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Essai blouson Segura KURT


On a rarement vu un blouson textile aussi stylé que le blouson Segura Kurt. Il fait tourner les têtes, et fait un sans-faute sur l’esthétique en vogue en ce moment. Mais les choix de sa conception répondent-ils aux contraintes d’une conduite estivale sereine et agréable ?

Les beaux jours sont là, enfin ! Après un printemps qui ressemblait à un dimanche pluvieux et sans fin de novembre, même les plus couards d’entre nous enfourchent à nouveau leur monture. Encore faut-il revêtir l’équipement adéquat afin d’en profiter dans les meilleures conditions. OK, mais si je dois abandonner mon cuir bien trop chaud en plein cagnard, je veux pouvoir garder un look correct !

Le blouson Segura Kurt est un blouson moto d’été avec un look qui va bien. Il suffit de regarder la vidéo où PEB l’enfile (le blouson) pour les trouver magnifiques (PEB et le blouson). Même si le look est important (surtout dans un domaine où la passion dicte beaucoup de nos choix), encore faut-il que le ramage s’accorde au plumage. En clair, et pour ceux qui ne se souviennent pas des Fables de La Fontaine, ce blouson Segura répond-il au minimum vital du motard estival, en plus de lui apporter un sex appeal de dingue ?

Segura, une esthétique qui tape dans le mille

J’ai débuté mon écumage des routes avec un blouson textile Segura, et j’ai toujours été très en phase avec l’esthétique développée par la marque. Un côté rétro-bad-boy mais classe tout de même. Le test a donc démarré sous les meilleurs auspices puisque j’étais affectivement attaché à la marque Segura.

Le blouson Segura Kurt est exactement dans cette mouvance : super stylé, très bien fini. Je suis du genre à tout trouver plus beau sur les autres. Le blouson tombe toujours mieux sur un autre motard, tel casque est toujours mieux adapté à la morphologie d’un autre… Et bien, lorsque j’ai enfilé le Kurt (à la bonne taille) et que j’ai jeté un coup d’œil au miroir, je me suis trouvé beau. Moins que PEB, mais beau quand même.

Comme souvent chez Segura, et particulièrement avec le Kurt et sa coupe fittée, attention à la taille. J’ai dû prendre une taille XL pour que mes épaules et ma (légère) bedaine passent, au lieu de mon L habituel. Comme toujours, noproblemo avec Motoblouz qui vous arrange le coup en une paire de jours.

Une fiche technique assez « Kurt »

J’utilise le DXR Legend neuf mois sur douze, avec ou sans doublure, et un DXR Add’air le reste du temps. J’avais tenté de garder le Legend durant les mois les plus chauds… Mais j’ai dû abdiquer lorsque je ne supportais plus ma propre odeur en fin de journée. Le DXR Add’air lui, me donne ce que j’attends d’un blouson moto été. Une ventilation optimale, des zones de renfort en textile plus épais, les protections qui vont bien.

La philosophie du blouson Segura Kurt est bien différente. Ici, pas de mesh (sauf pour la doublure), d’ouverture ou de perforation qui laissent passer l’air. C’est la nature du textile employé qui est censée correspondre à la saisonnalité du blouson.

Et la coupe ?

Les manches sont confectionnées dans un coton lourd gris chiné, assez épais et, il est vrai, très confortable. Le « gilet » est quant à lui en toile Denim bleu, avec une coupe body fit. Comprenez : « près du corps sans soufflet d’aisance ». Les protections épaules et coudes sont plus grandes que sur tous mes autres blousons, mais parfaitement bien intégrées. Elles n’occasionnent aucune gêne et le port du Kurt est vraiment agréable. Toutefois, même porté « à blanc », le contraste entre la souplesse des manches et la relative rigidité du gilet (sans avoir encore introduit la dorsale) semble plus venir de la coupe que de la nature du tissu. Après plusieurs semaines de test, le gain en souplesse au niveau du ventre est très relatif.

Le blouson Segura Kurt embarque un système de serrage aux poignets (serrage velcro sur la doublure mesh), ainsi qu’un serrage de deux crans supplémentaires sur les anches par boutons pressions. Le blouson est vraiment beau et n’est pas ostensiblement un modèle dédié à la moto. Seuls les rappels de la marque pour les connaisseurs et la discrète étiquette rappelant l’homologation du blouson en tant qu’EPI trahissent son orientation.

