Échappement moto Euro3, Euro4 ou Euro 5, lequel choisir ?

Euro 3, Euro 4, Euro 5 et maintenant Euro 5+… Les normes européennes qui régissent les émissions et le niveau sonore de nos deux-roues préférés évoluent régulièrement. On fait le point et on répond aux questions les plus fréquentes chez les motardes et les motards autour de la réglementation de l’échappement moto.

La norme Euro moto, Kesako ?

Les normes Euro sont entrées en vigueur en 1999 sur nos motos avec Euro 1. L’objectif de cette réglementation européenne est simple. Elle vise à limiter l’impact des gaz d’échappement produits par les moteurs thermiques sur la qualité de l’air. Une démarche progressive contre la pollution atmosphérique. Dès le début, il est ainsi entendu que la norme abaissera ses seuils au fil des années, histoire de laisser aux constructeurs moto le temps de s’adapter.

L’idée côté moto, c’est de combler peu à peu le retard pris sur les constructeurs auto. Ceux-ci s’avèrent sensiblement en avance sur les émissions de leurs moteurs à cette époque puisqu’Euro 1 concernait les voitures immatriculées dès 1993. Outre les voitures, d’autres véhicules à moteur, comme les poids lourds, devaient s’y soumettre depuis 1990.

Notez que les fourchettes d’années sont fournies à titre indicatif. La Commission européenne attribue en effet certaines dérogations destinées à permettre aux concessionnaires d’écouler leur stock qui retardent l’entrée en vigueur de la norme.

Norme Euro 3 : La fin des moteurs 2-temps

Pour les motos immatriculées entre 2006 et 2016

La norme Euro3 introduit les seuils d’émission pour l’oxyde d’azote et les hydrocarbures imbrulés. Impliquant une évolution rapide des motorisations moto, elle signe l’arrêt de mort du moteur 2-temps avec ses émissions largement au-dessus des seuils limites. Même si certains projets de 2-temps avec injection directe se montraient prometteurs…

Norme Euro 4, on serre la vis

Pour les motos immatriculées entre 2016 et 2020

Comme dans d’autres domaines (freinage, éclairage, etc.), la norme Euro4 est plus restrictive avec les pots d’échappement moto que la norme Euro3. Les émissions polluantes sont particulièrement en ligne de mire. Les motos doivent donc libérer moins de monoxyde de carbone, d’oxydes d’azote et d’essence imbrûlée. Cela impose donc dans certains cas l’ajout de catalyseurs au système d’échappement. Il contribue à éliminer par combustion davantage de résidus.

Le niveau sonore, s’échelonnant entre 73 et 77 dB selon le rapport puissance/poids déclaré du deux-roues, est également concerné par Euro 4. Ce point impacte directement les silencieux.

Norme Euro 5, l’OBD à son service

Pour les motos immatriculées entre 2020 et 2024

À la différence du passage d’Euro3 à Euro4, le niveau de bruit admis par la norme européenne Euro5 reste le même que celui d’Euro4. En revanche, les réductions d’émissions se renforcent. Ça n’a pas d’incidence sur les silencieux d’échappements adaptables, sous réserve qu’ils soient dépourvus de catalyseurs. Réservée jusque-là aux moteurs de véhicules diesel, la mesure des particules fines débarque avec Euro5 pour nos moteurs à essence.

Autre ajout de la norme Euro 5 : les constructeurs doivent désormais prévoir une prise OBD (pour On Board Diagnostic, diagnostic embarqué). Elle permet de surveiller beaucoup de dysfonctionnements du moteur sur une moto, catalyseur mis à part.

Nouvelle norme Euro 5+ : un peu plus de contrôle

Pour les motos immatriculées depuis 2025

Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, Euro5+ n’abaisse pas les seuils d’émission par rapport à Euro5 « standard ». Néanmoins Euro 5+ va quand même plus loin que la norme précédente. Elle ajoute de nouveaux facteurs de conformités évalués par le dispositif de diagnostic embarqué, en particulier le fonctionnement du catalyseur.

Par le passé, la dégradation de l’efficacité dudit catalyseur était évaluée statistiquement lors de l’homologation de la moto. Ce n’est plus le cas sur les nouveaux modèles : l’OBD suit désormais son fonctionnement dans la durée et s’assure ainsi que les émissions ne dépassent pas les seuils sur toute la durée de vie de la moto. Une caractéristique vérifiée lors du nouveau contrôle technique moto.

Quelle norme d’échappement choisir pour ma moto ?

