L’Enduropale du Touquet, une course mythique… Et une épreuve pour l’homme et la mécanique ! Si vous envisagez de prendre part à la prochaine édition de la reine des courses sur sable, il y a des trucs que vous devriez savoir pour que votre bécane puisse tout bêtement terminer le dernier tour. Josse Sallefranque, le manager du Team Honda Motoblouz SR, prétendant à la victoire au Touquet, nous a livré ses conseils. Petit condensé de ce qu’il faut prévoir pour préparer sa moto pour l’Enduropale !
Suspensions : La modif’ n°1
On commence en toute logique par le réglage le plus important. Bonne nouvelle, il ne vous coûtera rien si vous le faites vous-même ! Il s’agit bien entendu du réglage des suspensions, qui n’a pas grand-chose à voir avec ce qu’on peut trouver en enduro ou en MX sur terre.
Allonger la fourche, rabaisser l’arrière : L’idée, c’est de tendre au maximum vers la morphologie d’un « chopper », qui est clairement la plus adaptée dans le sable. Vous l’avez peut-être observé sur les motocross des pros et des participants avertis de l’Enduropale : les fourreaux de fourche sont donc coulissés au ras des T pour allonger au maximum la fourche.
Les pros et les anciens vous recommanderont de régler la compression le plus dur possible. Le réglage standard, c’est à fond puis redescendre de 2 crans. Ce setting de suspension permet à la moto de ne pas se « planter » dans le sable. Cela étant posé, pour beaucoup et particulièrement pour les débutants, cette dureté risque de se payer cher dans les avant-bras. On vous invite donc à tester différents réglages à l’entraînement pour trouver celui qui vous conviendra le mieux.
En ce qui concerne l’amortisseur arrière, choisissez une précharge basse et réglez-le plus dur, en partie pour encaisser le poids supérieur du réservoir gros volume (idéalement 12 litres – le maximum autorisé – au lieu de 6). Éventuellement, si vous en avez la possibilité, optez pour une biellette plus longue.
Et si vous voulez investir, plutôt qu’une ligne d’échappement, on vous conseille sans hésiter de mettre votre argent dans des suspensions préparées et réglées à vos mensurations. Ça, ça vous fera à coup sûr gagner sur le chrono !
Certains conseillent également de durcir le serrage de la colonne de direction pour gagner en stabilité. À tester pour se faire une idée.
Pneus : Des pneus sable sinon rien
Les pneus cross classiques avoueront très vite leurs limites dans le sable. Ils se chargeront de sable et vous aurez la sensation de rouler en slick assez rapidement. Le sable est un terrain exigeant qui exige des pneus spécifiques. Ils se caractérisent par leurs tétines en forme de godets assurant une meilleure traction, permettant des accélérations plus franches tout en chargeant moins le moteur. Indispensables.
Si vous voulez éviter la crevaison, vous pouvez opter pour les Bib mousse offrant un équivalent de pression de 800 ou 900 grammes. Stockez-le loin de la lumière et de la chaleur et ne lésinez pas sur le gel de montage.
Refroidissement : Éviter la surchauffe
Dans le sable, il faut faire davantage forcer le moteur pour avancer. Votre moulin atteindra de ce fait des températures de fonctionnement inédites en enduro « classique » sur la terre. Et la météo hivernale du Touquet n’y changera rien… Pour compenser cette chauffe inévitable, l’idéal est d’ajouter un vase d’expansion qui recueillera davantage d’eau.
Plutôt que du liquide de refroidissement classique, vous pouvez également opter pour du liquide dépourvu d’eau. Celui-ci supporte mieux la chaleur, avec un point d’ébullition à 180 degrés, moyennant un nettoyage parfait du circuit de refroidissement avec le produit de préparation. Contrepartie, il n’avertit pas en cas de surchauffe, et l’appoint ne peut pas se faire avec du liquide de refroidissement classique.
Pour un meilleur refroidissement, on vous recommande de placer un filet anti-sable sur le radiateur. En s’agglomérant dans les interstices du radiateur, le sable empêche l’air de le traverser et le refroidissement n’est plus optimal. Le filet prévient ce désagrément. C’est pas grand-chose, mais ça fait gagner des degrés et ça retarde le risque de casse moteur.
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Transmission : Pas trop court pour l’Enduropale
Quand on pense à l’Enduropale, on imagine toute de suite la longue ligne droite de la plage qu’il faut enquiller aussi rapidement que possible. La transmission doit donc être suffisamment longue pour vous y faire gagner de précieuses secondes sur les autres concurrents. Ajoutons qu’une transmission plus longue que l’origine vous évitera d’être trop souvent au rupteur. En fait, il faudra placer le curseur au bon endroit entre la gouache en sortie de virage et la pointe sur la plage. Dans tous les cas, ne vous éloignez pas trop des réglages usine, parce quz les bureaux d’études des constructeurs motocross savent ce qu’ils font !
Contrairement à la terre, la chaîne doit être à joints toriques pour limiter l’usure due au sable. Choisissez une chaîne de 118 maillons pour reculer la roue au maximum, toujours pour gagner en stabilité. Et optez pour une couronne acier, qui tiendra mieux le coup également. Les dentures antiboue font bien le boulot, on recommande.
