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Enduropale 2018 : LA course épique !


Dimanche 28 Janvier, je me suis rendu au Touquet pour assister à l’édition 2018 de l’Enduropale. Autant le dire tout de suite, je suis complètement étranger au monde de « la moto qui roule sur autre chose que du bitume ». Mais nul besoin d’être amateur de tout terrain ou d’enduro pour apprécier cette épreuve mythique par bien des aspects !

Souvenirs

Ce n’était pas vraiment la toute première fois que j’assistais à cette course mythique. Il faut cependant remonter à (très) loin : Février 1990. Je n’avais pas encore dix ans et pourtant des souvenirs persistent : Le bruit des moteurs vrombissant et la foule amassée le long du parcours (voire même SUR le parcours à l’époque), l’incroyable galère dans laquelle venaient volontairement se mettre tous ces pilotes, mais surtout leur volonté de fer à toujours se remettre en selle pour repartir, qui forçait l’admiration du petit garçon que j’étais alors.
Et un quart de siècle plus tard, il ne me fallut pas bien longtemps pour me rendre compte que peu de choses avaient changé !

L’esprit de l’enduro intact

Certes les machines et les équipements sont plus modernes, mais l’esprit de l’enduro du Touquet, renommé Enduropale depuis 2006, demeure : Des pilotes de tous horizons se côtoient, qu’il s’agisse d’amateurs anonymes ou de pilotes de renom dans une course de légende. Il s’agit également de la finale du championnat FFM de course sur sable.

Redémarrage après une chute !

Redémarrage après une chute !

La lutte se fait avant tout contre la piste en elle-même – 12,6 kilomètres de sable – et les éléments. Les pilotes les plus expérimentés semblent littéralement voler au dessus du parcours, là où certains chutent et s’enlisent un peu plus à chaque dépassement par un concurrent.

Des pilotes de tous horizons se côtoient, qu’il s’agisse d’amateurs anonymes ou de pilotes de renom dans une course de légende.

Pros ou amateurs, chaque pilote fait preuve d’une détermination de fer, repartant après parfois plusieurs minutes d’arrêt. Se retrouver sonné par l’impact d’une autre moto venant percuter sa machine juste après une chute, devoir lutter pour redémarrer un moteur complètement à bout, pas grand chose ne vient stopper la résolution des concurrents qui ont parcouru les plages du Touquet dans cette épreuve se déroulant chaque hiver depuis 1975.

Côté public, les choses ont aussi peu changé, et l’ambiance dans la soirée de samedi à dimanche retranscrite dans cet article de Jérôme Gosselin en 1992 reste peu ou prou identique à celle de cette année en dehors du camping dans les dunes, question d’écologie afin de préserver le littoral. L’esprit et l’authenticité restent les mêmes.

Départ mythique pour une course de légende

C’est vers 13H40 que les 1200 participants de 13 nationalités différentes ont pris le départ. Ceux-ci étaient divisés en deux groupes pour des raisons de sécurité.
La course commence par le « HoleShot Motoblouz ». Le but : être le premier à passer le premier virage à Stella Plage qui suit la ligne droite de 1,2 kilomètres longeant la plage d’où est donné le départ.
Un début de course mythique qui aura vu passer de folles créations conçues uniquement dans le but de remporter le holeshot. Je pense notamment aux pilotes « masqués » comme « l’Ange blanc » ou le « Détonator », ce dernier pilotant un prototype de la SIMA basé sur un moteur Ducati D2 900 cm³ (2 ans avant le premier Monster équipé de ce même moteur) . Ou plus récemment, en 2008, Michaël Kavaliaoskas sur sa machine basée sur une Honda CBR 900 (!) préparée par l’équipe de Motoland Amiens.

Cette fois-ci c’est Victor Brossier qui remporte le HoleShot. Le pilote Boulonnais empochant au passage la prime de 1 000€ et surtout un certain prestige !

Milko Potisek a remporté l'épreuve reine haut la main

Milko Potisek a remporté l’épreuve reine haut la main

Les top pilotes qui se détachent rapidement

Les premières dizaines de minutes passent à toute vitesse pour les spectateurs. Impossible de s’ennuyer tant la bataille fait rage sur le sable. Très rapidement les différences de niveaux se font sentir, et les « top pilotes » se détachent rapidement des « poireaux ». A ce sujet, mention spéciale au concurrent arborant le-dit légume sur son casque !

En tête de la course, on retrouve les favoris : Après un peu plus d’une heure, Milko Potisek creuse l’écart, devant Richard Fura et l’anglais Nathan Watson. Un trio de tête qui persistera une bonne partie de l’épreuve, avant que le pilote Beauvaisien Richard Fura n’abandonne à cause d’une blessure à l’épaule une demi-heure avant l’arrivée.

