Le Roadsmart II ne tire pas encore sa révérence, mais son successeur sur le créneau des motos sport-tourisme, le Dunlop Roadsmart III est déjà disponible chez Motoblouz… Moi qui roule régulièrement avec le premier, j’ai pu essayer le nouveau venu pendant une journée en conditions variées. Et voilà mes impressions !
Les pneus moto appartiennent à cette catégorie d’équipement qui cache parfaitement sa grande technicité sous l’apparence d’un produit quelconque et courant. La troisième mouture du pneu sport-GT Dunlop Roadsmart en est un exemple marquant. Au premier coup d’œil, on pourrait se dire que la différence avec son prédécesseur s’arrête aux nouveaux motifs taillés sur la bande de roulement. Mais les changements dépassent largement ce qui est visible de l’œil nu. Citons par exemple sa nouvelle carcasse, qui associe désormais l’aramide à l’habituel acier tressé, pour une température d’utilisation atteinte plus rapidement. Pour gagner en maniabilité, le profil des pneus s’est affiné à l’avant, et élargi dans la zone centrale à l’arrière. La nouvelle gomme, intégrant des nanotechnologies, permet pour sa part une meilleure adhérence en conditions difficiles tout en réduisant l’usure. Et les sculptures, connectées, favorisent l’évacuation de l’eau.
Pur discours marketing, penserez-vous… Pour mesurer l’impact de ces changements en toute objectivité, j’ai pu tester le Dunlop Roadsmart III pendant une journée dans des conditions variées. La bonne nouvelle, c’est que ma bécane perso est équipée des Roadsmart II, j’ai donc une bonne base de comparaison pour constater l’évolution, d’autant que parmi les machines mises à disposition par Dunlop pour les différents roulages, certaines sont largement comparables à celle qui m’emmène au quotidien question comportement.
Un pneu moto très maniable
On commence cette belle journée de printemps par un test sur route. Très vite, j’ai pu mesurer une grosse différence en termes de comportement par rapport à mes Roadsmart II : la moto se montre beaucoup plus légère et maniable avec la nouvelle mouture de ces pneus, dédiés aussi bien aux petits roadsters légers qu’aux grosses GT chargées. Il est même étonnant de constater à quel point les changements d’angles rapides comme les manoeuvres à basse vitesse réclament moins d’efforts. Un test façon gymkhana plus tard dans la journée, opposant deux FJR (une moto réputée pour la lourdeur de son train avant) chaussées de RSII et RSIII confirmera cette impression. J’ai aussi pu noter une moindre tendance à relever la moto en cas de freinage sur l’angle. Des comportements que le Dunlop explique par le choix du nouveau profil, la gomme et le dessin de la bande de roulement du RS3.
En confiance à haute vitesse
Même constat quand le rythme devient plus soutenu. Je me suis toujours senti en confiance. Bon, autant le dire tout de suite, sur route sèche, difficile, voire impossible d’atteindre les limites du Roadsmart 3 – au même titre que ses concurrents d’ailleurs. Pour prouver que son comportement se montre au-delà de tout reproche, une session piste était même organisée sur le circuit de développement de Mireval, propriété du groupe Goodyear/Dunlop. Si je n’ai pu mettre en défaut le pneu, un nouveau constat m’est apparu pendant cet essai en conditions extrêmes pour un pneu de route : moi qui avais pris l’habitude d’une certaine assise sur l’angle avec mes RS2, l’impression de vivacité véhiculée par les RS3 avec leur moindre surface au sol me demande un peu d’habitude. Mais le grip est bien là, donc au final, on est gagnant sur tous les tableaux !
Le Dunlop Roadsmart III, rassurant sur le mouillé
C’est bien beau tout ça, mais les conditions météo sont parfaites, et aucun nuage ne vient ternir le ciel de l’Hérault… Donc pour donner un avis sur le mouillé, ce sera pour une autre fois ! À moins que… Je suis conduit vers un autre zone de la gigantesque infrastructure de Mireval : un circuit trempé, imitant les conditions d’une forte averse avec la lame d’eau de 0,5 mm minimum qui couvre toute sa surface. C’est parti pour quelques tours. Pas évident de débrancher toutes les alertes que mon cerveau me lance quand je commence à prendre un soupçon d’angle sur celle jolie surface lisse et brillante comme un miroir ! Quand je commence à prendre confiance, je suis bien forcé d’admettre que le nouveau dessin évacue l’eau avec brio, et que la gomme ne lâchera jamais l’affaire dans les conditions normales de circulation sur route (gazole et autres poussières farceuses mis à part). Bref, je suis bluffé.
Un futur champion question endurance ?
Plus maniable, performant sur le sec, efficace sur le mouillé… Reste à voir si la nouvelle référence sport-touring de Dunlop tiendra le cap question endurance. Eh bien figurez-vous que c’est certainement l’un des plus gros points forts du Dunlop Roadsmart III ! La carcasse plus dure et la nouvelle gomme (bi-gomme à l’arrière) font des miracles en la matière. Dunlop a fait réaliser une série de tests comparatifs du RS3 et de ses principaux concurrents suivant un protocole très strict par un organisme indépendant. Les pneus ont tous cumulé le même nombre kilomètres, tous passé autant de temps sur les différentes motos du panel, sur le même tracé de test. Et le verdict est tout bonnement impressionnant, puisque le comparatif annonce une durée de vie de 30 à 40% supérieure à celle de ses concurrents… À vérifier quand même dans la vraie vie. Qui plus est, j’ai pu mettre la main sur un train de RSIII issu de ce test, et je peux ajouter que l’usure se révèle régulière, gage d’un comportement durable dans le temps. Ce n’est pas le cas de mes RSII, qui souffrent pour leur part d’une usure dite « en escalier » – la gomme est plus creusée d’un côté des sculptures que de l’autre sur les côtés de la bande de roulement du pneu arrière.
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