Le Kurt dispose aussi d’une capuche du même tissu que les manches. C’est beau. Voilà voilà. J’avoue que sur un modèle été non étanche, on est surement sur un parti pris purement esthétique. Je n’ai à ce jour jamais eu l’utilité de cet accessoire qui est par ailleurs inamovible.

Côté pratique ?

C’est là que le blouson Segura Kurt avoue, à mon sens, ses limites. La conception du blouson a peut-être été trop axée sur une esthétique de guedin au détriment d’aspects pratiques. Les 4 poches externes sont plaquées, poitrines comprises. Beaucoup plus beau car elles restent collées au gainage du blouson sur votre corps d’athlète, mais pas vraiment pratique pour y mettre quoi que ce soit. D’ailleurs, les tirettes sont dépourvues de lacet ou de passant plus long permettant une utilisation plus aisée avec des gants. Cela reste faisable mais on se loupe une fois sur trois à l’ouverture.

Idem pour les 2 poches internes. A l’heure où la quasi totalité des équipementiers proposent des poches à la contenance dédiée aux smartphones, Segura a décidé de doter le Kurt de poches trop basses pour y placer votre « précieux » debout et pas assez larges pour le mettre couché. On fera avec ou on achètera un téléphone portable plus petit la prochaine fois.

Le logement prévu pour la dorsale est plus grand que sur mes autres blousons. La dorsale Segura flotte donc un poil, mais rien de dramatique. Laissez-vous guider par les motoconseillers de Motoblouz pour faire le bon choix si, comme moi, vous n’envisagez pas de rouler sans cette protection.

Chuis chaud ! Le blouson Segura Kurt aussi…

Il est temps de sortir affronter la morsure estival du dieu Râ, bien décidé à nous faire regretter son absence des dernières semaines. Autrement dit, c’est parti pour une bonne suée. L’essayage du blouson Segura Kurt devant le miroir me laissait penser que, pour un blouson été, on n’allait pas jouer dans la même catégorie que le Add’air. En réalité, c’est plus compliqué que cela.

Le port du blouson Segura Kurt en situation est très agréable. Surtout avec cette délicieuse sensation de douceur prodiguée par le coton épais des manches, couplée au fort sentiment de sécurité des protections très bien placées. Le matin à la fraîche, c’est un vrai bonheur. Le gainage dû au fit du gilet est lui aussi très agréable. On se sent « contenu » mais avec douceur et ça, aucun autre blouson ne me l’a fait ressentir. Le confort thermique est parfait jusqu’à présent. On se sent beau, on est bien. Les autres motards vous regardent, et on sent poindre en eux un mélange de désir et de jalousie que leur écran fumé ne peut dissimuler. Il fait une vingtaine de degré, et on est le roi du monde.

Puis la journée passe…

Le mercure monte et vient l’heure d’enfourcher sa belle pour goûter un repos bien mérité (ou une bière bien fraîche, c’est selon) en rentrant au bercail. Le soleil est encore haut, il a déjà cuit votre selle. On enfile le blouson Segura Kurt et on démarre la bête. La douceur des manches devient tout à coup superfétatoire et le curieux sentiment d’être un peu trop couvert surgit. En effet, passés les 28 degrés, le port du blouson Segura Kurt n’est, à mon goût encore une fois, pas vraiment compatible avec une conduite urbaine. Je m’explique : le passage de l’air au travers des manches notamment, se fait réellement sentir au dessus de 70 km/h.

En deçà, pas de sensation de fraîcheur, ce qui est très dommageable pour un produit été. Les nombreux arrêts aux feux tricolores vous puniront de la même manière. Seul le mouvement est salutaire et de préférence au-dessus de 80 km/h ce qui, vous en conviendrez, entache une utilisation urbaine (ou vous ampute de nombreux points de permis).

En clair, je ne pense pas que le blouson Segura Kurt convienne à une pratique urbaine. Une conception sans système de ventilation, au niveau des aisselles notamment, qui aurait pu être intégré de façon très discrète (empiècement ajouré, œillets de ventilation, ouvertures zippées…) me semble être un choix plutôt étonnant. Toutefois, si vous pilotez un roadster ou un custom sans saute vent, et que vous privilégiez les trajets à vitesse moyenne (merci le passage de 90 à 80 km/h), vous aurez plus de plaisir que moi à porter ce blouson cet été. Ici, plus le déplacement d’air sera important, plus le confort thermique sera optimal.