Milko Potisek restera en tête jusqu’au bout, mais le suspens est resté total jusqu’au dernier moment. Le pilote du Moto-club de Pecquencourt fait un ravitaillement dans le dernier tour, là où tout indiquait qu’il aurait passé la ligne d’arrivée avant la fin du temps réglementaire, ce qui aurait relancé la course pour un tour supplémentaire (environ 14 minutes) où tout était encore possible.

Finalement ça ne sera pas le cas, et le Nordiste de 28 ans remporte l’épreuve haut la main pour la première fois, suivi par Nathan Watson et Camille Chapelière.

Quand la détermination force l’admiration

Une chose est sûre, ce ne sont pas les 3 heures de course qui auront entamé la détermination des concurrents ! Dans la dernière demi-heure, le public peut tout de même ressentir à quel point souffraient les participants les moins aguerris. Certains baissent le rythme et redoublent de prudence, tandis que d’autres chutent de plus en plus souvent et chaque ornière devient un défi. Mais rares sont ceux qui finissent par jeter l’éponge, en témoigne le faible nombre d’abandons sur les 1200 participants qui se sont élancés dans la course ce dimanche.

La détermination de tous ces pilotes force l’admiration, et leur volonté indéfectible à continuer à rouler fait en grande partie le « sel » de l’Enduropale.

500 000 spectateurs

L’Euduropale, c’est plus de 500 000 spectateurs sur le week-end !

Un public à la hauteur de l’événement

Il faut dire que les participants peuvent compter sur les encouragements du public. Pas moins de 300 000 spectateurs de toutes nationalités étaient présents rien que pour la course reine !
La météo clémente de ce dimanche n’est probablement pas étrangère à la fréquentation record . C’est en famille ou avec les copains que l’on vient voir la course, parfois de très loin comme ces deux scootéristes venus de Suisse croisés en ville, rien de moins !

Il faut dire que les participants peuvent compter sur les encouragements du public. Pas moins de 300 000 spectateurs de toutes nationalités étaient présents rien que pour la course reine !

L’Enduropale bénéficie également d’une large couverture médiatique, avec une diffusion en intégralité sur plusieurs chaînes TV, un suivi à la radio et sur le web. Autant dire que beaucoup de monde était derrière les pilotes de l’enduro !

Ce soutien va même parfois au delà des simples encouragements… En témoigne la vidéo d’une scène ayant fait le buzz sur les réseaux sociaux au lendemain de l’épreuve, où l’on voit deux spectateurs remettre sur pied le pilote Douaisien Tristan Linglart et redémarrer sa moto, le tout sous les yeux des commissaires de piste.

Organisation

Enfin il faut signaler la qualité de l’organisation de cet événement : Plus de 1 200 personnes sont présentes afin d’assurer le bon déroulement de ce moment d’une ampleur incroyable sur 3 jours, qui comprend également la Quaduropale, l’Enduropale Vintage ainsi que les épreuves Junior et Espoir. Au total, ce sont plus de 2 000 pilotes qui ont pris le départ vendredi, samedi et dimanche !

Un joli tour de force, surtout que cette année 2018 a enregistré une affluence record de spectateurs (environ 500 000 personnes sur le week-end) autour du parcours ainsi que dans le village partenaire et sur les nombreux stands présents sur le front de mer.

Endurance toujours, mais du côté des commissaires de piste, toujours réactifs malgré le froid et les kilos de sables projetés en pleine figure. Resté plantés sur les bords de piste pendant plus de 3 heures dans ces conditions, ce n’est pas rien. Bravo à eux !

Malgré une météo aléatoire, le public encerclait le circuit !

Malgré une météo aléatoire, le public encerclait le circuit !

Plus qu’une simple course sur sable

Vous l’aurez compris, ce qui définit l’Enduropale, c’est bien plus qu’une simple course.
Comme moi, la majorité des spectateurs ne sont probablement pas des fondus de moto tout terrain ou de course sur sable, mais ceci n’empêche en rien d’apprécier cet événement à sa juste valeur.
On ne vient pas seulement au Touquet pour assister à la plus grande course moto du monde, on est aussi là pour l’incroyable ambiance, partager un moment unique avec ses proches et presque même ressentir la difficulté de l’épreuve avec les pilotes. Et l’air de rien, peu de courses motos proposent un tel spectacle !

 

Merci à Jean-Baptiste (Alias JBuzZzLightyear) pour ses magnifiques clichés !

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Cédric

Enseignant de la conduite depuis 2008 et motard depuis près de 20 ans, je suis le responsable moto du centre de formation à la sécurité routière CFSR, situé dans le Valenciennois. Nous préparons les élèves au permis mais nous formons également les futurs moniteurs de toute la région. J’ai également lancé le site "Le Moniteur Hors Des Clous !" en 2016 dans le but de partager le regard particulier que je porte sur l'actualité auto/moto et vulgariser les principes de sécurité routière. Bénéficiant au quotidien d'une position d’observateur privilégié, j'essaye d’apporter un éclairage particulier sur la prévention routière, la législation et la formation.

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