Rouler en hiver, c’est surtout une question d’équipement ! Raison pour laquelle les sous-vêtements thermiques font leur apparition dans les gammes des fabricants. À la faveur d’un trajet de 900 km effectué à la fin du mois de janvier, on a testé le haut et le sous-pantalon Warmcore, deux nouveautés récemment proposées par DXR. Une bonne surprise pour l’hiver… et pour l’été !
31 janvier 2015. Plus d’un millier de pilotes s’élancent sur la plage du Touquet pour une course exténuante. Le même jour, j’entreprends un périple de 900 km du nord au sud de la France. La comparaison n’a pas vraiment lieu d’être, je vous l’accorde. Mais un dénominateur commun fait concorder ces deux façons d’envisager la moto : on va se les peler et essuyer de belles averses !
Puisque l’exercice physique n’est pas le même dans mon cas que lorsqu’on est embourbé dans les sables de la côte d’Opale, je m’équipe en conséquence. Avant de partir, j’enfile mon ensemble de sous-vêtements thermiques DXR Warmcore, composé d’un haut et d’un sous-pantalon. Même si je suis plutôt grand (1,90 m) et pas forcément épais (euphémisme), du fait de leur grande élasticité, ils me vont à la perfection. Critère d’excellence en ce qui me concerne, les manches couvrent l’intégralité de mes longs bras (sachant que j’ai opté pour la taille L/XL). Et puis le textile offre un toucher doux pas désagréable. Je mets mon pantalon (non isolé) et ma veste routière textile isolante de référence par dessus, ceux que je porte au quotidien. Pas de pull ou de sweat entre les deux, contrairement à mon habitude. Et j’embarque quand même une couche supplémentaire dans mon sac à dos en cas de mauvaise surprise !
Top départ : 900 km dans le froid et la pluie
C’est parti ! Comme les concurrents de l’Enduropale, pas besoin de GPS. Je suis les panneaux verts pointant les grandes villes de mon itinéraire de leur flèche. Le thermomètre du tableau de bord affiche 3 °C, le ciel est plombé (d’un beau gris perlé, comme ils disent dans le Nord), mais pas — encore – de pluie à déplorer et le vent se montre économe dans ses efforts. Ça commence en douceur, mais il suffit malgré tout d’une quarantaine de kilomètres pour que le bout des doigts commence à me piquer. J’active les poignées chauffantes, dont le bénéfice compense comme il peut l’absence de carénage protecteur de mon roadster bavarois… Dans la veste, il me semble faire bon, mais le ressenti est étrange. Contrairement aux adeptes de running et autres sports outdoor transpirogènes, je n’ai pas l’habitude de porter ce genre d’équipement technique. Pour vous expliquer en quelques mots ce que ça donne, le textile élastique colle parfaitement à la peau, et son contact me donne une illusion de fraîcheur parce qu’il décuple l’effet de la transpiration, qui est directement évacuée vers l’extérieur. Dans les faits, la température du corps est préservée grâce aux fibres creuses qui emprisonnent l’air comme un isolant, mais le confort apporté est loin de celui d’un gros pull en laine tricoté par votre grand-mère. L’épaisseur n’est pas la même non plus. Et puis si je portais un simple t-shirt manches longues en coton, je serais transi de froid à l’heure qu’il est. La première pause à 200 km du départ confirme ce constat : il fait chaud dans ma veste, si bien que je me réchaufferai le dessus des mains dans les manches.
Isolation : Pas mal…
Autour de moi, à perte de vue, la Picardie. Je pense aux gars du Touquet, qui doivent sentir la pression monter à l’approche de l’heure fatidique du départ. Pas de stress à 300 km de là, mais de grosses rafales de vent latéral qui me frappent par surprise. Il faut rester sur ses gardes pour ne pas aller tâter du talus. À cette saison, après la fatigue qu’elle accélère, la morsure du froid constitue l’un des obstacles à la bonne concentration sur la route et ses surprises. Par chance, j’ai ajusté au plus près ma veste avant de reprendre la route, pour limiter au maximum les infiltrations d’air froid et la prise au vent. Attention à ne pas créer de garrot non plus, parce que la circulation coupée, c’est pire encore (les gants trop petits, vous avez déjà testé ?). Entrée des manches, col, taille, tous les cordons et autres pattes de serrage sont appelés à la rescousse. Et puis j’ai piqué à l’équipe chargée du développement des produits DXR un tour de cou polaire super confortable qui fait à merveille la jonction entre la veste et mon modulable. Je ne regrette pas ce larcin. Seules les mains souffrent un peu. J’ai mis la puissance de chauffe à fond, donc je cuis côté paume, mais je caille sur le dos de la main, comme un œuf sur le plat grillé contre la poêle, mais dont le jaune resterait coulant. Les manchons, c’est moche, mais j’en rêve à cet instant !
