Dans l’univers de l’équipement moto, peu de noms résonnent avec autant de force et de nostalgie que Furygan. Choisir un vêtement chez Fury, ce n’est pas seulement choisir une protection contre l’abrasion ou le froid, c’est choisir une philosophie. Au cours du mois dernier, je me suis penché sur deux équipements proposés par la marque à la panthère. Le blouson Furygan Evald, un modèle qui promet de synthétiser le savoir-faire de la marque nîmoise dans une enveloppe textile moderne et le jean moto Kévlar D12. Sont-ils les compagnons idéaux pour affronter les caprices de la météo tout en gardant une allure urbaine ? Voici mon avis !
L’héritage de la Panthère
Une histoire de cuir et de passion
Avant d’enfiler le blouson Furygan et le jean, il est impératif de comprendre ce que l’on porte sur le dos. Le logo à la panthère n’est pas un simple dessin marketing, c’est le sceau d’une histoire familiale complexe et passionnante. L’histoire commence à Nîmes, dans le sud de la France. La famille Segura est déjà connue dans le milieu du gant (d’où le nom « Gan »). En 1969, Jacques Segura se sépare de l’entreprise familiale (la marque Segura existante) pour fonder sa propre entité. Il veut créer quelque chose de plus agressif, de plus moderne, tourné vers la performance et la jeunesse. Il combine le mot « Fury » (fureur, évoquant la dynamique et la vitesse) et « Gan » (son métier d’origine). Furygan est né.
Pour développer ses produits, l’entreprise a créé le « Motion Lab« , son propre laboratoire interne. C’est ici que le modèle Evald, le jean D12 et tous les autres produits de la marque ont été conçus. Le Motion Lab a pour mission de tester la résistance à l’abrasion, la déchirure et la coupe des matériaux bien avant qu’ils ne soient homologués. Porter du Furygan, c’est porter le résultat de décennies de données collectées sur les chutes, aussi bien sur route ouverte qu’en MotoGP (avec des pilotes comme Johann Zarco).
Esthétique et style : la sobriété au service de la polyvalence
Le premier contact avec le blouson Furygan Evald est visuel. Dans un marché souvent saturé de logos fluorescents et de designs « Power Ranger« , le Evald prend le parti de l’élégance discrète, avec un design urbain et des lignes épurées. Le blouson s’inscrit dans la tendance « Sport-Touring » mais avec une forte connotation urbaine. La coupe est ajustée sans être restrictive. Le tissu extérieur présente un aspect texturé, et cette couleur kaki lui va comme un gant mais il est aussi disponible en noir pour les plus furtifs d’entre vous.
Une coupe moderne
Le Evald tombe bien ! Je parle, bien sûr, de son style. Les designers ont travaillé sur une coupe qui respecte la position de conduite (bras légèrement préformés) tout en restant seyante et discrète. C’est un atout important une fois descendu de la moto. Le blouson reste parfaitement adapté au look de la jungle urbaine. Sa capuche, rapidement amovible et qui ne claque pas lorsque vous roulez (elle est maintenue par un bouton pression), est un élément à part entière de ce style urbain affirmé. Les 4 poches extérieures, 2 à large ouverture devant, 1 dans le dos et une spéciale CB sur le bras sont parfaitement accessibles. Les zips sont utilisables facilement avec des gants.
On retrouve également 2 poches à l’intérieur sur les flancs du blouson dont une est étanche. Les manches ont un serrage ajustable grâce à des pattes scratchées, un système dont je ne suis pas fan car il ne tient pas bien. J’aurais préféré plusieurs boutons à pression pour ajuster le serrage et éviter que la patte ne se détache trop facilement. C’est bien là le seul point négatif que j’ai pu trouver sur ce blouson !
