Après être parti à la découverte de l’Italie en septembre dernier, j’ai utilisé mon excuse favorite, le MotoGP pour rejoindre l’Espagne et la ville de Valence, et assister à la clôture d’une saison riche en couleurs… Tiens, les couleurs ! Il en sera question justement dans ce récit. En effet, à la mi-novembre, la péninsule ibérique est baignée d’une lumière et d’une chaleur qui nous propulsent bien loin des premiers frimas de l’hiver français. Alors, ça vous dit de me suivre sur le MotoGP de Valence ? Let’s go !
L’Espagne : leader mondial de la Vitesse Moto !
Durant les années 60, le monde des Grands Prix moto est dominé par l’Italie. Après un règne sans partage du Roi Agostini, les américains débarquent à la fin des années 70 avec leur style issu du Dirt Track. Ils domineront la discipline jusqu’aux années 90…
Il faut attendre 1999 pour que l’Espagne s’empare de son premier titre 500 cm³ avec Alex Crivillé. Cependant, cette percée sera vite stoppée par un jeune italien fraîchement débarqué en catégorie reine, un certain Valentino Rossi. En revanche, depuis les années 2010, et le premier sacre de Jorge Lorenzo, l’Espagne a empoché sept titres en huit saisons. Afin de comprendre cette hégémonie, plusieurs éléments peuvent être mis en avant…
Tout d’abord, les Espagnols disposent d’un championnat national permettant l’accession de jeunes pilotes au plus haut niveau mondial. Le CEV (Championnat Espagnol de Vitesse) abrite le Championnat d’Europe Moto2 et depuis 2015, le Championnat du Monde Junior Moto3. Ne cherchez plus, c’est le réservoir de talents des Grands Prix !
Si plusieurs équipes du Championnat du Monde Moto3 disposent aussi de structures en CEV, la Team Monlaù EG 0,0 est présent dans toutes les catégories. Du Moto3 Junior au MotoGP… Une véritable piste de lancement pour pilotes en devenir.
Ensuite, le pays compte de nombreux circuits dont quatre qui accueillent le MotoGP. Ainsi, Jerez, Barcelone, Aragon et Valence font partie du calendrier chaque année. Pour le Motorland Aragon, le planning est encore plus chargé avec la réception du World Superbike en Avril.
Dernier point, la majorité des sponsors qui garnissent les carénages des motos du Mondial sont espagnols… Certes, l’argent ne fait pas le talent. Mais lorsque vous avez de l’argent, vous disposez souvent des meilleures pièces… Et ça aide.
Valence, une ville à découvrir d’urgence !
Parce que la moto est toujours un bon prétexte pour voyager, je vous propose de me suivre à la découverte de Valence…
Grâce à sa situation géographique en bordure de la Méditerranée, la ville bénéficie d’une météo clémente durant la majeure partie de l’année. Je sais, dit comme ça alors que le froid a élu domicile sur la France, c’est méchant. Mais lors de notre passage, nous avions plus de 20°C chaque jour… En plein mois de novembre, c’est toujours ça de pris ! Bref. Laissons la météo de côté, et partons nous perdre dans le cœur historique de Valence…
À mi-chemin entre tradition et modernité, le centre de la ville offre une architecture riche. Il suffit de partir de l’Estacio del Nord (Gare du Nord sonnait moins « vrai » ! Ahah), de contourner les arènes et de prendre la direction de la Plaza del Ayuntamiento avant de se perdre dans les rues entourant le Mercado Central…
Après avoir tant marché, si la faim se fait sentir et que vous voulez faire dans le local, deux options s’offrent à vous. Entre tapas et paella à la valencienne, les estomacs les plus affamés auront de quoi s’occuper. Ici, les assiettes sont généreusement garnies et les saveurs sont épicées…
Une fois rassasié, quittons la gastronomie espagnole et dirigeons-nous 30 kilomètres plus à l’Ouest, en direction de la ville de Cheste.
Cheste : écrin de rêve pour finale à suspense
Inauguré en Septembre 1999 à Cheste, le circuit Ricardo Tormo est résolument sinueux. Son nom lui a été donné en hommage à un pilote valencien décédé en 1998, qui fut titré en 50 cm³ à la fin des saisons 1978 et 1981.
Si dès sa première année d’exploitation, le tracé accueille une manche du calendrier MotoGP, il deviendra l’hôte des finales du championnat à partir de 2002. Sa conception est proche de celle d’une arène. En effet, les gradins entourent la piste et vous offrent une vue imprenable sur l’action. Peu importe où vous vous situez ! Au passage, ne cherchez pas de pelouse ici. Seules des places « en dur » sont disponibles…
Malgré les 30 km qui séparent le circuit Ricardo Tormo de Valence, celui-ci est facilement accessible. En effet, en plus des traditionnels réseaux routiers, un train au départ du centre-ville valencien dessert le tracé. Quand on sait que le MotoGP de Valence, le ValenciaGP a enregistré la plus forte affluence de la saison devant Le Mans (Cocorico !), le fait de privilégier les transports en commun peut avoir son importance.
