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Valter Moto, pièces racing pour sportives


À quelques tours de roue du mythique circuit international de Monza, Valter Moto cultive à sa façon la passion de la moto. La petite société italienne, dont les produits viennent d’intégrer le catalogue Motoblouz, développe et fabrique des pièces racing pour les machines les plus sportives. On a rencontré son fondateur, qui nous a fait faire le tour du propriétaire. Suivez-nous, on a tout filmé !

Valter Moto, une histoire de passion moto

Pas forcément besoin d’un flair commercial démesuré pour lancer une affaire pérenne. La passion peut suffire à allumer la mèche… Ainsi en va-t-il de Valter Esposito, passionné de moto. Une passion qui l’amène dans les années 90 sur les circuits italiens, où il court en tant que professionnel dans le cadre du championnat italien de vitesse (CIV), au sein d’un team de cinq pilotes. Quand le budget ne lui permet plus d’assouvir sa passion, il raccroche la combinaison et aménage un petit atelier dans le garage familial, où il exercera ses talents de mécanicien.

Le fait d’avoir baigné dans le milieu de la compétition lui a permis de constater que certaines pièces comme les commandes reculées ou les béquilles d’atelier n’étaient pas à la hauteur des attentes des pilotes de l’époque. En 1998, avec une petite équipe et dans des locaux moins exigus, il débute donc la fabrication de pièces sur mesure, plus adaptées aux besoins des férus de circuit. Valter Moto était né !

Pièces adaptables haut de gamme Valter Moto

Chasse au poids, meilleure position, gains de performances et travail du look, chez Valter Moto, on fait tout ça !

Gabarit familial

Au fil des ans, la petite entreprise se spécialise dans les pièces en alliage léger. Aciers spéciaux, ergal, titane entrent dans la fabrication de ses accessoires. Le panel de machines outil s’élargit également pour fabriquer plus de volume avec plus de précision. Cela dit, il suffit d’un coup d’œil à l’atelier, que nous traversons dans un silence religieux, pour comprendre que la dimension artisanale de la fabrication demeure. L’effectif évolue d’ailleurs peu depuis la création. De sept personnes aux débuts de l’affaire, ils sont 17 à travailler sur place vingt ans plus tard. On est loin de l’usine impersonnelle, à plus forte raison parce que quatre des membres de l’équipe font partie de la famille.

De la piste à la route

Depuis 1998, Valter Moto a ouvert son catalogue au commun des motard, proposant des pièces haut de gamme pour apporter une touche un peu perso à son roadster ou à sa sportive. Pour autant, la compétition reste dans l’ADN de la marque translpine. En 2017, l’atelier fournit le team Yamaha MotoGP de Valentino Rossi en béquilles d’atelier titane. Une consécration ! Aujourd’hui, Valter Moto sponsorise trois teams Moto2, parmi lesquels on peut citer le team Marc VDS, ainsi que plusieurs équipes du CIV. Un bon laboratoire pour mettre à l’épreuve le matériel en avant-première et profiter des retours d’expérience en usage extrême. Du gagnant-gagnant.

Valter Moto sportives

Les machines de compétition restent le cœur de cible de Valter Moto

Du sur-mesure pour la compétition

De même, la petite entreprise assure un soutien technique à ses pilotes en compétition. Pour les commandes reculées en particulier, le sur-mesure s’impose car le confort est une question de millimètre. Les pièces sont donc modifiées de façon à positionner le repose-pied pile-poil, pour une position de pilotage parfaite et un poids final suspendu minimal. De même, le choix du repose-pied est souvent une question de goût. La forme et le matériau ont en effet une incidence sur la mobilité et le grip offert. Bref, les possibilités sont nombreuses !

Les pièces compétition, le cœur de métier de Valter Moto

Valter Moto fabrique de nombreuses pièces et accessoires : supports de plaques, protections diverses, poignées, bocaux, … Je vous laisse jeter un œil au catalogue pour vous en faire une idée plus complète. Reste que le gros de l’activité gravite autour des béquilles et des commandes reculées pour les amateurs de compétition. Justement, on suit le développement d’une pièce. On va pouvoir vous en dire plus sur son déroulement !

