« Mais… ça sert à rien un casque pareil, non ?«
Je l’ai entendu sur les réseaux sociaux au moment de teaser cet essai… et je ne peux qu’être d’accord ! Mais en dehors de ceux qui utilisent un deux-roues dans un seul but utilitaire, il faut bien avouer que la moto, ça n’a souvent pas grand chose de rationnel. Pourquoi rouler avec des machines à plus de 15 000 € quand elles ne proposent, rationnellement, guère plus de possibilité qu’une moyenne cylindrée proposée à un tarif trois fois moindre ? Ou, dans le cas qui nous intéresse aujourd’hui, pourquoi acheter un casque développé avant tout pour des pilotes professionnels qui atteignent des vitesses bien plus élevées ? Fruit des recherches les plus avancées en matière d’aérodynamique, en vue de gratter quelques millièmes de seconde au tour, quel serait rationnellement l’intérêt de rouler avec un tel casque pour un motard lambda ? Eh bien, allons droit au but : pas grand chose. Certes, nous le verrons plus loin, un casque dans le genre propose ce qui se fait de mieux à l’heure actuelle en matière de sécurité… Mais même un pistard chevronné ne se muera pas en Johann Zarco pour autant. Et il existe de nombreux casques qui proposent des prestations de très haut niveau pour un budget bien plus raisonnable. Alors non, acheter le casque Shark Race-R Pro GP n’a pas grand chose de rationnel pour le motard lambda. C’est dit.En revanche…
Pour l’amateur de belles choses, pistard ou pas, c’est non seulement l’occasion de s’acheter un casque identique à son pilote de MotoGP préféré, mais aussi de profiter du meilleur de ce qui existe sur le marché en matière de casque sportif. Même si, à l’instar de rouler sur une surpuissante sportive, certains parmi les plus pragmatiques vous diront qu’un tel casque ne sert à rien, à mon sens, il s’agit aussi du genre d’équipement que l’on s’offre par pur plaisir. Je sais que je suis loin d’être le seul amateur de belles mécaniques et d’équipements prestigieux. Les concernés se reconnaîtront, et ici Shark s’adresse clairement à nous !Casque Shark Race-R Pro GP : un condensé de technologie et un look unique
De la technologie de pointe, le casque Shark Race-R Pro GP en a à revendre. Nous le verrons un peu plus loin. Mais avant ça, c’est le look qui interpelle. Ce casque possède un style absolument unique. Ce, en grande partie grâce à son proéminent spoiler arrière. On aime ou on déteste, mais cette ligne est loin de laisser indifférent. Ici, dans sa déco « Réplica » reproduisant le design du casque de Johann Zarco lors des essais pré-saison 2018 sur le circuit de Sepang, il est néanmoins laissé libre de tout sponsor. Une planche de stickers est livrée avec le casque. Histoire de recréer à l’identique l’aspect de celui de notre pilote national. Egalement dispo en version replica Jorge Lorenzo et Scott Redding. Le reste de la déco est ultra soigné, aucune approximation dans les traits. Et le tout est recouvert d’un solide vernis brillant qui ne fait que souligner la splendide trame carbone apparente sur le reste de la calotte, munie de ses quelques imperfections que les amateurs sauront apprécier. Ces imperfections révèlent ainsi le traitement quasi-artisanal effectué sur les mailles carbones. En revanche, je reste un peu plus dubitatif concernant la décoration appliquée sur le spoiler. Seul endroit où se trouve la référence au n°5 de Zarco. Celle-ci n’étant pas recouverte de vernis et étant simplement appliquée en surface, reste à voir si elle affrontera aussi bien les affres du temps. Enfin aucun détail n’est laissé au hasard. Aération supérieure transparente avec extraction de l’air par effet venturi, jugulaire à boucle double-D et mécanisme d’écran en aluminium anodisé rouge… Tout est de toute beauté !Question protection…
Les conditions d’une course étant ce qu’elles sont, il est facile d’imaginer les contraintes auxquelles doivent faire face les équipements de protection des pilotes quand les vitesses tutoient les 350 km/h. C’est d’ailleurs la raison qui a poussée la FIM à créer une nouvelle norme pour les courses de Superbike et de MotoGP, à laquelle doivent se conformer les casques des pilotes à partir de cette année. Basé sur la norme européenne ECE 22.05, le FRHPhe (FIM Racing Homologation Programme for helmets) est un nouveau standard réservé à la compétition. Il porte le nombre de points d’impact lors des tests à 22 (au lieu de 6). À l’heure à laquelle j’écris ces lignes, seuls 4 casques ont passé cette homologation spécifique avec succès :- Le casque Bell Pro Star
- Le casque AGV Pista GP-R
- Notre casque Shark Race-R Pro GP ici testé
- et le casque Kabuto RT33
… Le casque Shark Race-R Pro GP est un des meilleurs casques au monde
Vous l’aurez compris, le casque Shark Race-R Pro GP est donc un des casques les plus protecteurs du monde. Selon le tout nouveau standard de la FIM du moins. Si vous cherchiez encore un argument « rationnel » à l’achat de ce casque, le voici. Car même si vous ne roulez pas aux vitesses atteintes en compétition, ce nouveau protocole assure que la protection est aussi efficace sur tous les côtés du casque. Ce qui est loin d’être anodin ! Cette résistance est obtenue par l’utilisation d’une calotte externe en carbone et fibre d’aramide (Kevlar, résistant également à l’abrasion), et d’une calotte interne en polystyrène multi-densité. Ceci permet de mieux répartir la force d’impact. La mentonnière a reçu quant à elle un renfort en polyuréthane bi-densité pour augmenter la résistance au choc sur cette partie. Enfin, cerise sur le gâteau, le casque Shark Race-R Pro GP est une évolution du Race-R Pro. Pour rappel, un des rares casques à avoir obtenu la note parfaite aux tests « Sharp » effectués par un labo indépendant à l’initiative du ministère des transports du Royaume-Uni.L’original spoiler du casque Shark Race-R Pro GP