Les présentations étant faites, laissons le contenant de côté pour nous intéresser au contenu… Samedi 11 Novembre. Il est 14h30. Les qualifications de la catégorie reine s’apprêtent à rendre leur verdict pour la dernière fois de la saison.
Le MotoGP de Valence en point d’orgue d’une saison intense…
A leur arrivée en Espagne, Joan Mir en Moto3 et Franco Morbidelli en Moto2 sont déjà titrés. Au contraire, en MotoGP, la lutte fait rage… Effectivement, après 17 rounds d’une intensité rare, Marc Marquez et Andrea Dovizioso sont toujours en lice pour le titre.
Auteur d’un début de qualification impressionnant, Marquez chutera à quelques minutes du terme de la séance… Tandis que c’est la stupeur dans le public, Johann Zarco est annoncé en avance après la première moitié de son dernier tour. Le Français échouera d’un rien à ravir la pole au pilote Honda, et partira de la 2ème place le dimanche. Si dans le box de MM93, on exulte, du côté du stand de Ducati les visages sont fermés… Dovizioso, auteur d’une qualif’ moyenne se contente de la 9ème place de la grille de départ. Le titre s’éloigne un peu plus pour le sympathique Italien.
Dimanche 12 Novembre, 14h00
Le rideau s’apprête à tomber sur la saison 2017. Malgré les speakers qui ne cessent de mettre l’ambiance depuis le matin, la tension est telle au moment de l’extinction des feux que les tribunes sont totalement silencieuses… Enfin le départ est donné ! Comme à son habitude, Johann Zarco prendra la tête des opérations. Et dire qu’il n’en est qu’a sa première saison… Derrière, Marquez et Dovi s’observent. L’espagnol tentera un dépassement impossible sur notre Français mais, évitant une fois de plus la chute, il rendra instantanément le commandement au pilote Tech3. En fait, la télémétrie révélera plus tard que Marc Marquez a repoussé son freinage de plus de 30 mètres, bloquant au passage sa roue avant pendant 50 mètres. Certainement, il reste un extra-terrestre…
Alors que rien ne semblait totalement joué pour le titre, Lorenzo puis Dovizioso commettront deux fautes dans le même tour, provoquant la chute et l’abandon des deux pilotes Ducati. Désormais, le titre n’échappera plus à Marc Marquez, auteur d’une saison extraordinaire, et Pedrosa, libéré d’éventuelles consignes d’équipe, s’emparera de la victoire dans l’ultime tour de la course. Johann Zarco terminera deuxième du MotoGP de Valence, après avoir illuminé l’ensemble du championnat du Monde de ses exploits de Rookie.
À Valence, double ration de MotoGP
Si vous pensiez que c’était fini, attendez un peu… Car à Valence, si les saisons s’achèvent, contre toute attente, elles débutent aussi.
En effet, dès le mardi suivant la course, le paddock du MotoGP de Valence profite des derniers rayons de soleil de l’année pour tester les prototypes qui s’affronteront lors de l’ouverture du prochain championnat, au Qatar.
Le circuit Ricardo Tormo voit donc débuter les futurs Rookie de la catégorie reine. Il est aussi le théâtre des changements de couleurs et d’équipe de certains pilotes. Enfin, il offre la possibilité d’observer les test riders en piste…
Pour l’occasion, les motos sont équipées de carénages noirs. Ces tests représentent l’une des rares chances données au public de les observer librement dans ces livrées épurées…
Les dernières lueurs du jour permettront de découvrir entre ombre et lumière. C’est le moment parfait pour se créer d’ultimes souvenirs avant la trêve hivernale…
Le Valencia GP côté infos
Si ce résumé vous a donné envie de vous rendre à Valence, voici deux ou trois informations qui pourront être utiles :
- Comme à Misano, il n’y a pas de véritable camping attenant au circuit. La ville de Cheste est plébiscitée par les spectateurs puisque située à proximité. Valence propose une multitude d’hôtels, et elle est bien desservie, par le train notamment.
- Valence étant une grande ville, elle regorge de logements de type Airbnb. Ce peut être un bon plan pour y passer la semaine… De plus, les lignes de métro vous facilitent la vie pour quelques euros.
- Les tests de « pré-saison » se déroulent le mardi et le mercredi suivant la course. Ils sont totalement gratuits. Durant ces deux jours, seules les tribunes situées le long de la ligne droite des stands sont accessibles.
- Attention : si le train s’arrête directement au circuit les jours du Grand Prix, durant les tests, il vous déposera à Cheste. Pas de panique, de nombreux taxis connaissent le phénomène et proposent de vous emmener par groupes… Bilan, 2 € pour un trajet Gare-Circuit en mini-bus et entre passionnés.
Plus de photos du GP et des essais de pré-saison à Valence
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