Gestion de l’humidité : Royal !
Deuxième étape pour le plein, un peu après 350 km, alors qu’une pluie fine s’invite sur l’écran de mon casque. Remplissage de réservoir, vidange du pilote, et un grand thé accompagné de cookies (aux pépites d’or vu le prix) pour reprendre un peu de forces. Il fait une chaleur de gueux dans la petite échoppe, et avec l’effet du thé brûlant, je me prends un coup de chaud. J’ai un peu peur du contrecoup réfrigérant qui risque de suivre, mais je dois repartir, parce qu’il me reste encore quelque 600 bornes de bitume à tracer. Je reprends la route au moment même où le grand départ de l’Enduropale est donné, sous la pluie qui s’est affirmée entre temps. Mes concurrents à moi ont quatre roues et lèvent un brouillard de flotte pour se défendre. Du fait de la drache, le périple perd un peu de son côté ludique. Autre inconvénient, je compte les minutes avant que mon pantalon ne rende la main question étanchéité, point faible de mon Dexter Relax qui s’est déclaré après une petite vingtaine de milliers de kilomètres (honorable). Ça y est, je sens la fraîcheur du liquide au niveau de la couture arrière. Autant l’isolation du pantalon et du haut Warmcore est efficace à défaut d’offrir un ressenti révolutionnaire, autant question humidité, ils changent carrément ma perception habituelle. Je ne capte pas ce froid caractéristique contre la peau, comme cela pourrait être le cas avec un t-shirt trempé par exemple. Plus vous êtes sujet à la sudation, et plus vous allez adorer ces sous-vêtements ! L’humidité du corps n’est pas stockée par le matériau comme le fait le coton, et s’évapore directement vers la membrane de la veste, qui l’évacue si elle est performante. C’est le cas de la membrane Gore-Tex de ma veste Scott, ce qui fait que le coup de froid escompté n’arrive pas. Le sous-pantalon Warmcore me tient au chaud en dépit de la tache humide qui doit grandir en bas de mon dos.
Un vrai plus sur longs trajets
Deux-cents kilomètres plus tard, la pluie a cessé. Je sens que mon buste est au chaud, et plus fort encore, l’humidité du haut de mon pantalon ne me cause pas de souci. La courte pause à 550 km confirme que ce dernier est humide, mais le confort n’en pâtit pas. La température s’est certes légèrement adoucie avec la pluie (6 °C), mais je suis conquis. Reste que la fatigue commence à se faire sentir. Puisque la pluie est en train de se calmer, je décide d’emprunter un segment d’autoroute (pas vraiment la franche rigolade, mais parfois la fin justifie les moyens). À haute vitesse — toutes proportions gardées, je revendique mon statut de poireau — on se refroidit plus vite parce que les échanges thermiques sont plus importants. Je ne me considère pas spécialement résistant au froid et c’est pourquoi je suis heureusement surpris de ne pas en souffrir. Certes, je fais des pauses plus régulières qu’en été, avec boisson chaude et sucres lents en prime, mais j’estime que les sous-vêtements Warmcore m’aident bien dans cette quête du sud. Aucun coup de froid à signaler (mains exceptées…), ce que je mettrais volontiers sur le compte de la gestion efficace de l’humidité du corps, ce jusqu’à l’arrivée. Et j’arrive considérablement moins rincé que les enduristes du Touquet, sans avoir eu besoin de faire appel au pull stocké dans mon sac à dos. Ensemble Warmcore adopté !