Impossible de manquer l’immense spoiler situé sur l’arrière du casque. S’il participe à la ligne du casque (dont chacun appréciera – ou pas – le design), il est surtout question d’optimiser les performances aérodynamiques en réduisant la traînée à très haute vitesse. Il a donc avant tout été conçu pour éviter les mouvements parasites à des vitesses qui resteront inconnues de la plupart d’entre nous… Mais son efficacité sur voie rapide est réelle. À ce sujet, j’avoue avoir été très surpris. A 130 km/h, on ne ressent absolument aucune perturbation due à l’écoulement de l’air, ni aucun bruit aérodynamique. À tel point que ça en est presque perturbant ! Oui, ces bruits font quand même partie des contraintes naturellement liées à la pratique de la moto. Ici, on a davantage l’impression d’avoir la tête qui « glisse » silencieusement dans l’air. Tout à fait bluffant les premières fois. Ajoutez à ça que le casque est remarquablement silencieux pour la catégorie, ce qui renforce d’autant plus cette impression. On pourrait s’inquiéter du risque que représente une telle protubérance en cas de chute… Mais aucune inquiétude à avoir grâce au « Quick Spoiler Safety System » qui permet au spoiler de s’éjecter en cas de choc. Et il est assez solidement fixé pour ne pas avoir peur de le perdre de façon impromptue. Je tiens toutefois à signaler que ce spoiler impose quelques contraintes si vous ne voulez pas endommager le système d’éjection. Shark recommande en effet de ne pas soulever le casque par l’intermédiaire du spoiler, de lui éviter tout choc ou pression (lors du rangement, du nettoyage ou du transport), ni de chercher à le démonter.Livré avec deux écrans…
Le casque Shark Race-R Pro GP est livré avec deux écrans. Il y en a un incolore et un solaire à la teinte très sombre, parfait même en cas de soleil rasant. En revanche, il faut noter que l’écran solaire n’est pas homologué pour la route. Ces écrans répondent également aux exigences de la compétition. En effet, ils profitent d’une classe optique 1 qui assure une qualité optique parfaite et dépourvue de distorsion, et d’une épaisseur variable de 4,2 mm à 2,8 mm. Ils se changent en un tour de main et sans outil, grâce au système que l’on retrouve sur d’autres casques sportifs du fabricant Marseillais. Ils disposent aussi, sur le côté gauche, d’une large patte de préhension renforcée. Elle est très facilement manipulable, même avec des gants hiver. L’étanchéité entre l’écran et le casque est parfaite. Et même à grande vitesse, aucun filet d’air ne passe le joint. Notez que la force de friction exercée par le mécanisme de fermeture de l’écran est réglable par l’intermédiaire d’une clé 6 pans de 1,5 mm (fournie).Mais sans Pinlock !
En revanche, aucun pinlock n’est fourni avec ce casque. D’autre part, les écrans ne sont pas pré-équipés pour recevoir cette célèbre lentille antibuée. Surprenant ! Mais il existe une raison. Pour éviter la formation de buée, le casque Shark Race-R Pro GP s’appuie sur d’autres méthodes. Il y a déjà un traitement antibuée sur les écrans (à l’efficacité néanmoins limitée en comparaison avec un pinlock…), et le casque est livré avec un masque antibuée amovible. Il s’agit d’un masque souple en caoutchouc à monter dans la mentonnière. Une fois en place, il accueille la bouche et le nez. La respiration est alors redirigée vers deux évents situés sur les côtés du casque. Ainsi, l’air chaud expiré ne rencontre jamais la face intérieure de l’écran. Particulièrement efficace pour les porteurs de lunettes d’ailleurs, puisque ce système évite l’embuage des verres. Mais il faut réussir à passer outre la sensation d’enfiler un masque respiratoire… Ce qui pourrait gêner certains. Notez que si les écrans sont prédisposés à recevoir des tear off, aucun n’est livré avec le casque, contrairement à ce que propose AGV par exemple.Des aérations sur-mesure et un filtre antipollution intégré
En plus d’un système d’extraction de l’air par effet venturi, le casque dispose de deux prises d’air au sommet et d’une prise d’air frontale. Celles-ci sont plutôt difficiles à manipuler avec des gants (même assez fins). Ce sera même mission impossible pour celle au dessus de l’écran. Il faudra donc prévoir la configuration des différentes aérations à l’avance. La seule aération réellement accessible avec des gants est celle située sur la mentonnière. Elle est munie d’un volet réglable sur deux positions et, côté intérieur, d’un filtre antipollution amovible directement intégré dans la mentonnière. Il permet lui-même 3 réglages :- Filtre non installé : flux d’air maximum
- Filtration du flux d’air vers la bouche
- Filtration fermée vers la bouche, l’air est uniquement dirigé vers la face interne de l’écran
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