Soudage Valter Moto

Soudage d’une béquille d’atelier

Rétro-ingénierie, d’avant en arrière

Un peu comme chez LeoVince, le développement des pièces suit la logique de la rétro-ingénierie : on part de l’existant (la moto cible) pour arriver à une pièce adaptable reproductible. Pour cela, on fait venir la moto en question à l’atelier, on prend des cotes, et on façonne un modèle de la pièce, empiriquement, à la main, dans un matériaux malléable spécifique. Le résultat est converti en modèle 3D par un opérateur à l’aide d’un logiciel de conception assistée par ordinateur (CAO) dédié à la mécanique. La pièce prend forme à coup de code et de traits à la palette graphique. Le modèle ainsi créé est converti en objet par l’intermédiaire d’une imprimante 3D, qui permet de s’assurer que la pièce se monte comme prévu à l’emplacement voulu.

Foire à la limaille

Si tout est Ok, on rentre enfin dans le vif du sujet ! Le modèle 3D est envoyé à la fraiseuse, la machine qui usinera la pièce (voir vidéo). À partir d’un bloc ou d’un cylindre de métal – le plus souvent de l’ergal, un alliage à base d’aluminium – la fraise détoure peu à peu la pièce, qui voit le jour millimètre après millimètre dans un déluge de limaille. Quand on imagine fabriquer une pièce identique à coups de scie et de lime, on mesure l’extrême rapidité avec laquelle elle opère. Et ce, sans aucun défaut !

Après quelques minutes d’aller-retour du plateau de support, la pièce brute est prête. Il reste cependant de nombreuses étapes avant qu’elle soit finalisée. Perçage, polissage, usinage de pièces complémentaires au tour, taraudage et j’en passe. Certaines pièces sont par ailleurs soudées entre elles, à l’instar des tubes des béquilles. Un laser est dédié à la gravure de logos.

Seule la toute dernière étape est déléguée à un partenaire. Le traitement de surface qui apportera la finition colorée à la pièce – autrement connue sous le nom d’anodisation. Un métier à part entière !

Atelier Valter Moto

L’atelier de montage et ses innombrables tiroirs de visserie

Assemblage : L’atelier Mecano !

Les composants travaillés plus tôt reviennent de l’étape d’anodisation, accompagnés de la visserie assortie. Le tout est alors dispatché dans les bacs de l’atelier de montage. Ici, les techniciens Valter Moto s’emploient à assembler les pièces composées de plusieurs éléments, comme les béquilles d’atelier, les commandes reculées, les leviers, etc. Ici, pas besoin d’être hyper sensibilisé à la mécanique pour avoir envie nous aussi de jouer au Mecano, de brasser bruyamment dans les bacs de vis pour faire sonner leur bruit métallique, ou de soupeser d’une main experte les pièces taillées dans la masse.

Blague à part, la tâche est plus ardue qu’on pourrait l’imaginer. Il faut respecter le schéma de montage, sans inverser quoi que ce soit ni se tromper de vis. Et puis un mauvais serrage peut suffire à mettre en danger le client… Le technicien ne prend donc pas la tâche à la légère. Ne reste plus qu’à la loger dans son écrin de mousse et de carton, qui la mettra à l’abri de toute dégradation le temps de l’expédition jusqu’à chez vous.

Petite production, grande qualité

L’atelier de Valter Moto n’est pas bien grand. Vous l’aurez compris, le travail à la chaîne, ce n’est pas du tout la philosophie de cette petite boîte. Priment l’efficacité, la légèreté et le design des produits sur le rendement. Avec parfois des choix qui ne sont pas les plus rationnels économiquement, mais indéniablement les plus judicieux une fois sur le circuit. D’ailleurs, il suffit de tenir l’une des créations de la marque en main pour mesurer le souci du détail qui guide sa conception et sa fabrication. Bref, Valter Moto, une marque de passionné pour les passionnés !

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Loïc

Rédacteur et testeur pour Motoblouz, je suis fan inconditionnel de routes à virages. La moto est pour moi un moyen d'évasion comme un moyen de transport.

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