Entretenir son blouson Segura Kurt, oui mais comment ?

C’est ici que le plus étonnant prend place. Si on se fie aux étiquettes internes, AUCUN mode de lavage n’est préconisé par Segura concernant le Kurt. On ne baigne pas Kurt. Kurt n’aime pas l’eau, ni froide, ni chaude. Du coup, après plusieurs semaines par plus de 30 degrés, Kurt pue un peu.

Heureusement que nous ne sommes pas des nullos et que, comme des rebelles ne craignant aucun interdit, nous oserons faire prendre un bain à Kurt. Froide de préférence, à la main si possible et en machine avec un programme court, une lingette anti dégorgement ou deux (pour le Denim) et un essorage plutôt doux (en ayant pris soin d’enlever les protections hein !).

J’ai discuté avec les pros de Motoblouz qui ont les mêmes préconisations que moi sur l’entretien du blouson. Toujours aussi serviables et efficaces les équipes de notre dealer préféré. J’ai tenté une prise de contact via Twitter, Facebook, Facebook Messenger avec la marque Segura pour éclaircir ce problème d’entretien… J’attends encore une réponse après un mois (pas de boîte mail pour contact client en 2018 !).

Un Kurt résumé (ok, j’arrête)

Pour un blouson Segura, le Kurt est bien placé en termes de prix. Il est très bien fini, vraiment très beau et valorisant. Sa protection embarquée est parfaite vu le prix. La dorsale non comprise est plus compréhensible que sur un blouson à 350 euros… Le confort est très bon, le blouson Segura Kurt est très agréable à porter.

Mais… Attention si vous êtes du genre à craindre les chaleurs estivales. La ventilation n’est vraiment pas son point fort. On le choisira donc en toute connaissance de cause : un look d’enfer, une très bonne finition et un confort tout en douceur, mais une praticité très moyenne et un confort thermique moyen. Un vrai parti pris pour un look et un produit assez radical.

Le casque porté sur les photos est un Shark D-Skwal HIWO mat, les gants sont des Segura Splinter, le jean est un Overlap Sturgis. Et le tee-shirt est introuvable en France, ne cherchez pas 😉

Design5
Finition4.5
Sécurité4
Aspects pratiques2.5
Confort4.5
Confort thermique3

Mon avis : un blouson au look radical

Le look du blouson Segura Kurt est extrêmement réussi. Tous ceux que j'ai pu croiser en le portant ont été conquis. La finition et le confort font eux aussi l'unanimité. Les performances thermiques en été, un peu moins. Le choix de ce blouson ne sera pas anodin et le look l'emportera indéniablement sur l'agrément lors des périodes les plus chaudes. En intersaison, le Kurt vous apportera sans doute une grande satisfaction. Il ne vous reste plus qu'à faire une Kurt liste de vos priorités !
3.9

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Anthony

Passionné de moto et friand de tout ce qui touche à la culture motarde depuis l'adolescence, j'écume les routes quotidiennement en deux ou trois roues depuis la crise de la quarantaine. Scooteriste et motard urbain, je soigne mes trajectoires et pose le regard comme un vrai, pour le genou on verra plus tard!

1 commentaire(s)

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  1. Bob 11 juillet, 2018 at 21:14 Répondre

    185e pour un blouson qui n’est pas du tout adapté pour ce qu’il est censé être bâti, c’est à dire l’été et ses fortes chaleur.. Avec des aspects pratiques dérisoires, une capuche dont je ne vois pas l’intérêt en été.. Un vrai blouson été produira bien plus de sécurité et pour moins cher. D’ailleurs le textile de ce gilet est il vraiment résistant à l’abrasion ?? On parle d’un look d’enfer mais faut m’expliquer l’intérêt d’une cagoule en été, pour paraître ringard sûrement. Y’en a marre des marques qui prennent les motards pour des vaches à lait. A quand de vraies marques qui proposent des produits innovant et vraiment adaptés aux motards sans qu’ils s’octroient des marges digne d’Apple ??

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