait dommage de se louper avant même le départ, non ?

Qui plus est, le défi quand on participe à l’Enduropale, c’est de rester échauffé sur le temps long. Eh oui, le départ du parc moto et le départ sur la plage s’étalent dans le temps, avec le risque de se refroidir entre les deux. Pour gérer ce timing compliqué, Josse préconise de se lancer dans une série d’exercices un quart d’heure avant de récupérer la moto.
Échauffez-vous le cou, les poignets, les épaules, le dos. Faites aussi des flexions de jambes puis des rotations du bassin pour faire travailler les muscles des hanches et finalisez avec des exercices légers pour les abducteurs. De quoi éviter un traumatisme dans la ligne droite de la plage !
Le top, c’est de pouvoir encore y ajouter au préalable 15 minutes de vélo et/ou de home trainer pour mettre le cardio en condition.

Tout ça prépare le corps pour l’effort long et aide à se concentrer.

Arrivé sur la plage, c’est gaz à fond jusqu’à la ligne de départ

Convoi jusqu’à la plage : Gaffe à la chute !

Votre pire ennemi quand vous rejoignez la plage, c’est la gamelle. Les pneus cross ne sont vraiment pas prévus pour adhérer sur le goudron. Alors le bitume trempé et sablé/salé, c’est le mix parfait pour s’offrir un petit zip (une perte de l’avant). Attention à ne pas attraper le frein avant trop fort. De même, autant que possible, dans la ville, évitez les bandes blanches. Ce serait dommage de « perdre son Touquet » pour un levier tordu ou une entorse au poignet alors que le vrai départ n’a même pas été donné !

Ça y est, le bitume est derrière vous, vous entrez sur la plage. Cette fois, c’est gaz à fond jusqu’à la ligne de départ, de façon à se placer le plus près de l’élastique possible. Pour la hauteur sur la plage (plutôt à gauche, au centre, à droite de l’élastique ?), tout dépend du repérage que vous avez fait. Si vous estimez qu’il faut se rapprocher de l’eau pour profiter de la dureté du sable, alors placez-vous en fonction. La position idéale change d’une année à l’autre.
Ensuite, coupez le moteur, parce que les vibrations enfoncent la moto dans le sable. Profitez-en pour tasser le sable en poussant la moto d’avant en arrière. Si vous avez la possibilité de demander à quelqu’un de tenir votre moto, vous pouvez vous préparer un boulevard en tassant les premiers mètres de sable à coups de bottes cross !

Choisissez votre position sur la plage en fonction de votre coup d’œil du matin

Départ : Concentré à 200%

Il est temps de se concentrer à fond. Panneautage, puis c’est le moment tant attendu de la tombée de l’élastique. Soyez prêt et hyper réactif à cet instant. Dès qu’il est au sol, c’est parti plein gaz ! Passez les rapports au rupteur, ni plus tôt ni plus tard, c’est comme ça que vous obtiendrez la meilleure vitesse de pointe.
Prenez la position la plus allongée possible pour limiter au maximum la prise au vent. Faites quand même porter votre regard le plus loin possible pour surveiller une éventuelle chute sur votre chemin ou anticiper une difficulté dans la qualité du terrain.
Serrez la moto avec les jambes pour gérer la stabilité. « Une moto de cross se pilote avec les jambes, on ne le répète jamais assez ! » rappelle Josse.

Surtout, ne tournez pas la tête une fois lancé sur la plage, au risque de voir votre roll-off s’arracher du masque avec la force du vent… Pour la même raison, attendez que le rythme se calme pour l’actionner.

Sur la plage, prenez la position couchée pour limiter la prise au vent

Trajectoire : Ça se complique après deux heures

Sur les deux premiers tours, suivez la trajectoire de votre choix. La piste est encore en état et ne présente pas de difficulté particulière. En revanche, plus tard, ça se corse : des trous et des bosses suite au labourage répété des 1000 participants se forment et compliquent sévèrement la progression. Josse vous conseille donc de passer sur les bords de la piste pour vous faciliter la tâche et limiter (un peu…) la fatigue. Après deux heures de course, prenez les gros trous légèrement en travers, « croisez-les » pour les adoucir. Sur la dernière heure, Josse insiste bien sur le fait que le pilotage s’appuie quasi à 100% sur le regard.

Attention à la marée qui peut évoluer au fil du temps et rétrécir la largeur de la ligne droite, voire modifier le comportement du sable sous les roues. L’Enduropale, une course complètement instable !

Après deux heures, la piste devient moins praticable et il faut piloter au regard

Stratégie de course

À quel rythme partir pour garder la pêche trois heures durant ? Dans ce domaine, le mieux est de se fier à votre expérience. Pour tenir le coup longtemps, certains gagnent à commencer à un rythme raisonnable, d’autres à se donner à 100% tout de suite. Attention à ne pas partir dans un faux rythme qui pourrait vous fatiguer tout autant
Pensez à bien respirer en roulant et à garder un œil lucide pour choisir les bonnes trajectoires, celles qui réduiront l’effort au maximum.

Passage au stand : Repérez bien l’allée pour ne pas perdre inutilement de temps à chercher votre emplacement. De nouveau, attention à la glisse sur le bitume du parking, toujours à craindre.

Pensez à bien respirer pendant l’effort

On espère que ces informations vous seront utiles et qu’elles vous permettront de gagner de précieuses secondes chaque tour. Si vous avez des conseils complémentaires, n’hésitez pas à les laisser en commentaire. On a tous à apprendre des autres !

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Loïc

Rédacteur et testeur pour Motoblouz, je suis fan inconditionnel de routes à virages. La moto est pour moi un moyen d'évasion comme un moyen de transport.

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