Une carapace textile
En combinant plusieurs matières techniques (Polyamide, Ripstop, Softshell, Polyester), Furygan propose un blouson à la fois agréable à porter car relativement souple, et proposant aussi un bon confort thermique que ce soit avec ou sans la doublure thermique (amovible). Si les conditions climatiques sont plutôt clémentes en cette période hivernale, le blouson Evald offre une belle protection contre les températures basses. Je l’ai roulé ce blouson sous des températures comprises entre 1°C et 13°C en portant un sweat-shirt en dessous. Pour les températures les plus basses, j’ai commencé à avoir une sensation de froid au bout d’une trentaine de minutes à une vitesse maintenue de 80 km/h, soit à des températures ressenties comprises entre -7°C et -8°C.
Quand les températures sont remontées, j’ai même pu retirer la doublure et garder mon sweat sans ressentir le froid. Malheureusement, je n’ai pas eu l’occasion de le tester sous la pluie mais son tissu déperlant ainsi que sa membrane étanche notée entre 10 et 15k devraient vous permettre de faire votre trajet boulot / maison au sec. Le Evald est également équipé de ventilations, deux sur les bras et une dans le dos pour permettre une bonne circulation de l’air. Elles vous permettront de vous tenir au frais jusqu’au printemps mais ne seront pas assez efficaces pour l’été. Et c’est d’ailleurs la bonne période d’utilisation de ce blouson automne, hiver et printemps.
La technologie D3O au cœur du système
Le blouson Furygan Evald intègre les protections D3O sur les épaules, les coudes et les avants-bras. Il dispose d’une poche prête à accueillir une dorsale. Dorsale qu’il est toujours regrettable de ne pas voir fournie de série mais c’est malheureusement un « standard » chez les fabricants.
Pour rappel, le D3O est un matériau orange caractéristique, souple au repos mais qui se durcit instantanément à l’impact. Au repos, les molécules sont libres, la protection est molle, elle suit les mouvements du coude et de l’épaule. Le confort est total, on oublie la protection. À l’impact, les molécules se verrouillent absorbant et dispersant l’énergie cinétique du choc.
Sur la route
Pour valider ces caractéristiques techniques, rien ne vaut la mise en situation réelle. J’ai utilisé le blouson Furygan Evald au cours de mes déplacements entre mon domicile et mon travail. Je l’ai également porté tous les jours durant les cours de plateau et lorsque j’accompagnais mes élèves en moto pour leurs cours de circulation.
En ville, le blouson Furygan Evald est dans son élément. Sa souplesse permet de manœuvrer facilement. Le blouson n’est pas trop lourd et permet une parfaite aisance dans tous les mouvements. La doublure thermique fait son office sans étouffer. Le look passe-partout permet de descendre de moto pour aller chercher son pain sans avoir l’air d’un astronaute. Sur route à vitesse plus élevée le Evald ne « flotte » pas. Pas de bruits parasites de claquement de tissu et la capuche ne bouge pas. La protection thermique est vraiment efficace au niveau du buste. On notera peut-être une légère fraîcheur aux extrémités des manches si les gants ne sont pas parfaitement ajustés par-dessus mais le corps reste chaud.
Le jean D12 Kevlar
Durant ces moments sur la route, je portais également le jean D12 de la marque. Un jean moto doublé Kevlar et équipé des protections amovibles D3O sur les hanches et aux genoux. Protections spécialement conçues pour les jeans et particulièrement fines, et donc ultra confortables. Elles sont réglables au niveau des genoux pour s’adapter parfaitement à votre taille. La coupe droite du jean me convient bien et la qualité de fabrication est vraiment au rendez-vous. Légèrement extensible, avec un double passant au niveau du dos pour la ceinture, il offre un confort parfait pour rouler, les protections des genoux, une fois réglées, tombent parfaitement. Il vous permettra, lui aussi, de rester parfaitement anonyme une fois descendu de la moto. Il propose un accord parfait avec le blouson Evald pour une tenue urbaine contemporaine et discrète. Le petit détail, la tête de la panthère Fury discrètement cousue sur la poche arrière…
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