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Championnat de motos 2-temps Klass GP : ouverture en fanfare au Paul Ricard


Championnat moto 2-temps

Le championnat de motos 2-temps Klass GP – Motoblouz était au programme de la célèbre Sunday Ride Classic. Elle s’est déroulée au Castellet les 22 et 23 mai dernier. La grille était pleine et les Aprilia RSW 250 ont fait parler la poudre… Mais une petite Honda RS 125 a réussi à se hisser en sixième position.

Au classement

241 km/h avec une 250 cm3, c’est possible ! Il faut juste que ce soit une Aprilia RSW (une compétition-client d’environ 100 ch. pour autant de kilos, produite par la firme italienne jusqu’à la fin des années 2000)… Et sur un circuit comme le Castellet où la ligne droite de 1,8 km est pourtant amputée par une chicane. « J’ai atteint cette vitesse pendant la première course, à l’aspi de Guy Bertin », confie Vincent Levieux. « Sur ce genre de grand circuit, la rigidité de l’Aprilia fait merveille. J’ai réussi à bien régler le châssis et progressé à chaque sortie. »

Pas suffisamment pour inquiéter Guy Bertin. Au guidon d’une Aprilia du même type, le vice-champion du monde 125 (c’était en 1980) a terrassé la concurrence aux essais. Meilleur tour en 2’19, loin devant le deuxième, relégué à 5,6 secondes. Dans la première course, l’ex-pilote de GP préférera préserver son embrayage au départ. Il laissera ainsi Vincent Levieux faire le holeshot et mener les trois premiers tours avant de repasser en tête pour « tirer » son dauphin, qui terminera devant Ayari Soheil (Fantic R).

Après « un gros entraînement hivernal à base de raclette », Benjamin Merella (Honda RS) termine au pied du podium devant Jean-Paul Clément (Yamaha TZ). La guest-star du moment, Arnaud Vincent (champion du monde 125 en 2002) a été trahi par sa Fantic. Le champion en titre Grégory Kauffman (Honda RS) a quant à lui rencontré des soucis d’engorgement de carburateurs qui l’ont handicapé au départ. « Personne ne m’a attendu… et je suis passé de la 11e place sur la grille à la 23e place au premier virage », rigole le n°19.

départ de la première manche

Au départ de la première manche

Revanche au deuxième jour ?

La revanche n’eut pas lieu le lendemain, une électrode de bougie cassée empêchant Guy Bertin de prendre le départ. C’est bien connu : quand le chat n’est pas là, les souris dansent. En l’absence du vainqueur de la veille, Vincent Levieux et Ayari Soheil se sont expliqués sur la piste et ont terminé dans cet ordre dans la seconde manche. Les deux compères seront même convoqués par la direction de course pour avoir effectué un tour supplémentaire après le drapeau à damier. A leur décharge, le panneau d’information surplombant la piste indiquait « Last lap« …

Comme Marc-Antoine Scaccia court hors classement sur sa magnifique Suzuki RG 500 à cadre Golinelli sans berceau, Cyril Guerinet hérite de la dernière place du podium. Belle récompense pour celui qui a cherché tout l’hiver le bon CDI pour sa Yamaha TZ 250 et qui était handicapé par des soucis de réglage de carburateurs en première manche.

Paul Gaillard (Honda RS) termine 5e au scratch juste devant Florian Doguet qui réussit l’exploit de placer sa petite 125 au beau milieu d’un paquet de 250. Ce, avec un temps de 2’26 minutes. Equipé d’un moteur à valves préparé par Liégeois (ancien sorcier belge des GP) d’environ 50 ch., le n°28 cavalait à 216 km/h en vitesse de pointe et tournait 2,5 secondes plus vite que Jordan Levy, deuxième de la catégorie.

L’entraide au cœur de la course

Pas de quoi ôter le sourire au dernier champion de France 125 (en 2011, la catégorie a officiellement disparu ensuite) qui renouait pour la première fois avec le 2-temps et qui roulait sans prendre trop de risques sur une moto prêtée par l’italien Marino Adriano. « Je tiens encore à le remercier. Mais comme le joint psy de fourche a lâché et mis de l’huile sur le disque, j’ai fait la moitié de seconde course sans frein… ce qui m’a permis de rouler en 2’29 ! Il ne me reste plus qu’à acheter une moto pour poursuivre la saison… », prévient le n°75.

