T’as trouvé ton / tes sponsor(s) ? T’as bouclé ton budget ? Ce n’est pas le moment de te reposer… Tu peux passer à la phase 2 : la préparation du Trophée Roses des Sables. Il s’agit ici de répartir ton temps, ton budget et ton énergie aux bons endroits pour que tout soit prêt avant le grand départ pour le Trophée Roses des Sables.
Les finances
D’un point de vue des finances, je suis plus que chanceuse. Motoblouz m’offre mon équipement moto au complet pour le trophée ainsi qu’une enveloppe pour l’ensemble de mes frais. Et pour bien le gérer, j’ai tout budgété. J’ai créé ainsi un tableau Excel avec différentes catégories :
- Équipement perso
- Matériel moto
- Frais logistiques (trouver un loueur, faire transporter la moto, transport de la motarde…)
- Frais obligatoires (inscription, assurances, nuits en hôtel, essence, etc.)
Je fais un suivi de mes dépenses dans ce tableau au jour le jour. Ce n’est pas la partie la plus fun du projet mais c’est nécessaire. Cela permet de voir tout de suite quels sont les postes de dépense les plus importants (clairement, il s’agit de l’inscription et des frais logistiques). Tu fais le lien avec ton compte associatif et ça te permet de prévoir !
Un petit conseil : prévois toujours un peu plus que ce que l’organisation te demandera, notamment pour les choses auxquelles on ne pense pas tant qu’on n’est pas sur place (carte Sim locale ou forfait international, essence sur place, etc.) Pour la préparation du Trophée Roses des Sables, la fourchette globale se situe aux alentours des 15 000 € quand on part de France, un peu plus quand on est au Canada… Cela reste un très beau budget pour aller rouler en moto dans les dunes.
Les associations
Une fois que tu as ton budget bouclé, tu peux, en parallèle de ta préparation, organiser des évènements, des ventes, des levées de fonds pour les associations (La Croix Rouge, Enfants du Désert, Ruban Rose et le Club des petits déjeuners du Canada). A toi de voir ce qui te fait vibrer, les asso pour lesquelles tu veux t’engager et pour lesquelles tu veux être ambassadrice.
J’ai choisi de donner un coup de pouce supplémentaire à Enfants du Désert et Ruban Rose en organisant une levée de fonds sur Internet ainsi qu’au travail, et en organisant un ride caritatif. L’objectif est de leur donner de la visibilité tout en amassant des fonds et leur permettre de continuer leurs missions.
Un conseil : trouve un concept qui te plaît pour leur venir en aide. Ce n’est pas mon truc d’aller vendre des bracelets sur les marchés et les foires (j’admire les filles qui y passent leurs week-ends mais je n’ai pas la patience). Organiser un ride me semblait bien plus fun, et c’est aussi une belle façon de présenter les associations et mobiliser du monde.
La mécanique
Oui certains m’ont traitée de folle. Mais la folie douce est contagieuse… Et ils ont embarqué dans ce projet avec moi sans se faire prier. Qui n’aime pas un petit grain de folie ?
Le premier à m’avoir rejoint, c’est mon ami François. François est Québécois, il est passionné de moto et il en a déjà remontées quelques-unes. On roule ensemble depuis 2 ans, on s’est rencontré sur un ride avec des amis communs. On a bien accroché… Traduction : il a eu pitié de moi. Je commençais tout juste à rouler à l’époque et je restais bien en arrière. C’était le seul à m’attendre ! Et on a sympathisé. Du coup, on a refait des rides, il m’a emmenée rouler sur des journées entières et m’a fait découvrir la Belle Province par les petites routes. Un guide hors pair.
Pour en revenir à sa participation, cela fait deux ans qu’il a une carcasse de KLR250 dans son garage. Deux ans qu’il ne trouve pas la motivation de la remonter parce qu’il a un DRZ dont il se sert pour le off road… Quand je lui ai parlé de ce projet de Trophée dans le désert, il a tout de suite su que j’allais avoir besoin d’une moto ici pour m’entraîner. Il a donc proposé de m’aider en me vendant sa KLR ainsi que toutes les pièces qu’il avait en stock, et m’aider à la remonter. Comment dire non ?
La restauration… avant le départ et jusqu’à présent
C’était en septembre. Je n’avais pas encore de sponsor et je cherchais une solution pas chère pour me procurer une moto pour m’entraîner. On avait prévu de commencer en décembre, un peu avant Noël. Avec les restrictions liées à la pandémie, on n’a pas eu le droit avant avril… On a commencé par restaurer la moto, et cela nous a occupés tous les week-ends d’avril à juin. Nous sommes partis de loin, au départ, c’était un squelette de moto avec pas grand-chose dessus.
On a changé les fourches, remonté le carburateur, le réservoir d’antigel et le réservoir d’essence, on a fait les freins au complet, l’embrayage, on a changé la bougie, les filtres, on a remonté un guidon, changé les poignées, le klaxon, on a refait un circuit électrique… Bref. On a fait tout ce qu’il fallait pour qu’elle soit en état de marche. On a passé l’inspection pour la remettre sur la route fin juillet et depuis, elle roule ! Je ne dépasse pas le 100 km/h sur route mais dans les chemins, c’est un tracteur. Elle avance bien, quel que soit le terrain !