Si vous envisagez de remplacer votre silencieux ou votre ligne d’échappement et que votre moto est récente, vous avez certainement été confronté à ce problème. Certains échappements adaptables se montrent conformes à la norme Euro3. D’autres à la norme Euro4, Euro5, Euro5+ et parfois même plusieurs d’entre elles. Comment s’y retrouver et lequel choisir ?

Déterminer selon quelle norme Euro est homologuée votre moto

La base ! Pour ce faire, jetez un œil à votre carte grise. Il vous suffit de chercher le code V9, correspondant à la classe environnementale de votre moto. Les infos devraient se recouper avec celles ci-dessous.
– Moto Euro3 : conforme à la directive 97/24 chapitre 9 (bruit) et chapitre 5 (pollution). Le nom de la norme peut également y être indiqué directement.
– Moto Euro4, Euro5 et Euro5+ : conforme à la directive R92 (bruit) et 134/2014 (pollution), avec la mention Euro4, Euro5 ou Euro5+.

Un silencieux Euro3 sur une moto Euro4 ?

Si vous disposez d’une machine immatriculée depuis le 1er janvier 2017 (les constructeurs ayant eu un an pour écouler leur stock de motos normes euro 3) et que vous souhaitez changer de pot d’échappement, vous ne pourrez installer qu’un modèle adaptable conforme à la norme Euro4. Même si un modèle Euro3 est « physiquement » compatible avec votre moto – par exemple parce que les raccords et autres brides restent identiques – vous ne pouvez légalement pas le monter sur votre moto. Le risque : perdre son homologation, parce que ses caractéristiques sonores (et potentiellement ses caractéristiques d’émission s’il intègre le catalyseur) ne sont plus valables. Un représentant des forces de l’ordre un peu tatillon pourra ainsi vous chercher des noises…

Et un silencieux Euro4 sur une moto Euro5 ?

À l’inverse de l’incompatibilité légale entre Euro3 et Euro4 citée plus haut, il est possible dans certains cas qu’un échappement Euro4 ait bénéficié d’une extension d’homologation. Celle-ci le rend de fait compatible avec les motos Euro5 (à voir avec le fabricant). Cela ne concerne a priori que des silencieux dépourvus de catalyseurs intégrés.

Quoi qu’il en soit, en choisissant un silencieux homologué Euro5 pour une moto Euro5, vous ne prenez aucun risque. Vous limitez les démarches. Bref, vous faites le choix de la sérénité !

Quid des échappements moto conforme à deux normes à la fois ?

Les échappements compatibles à la fois à Euro3 et Euro4 sont en fait compatibles Euro4, mais également montables sur une machine homologuée Euro3. En principe, le silencieux en question devrait se montrer moins bruyant qu’un modèle Euro3 pur et dur, voire plus filtrant s’il intègre le catalyseur, donc aucune raison pour l’administration européenne de vous interdire de l’installer sur votre bécane. Même constat pour un silencieux annoncé comme à la fois compatible Euro4 et Euro5 par le fabricant.

Chez LeoVince par exemple, certains silencieux homologués Euro3 ont passé les tests Euro4 sans modification, si bien que pour certaines motos, nous avons deux produits identiques en stock, si ce n’est que l’un est homologué Euro3, l’autre Euro4 (avec les étiquettes d’homologation qui vont bien) pour répondre aux deux demandes. Je sais, on flirte avec l’absurdité !

Retirer le dB Killer, mauvaise idée

Pour certains, la tentation est grande… Le dB killer (traduisez « tueur de décibels ») est un tube qui s’engage dans la sortie du silencieux afin de réduire le bruit de ce dernier. Jusqu’à présent, il suffisait généralement de desserrer une vis pour pouvoir retirer ce dispositif et profiter d’un son plus… franc, disons. Euro4 et les nouveaux règlements semblent là aussi plus sévères sur la question, si bien que les fabricants ont désormais l’obligation de le « fixer de façon permanente » – globalement, de le souder à l’échappement. Si les plus récalcitrants envisagent de déloger le dB-killer à coups de perceuse, le silencieux ne sera plus considéré comme homologué pour la route, avec les risques que vous pouvez imaginer pour la santé de vos permis/portefeuille.

L’échappement adaptable, le pot qui a la ligne

Il faut bien l’avouer, pour acheter un silencieux ou une ligne d’échappement adaptable, la quête de meilleures performances – gains côté couple et/ou puissance – doit moins vous guider que l’envie d’admirer une plus belle pièce que l’échappement d’origine qui renforce la ligne de votre moto. Et puis niveau poids, il n’y a pas photo ! L’allègement est souvent impressionnant, et ça, c’est bon pour la maniabilité de votre bécane. Une pièce que l’électrique ne pourra que vous envier !

Voir nos échappements

Merci à LeoVince pour les informations techniques