Florian Goguet en 125 sur le championnat motos 2-temps Klass GP-Motoblouz

Avec sa 125, Florian Doguet fait trembler les 250

Le gentil donateur a mal été récompensé pour son geste. En première manche, Marino Adriano percute Jean-Paul Lecointre (qui chute) et casse son pot d’échappement… Avant de griller son embrayage au départ et d’abandonner en seconde manche.

La chance n’a pas non plus souri à Serge Hamm qui a cassé son moteur (bielle soudée au vilo !) aux essais par manque de maintenance. Heureusement, il a pu compter sur l’aide de Marc-Antoine Scaccia pour le changer en une paire d’heures seulement. « C’est la première fois que j’emmène un vilebrequin en rab, jubilait-il avant de déchanter. « En course, un joint de culasse a lâché. Du coup, de l’eau est rentrée dans le cylindre et le moteur a stoppé net à l’entrée de la ligne droite. Je dois dire que je suis assez heureux d’être entier », soufflait-il en rentrant au paddock.

Mécanique sur Aprilia au championnat de motos 2-temps Klass GP-Motoblouz

Séance de mécanique sur l’Aprilia RSW 250 à distribution rotative

Sherco en guest-star

L’ouverture de la 5e saison du Klass GP a surtout été marquée par la présence officielle de Sherco, connu dans le tout-terrain. « En récompense de notre titre mondial en enduro de 2019, on m’a permis d’installer le 125 cm2-temps victorieux dans le châssis tubulaire maison élaboré pour la catégorie pré-Moto 3 il y a quelques années », explique Stéphane Fort, le responsable R&D de la marque française. Grand fan de vitesse, il a débuté le chantier voici deux ans. Cependant, le Covid l’a sacrément ralenti. « Malgré quelques modifications au niveau du cylindre et du vilo, on manque encore un peu de puissance. 42,5 ch contre 47 ch pour les Honda. La boîte typée enduro est trop courte, il n’y a pas d’arbre d’équilibrage car on est rarement longtemps en pleine charge en enduro… Mais c’est la seule 125 de course avec un démarreur ! »

À son guidon, le jeune Joan Bouchet, 15 ans et champion de France Promosport 125 (4-temps !) en 2019, n’a pas démérité en terminant 20e au scratch. Il atteint la 6e place 125 en première manche. Il a abandonné dans la seconde course alors qu’il était 4e. En cause : une panne d’essence provoquée par carburateur défectueux. Le constructeur nîmois était même doublement présent puisque Philippe Arnal pilotait une Honda RS 125 à haut moteur Sherco. Un serrage et la casse d’un vilebrequin l’obligeront à sortir un vieux moteur de secours en première manche (10e). Dans la seconde course, son moteur réparé lui permettra de grimper sur la deuxième marche du podium.

la belle RG 500 à cadre Golinelli de Marc-Antoine Scaccia

La belle RG 500 à cadre Golinelli de Marc-Antoine Scaccia évolue hors classement à cause de sa cylindrée

En Aprilia 250 SP, Mario Lieutaud a survolé les débats (2’32). Il a remporté les deux manches, à chaque fois suivi de Thierry Butzbach. 3e à la première course, Claude Rochefort n’a pas pris le départ de la seconde à cause d’une amorce de serrage. Il laisse sa place à Philippe Moissan sur le podium.

Tandis que d’autres stars manquaient à l’appel

À cause de la quarantaine imposée au passage des frontières, beaucoup d’Anglais manquaient à l’appel, notamment en ICGP. Pas de quoi ôter le sourire à Jérôme Krebs. L’initiateur du Klass GP avait laissé sa moto à la maison pour se consacrer pleinement à l’organisation avec son acolyte Alex Nitro. « On est content d’avoir une grille plein ici au Castellet et de voir que la catégorie continue de susciter l’engouement avec l’arrivée de nouveaux pilotes, en 250 (Paul Gaillard) mais surtout en 125 (Pierre Guyonnet, Jean-Pierre Goyet…). »

Léo Mingret sur Honda RS 125

Léo Mingret sur Honda RS 125 débutait dans la catégorie aidé par le team AVM Racing de Marc Auboiron.

Prochain rendez-vous à Spa les 3 et 4 juillet à l’occasion des Bikers’ Classics.

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