Pour l’entraînement, c’est parfait mais dans le désert, la KLR ne tiendrait pas. J’ai opté pour une location chez un concessionnaire français et le transport est assuré par l’organisateur du Trophée. J’aurais la chance de piloter une petite CRF300LA de 2021, toute préparée. Parfaite pour le job ! Je te rappelle que j’ai JAMAIS fait de off road. Rouler de juillet à octobre pour partir dans le désert… ce n’est pas beaucoup !
L’entraînement physique et la conduite
Sachant que j’ai pris la décision de participer au Trophée Roses des Sables en septembre 2020, j’avais un an pour me préparer physiquement (départ en octobre 2021). Je ne te vanterai aucun programme de sport en particulier parce qu’on est tous différents et qu’on a tous des besoins et des goûts bien distincts.
Mon conseil : trouve quelque chose qui te plaît et qui te donnera envie de continuer sur du moyen ou long terme.
Mon objectif était d’être plus tonique et de perdre un peu de poids pour être plus légère sur la moto. Je peux te dire que je suis beaucoup plus en forme qu’il y a un an. Je vais parfois courir (pas très vite mais c’est l’intention qui compte !) et je fais de la boxe ou des séances de sport trouvées sur Youtube ou sur Instagram, entre 3 et 5 fois par semaine. C’est un bon rythme… Sachant que ce n’est pas le Paris-Dakar non plus ! Le principal, c’est d’avoir un bon cardio et d’être assez en forme pour ne pas souffrir quand tu devras enchaîner 6 jours sur une moto.
La moto fait partie de l’entraînement !
La semaine, je m’entraîne sur un parking désert complètement défoncé et le week-end, on part dans les chemins. Il y en a pour tous les goûts ! De l’herbe, de la pierre, du sable, des petites routes de gravier, de la boue, ça monte, ça descend, c’est rarement plat… Je t’avoue que la sensation est bien différente quand on brûle de la gomme sur le bitume. Ça me paraît à la fois plus technique, moins maîtrisable, et bien plus sportif !
Pour apprendre correctement, j’ai fait appel à un professionnel local. Il m’a appris que moins j’essayais d’être en contrôle, mieux ça irait. Tout se joue dans les jambes, le regard au loin, et une respiration calme et profonde… Autant dire que ce n’est pas gagné !
Mon timing était un peu serré sur ce coup-là… Il me reste à apprendre à lire une carte, me servir d’une boussole et me repérer grâce à ça… Je procrastine mais sachant que j’arrive à me perdre avec Google Maps, j’ai un peu peur de ce qui m’attend.
L’équipement
Je l’ai déjà dit mais je me sens vraiment chanceuse d’avoir Motoblouz pour partenaire. Ils me fournissent l’ensemble de mon équipement. Parmi lequel j’ai des bottes Tech-7 Alpinestar, des masques de la marque 100%, un beau casque cross Airoh Aviator Ace, des pantalons, maillots, gants et une veste Kenny dans la gamme Titanium, ainsi qu’un gilet de protection Alpinestar. Il y a aussi un camelbak Acerbis.
Je ferai un retour plus approfondi sur tout l’équipement après le rallye mais pour le moment, tout me semble parfaitement adapté et super confortable.
Gros plan sur le casque Airoh et le masque 100% : j’ai pu tester cet équipement en plein été pour aller rouler sur les chemins… Je n’ai aucun point de comparaison puisque je débute en off road mais je me sens super bien dedans.
Les bottes sont comme des chaussons, les pantalons et les maillots sont parfaits parce qu’ils ne tiennent pas trop chaud mais sont respirants (primordial quand je serai dans le désert).
Les masques 100% sont parfaits et pratiques, le casque Airoh est ultra léger et confortable.
Les seuls éléments pour lesquels il m’avait fallu un petit temps d’adaptation sont les bottes (l’impression d’être une astronaute en mission dès que je les enfilais) et le gilet de protection… Mais maintenant que j’ai pu rouler avec tout ça une partie de l’été, ça me semble comme une seconde peau. Hâte de tester tout ça dans le désert !
Le truc en plus ?
L’organisation propose des rencontres virtuelles, pour la préparation au Trophée Roses des Sables, entre participantes et coach plusieurs fois dans l’année. Et je te conseille d’y assister le plus souvent possible…
D’abord, cela permet de se sentir moins seule dans la préparation du Trophée Roses des Sables et de rencontrer les autres équipages… Ça donne un coup de motivation en plus, régulièrement.
Ensuite, tu peux poser toutes les questions que tu veux à ce moment-là. Aussi, entendre les questions et réponses des autres équipages permet de mieux se situer sur l’évolution de son projet. Enfin, il y a plein de petites infos non officielles qui filtrent à ces rencontres, c’est là que ça devient intéressant.
Prochaine étape ?
Le désert !
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