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Échappement : À changer ou pas ?
La question se pose vraiment… Une nouvelle fois, les motos de cross dernière génération sortent d’usine avec la configuration générale la plus optimisée possible. Les ingénieurs bossent dur pour faire matcher performance, fiabilité et économie, de l’admission à la transmission finale. Si bien que si vous ne comptez pas faire appel à un préparateur moteur spécialisé, il est carrément possible que l’échappement d’origine assure un meilleur rendement qu’un silencieux ou qu’une ligne complète adaptable… Ça serait dommage de payer si cher pour y perdre au final, non ?
À cela s’ajoute qu’il vaut mieux anticiper les baisses de niveau sonore des motos. Les règlements se montrent en effet de plus en plus sévères sur la question pour répondre aux exigences des riverains et pour un meilleur respect de l’environnement. Dans la même veine, les contrôles techniques réduisent à chaque édition leurs marges de tolérance. Pour la saison 2022 – 2023 du CFS, le niveau sonore en sortie d’échappement est limité à 112 dB/A, contre 109 dB/A pour la saison suivante…
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Vidange : Huile neuve de rigueur
Faites la vidange pour l’Enduropale. Une huile neuve tiendra mieux le coup. Optez pour la viscosité préconisée par le fabricant. Et privilégiez les huiles de marque, dans des conditions aussi extrêmes, ça fait la différence…
De manière générale, les plus exigeants n’hésitent pas à vidanger leur moteur toutes les quatre heures pour préserver la mécanique au maximum.
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Écartez le sable de la mécanique
On ne vous apprend rien en vous disant que le sable et la mécanique ne font pas (du tout) bon ménage. Protégez votre filtre à air à l’aide d’une chaussette sandstop pour éviter qu’il ne se bouche. Graissez bien le filtre avec une graisse en spray avant l’installation de la chaussette.
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Gamelle : Protégez votre moto
Le sable n’est pas le seul danger pour votre moto pendant une course comme l’Enduropale. Ceux qui ne tombent pas en 3 heures sont rares… Et les gamelles impliquent parfois deux motos ou plus, avec un risque de casse élevé. Pensez à protéger votre moto avec différents accessoires :
- Protection de radiateur : On le pense peu exposé, mais il suffit d’un piquet ou d’un guidon mal placé pour percer votre radiateur… Les protections de radiateur limiteront les dégâts.
- Sabot moteur : Le carter est une petite bête fragile qui n’aime pas trop les contacts avec d’autres solides. Le sabot moteur lui assure une protection digne de ce nom.
- Protèges-mains : Les leviers sont souvent les premières victimes en cas de gamelle. Les pare-mains les préservent des torsions voire de la casse.
Ergonomie : Rouler comme à la maison
Pour terminer, prenez le temps de régler votre moto aux petits oignons. La moindre gêne peut vite virer au cauchemar sur une course de trois heures. Trouvez la position adéquate pour votre guidon et vos leviers, histoire d’être à l’aise aussi bien assis sur la selle que debout sur les repose-pieds.
À propos de repose-pieds, choisissez-en de plus pointus et plus larges que ceux généralement de série sur les motos de cross. Dans le pilotage tout terrain et encore plus sur le sable, un peu comme au ski, tout part des pieds – du bout du pied pour être précis. De mauvais appuis peuvent carrément nuire à vos performances.
On peut évoquer à nouveau les protège-mains. Pour un petit prix, ces accessoires présentent de nombreux avantages. Ils améliorent votre confort en limitant l’effet du vent glacé sur vos mains, tout en garantissant votre protection contre les projections des autres concurrents. Sans compter la protection des leviers, citée plus haut.
Contrôle technique : Les points à ne pas oublier
Pensez à vérifier que cette checklist est ok avant le contrôle technique :
- Béquille latérale : Un point qui concerne les motos d’enduro, équipées d’une béquille latérale de série. N’oubliez pas de la démonter, elle n’est pas autorisée pour des raisons de sécurité ! Idem pour le support de plaque.
- Phares : Toujours pour les enduros, les phares et feux doivent être démontés ou masqués pour éviter les éclats en cas de choc.
- Leviers : Ils doivent être entiers et en bon état. > Voir les leviers pour votre moto
- Coupe-contact : il doit être opérationnel.
- Poignées : Elles aussi doivent être en bon état, non craquelées, etc. > Voir nos poignées
- Protection du pignon de sortie de boîte : Elle doit être bien en place pour ne pas que votre moto ne puisse se transformer en mixeur.
- Repose-pieds : Ils doivent se rabattre correctement.
Mieux vaut prévenir que guérir
Si l’Enduropale du Touquet est un objectif fort pour vous, essayez de participer à une course dans le sable avant le jour J. Cette course de préparation vous permettra de mettre à l’épreuve votre moto préparée, de voir comment elle se comporte dans la durée et de régler les derniers détails. Un test aussi utile pour le pilote que pour sa mécanique !
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