Suivez-nous  :

Essai casque Simpson Venom


Simpson, marque américaine fondée en 1959, distribue depuis peu son premier casque moto homologué en Europe : le casque Simpson Venom. Une chose est sûre, on adore ou on déteste, mais son look ne laisse personne indifférent. Autant dire que ce n’est pas un casque qu’il faudra choisir si vous voulez passer inaperçu sur la route ! Mais au-delà du style, est-ce que le casque Simpson Venom est réellement adapté à un usage routier ? Ou s’agit-il uniquement d’un modèle créé pour se faire remarquer ?

Passons en revue ce casque atypique, reconnaissable entre mille, qui m’a accompagné pendant un peu plus d’un mois au quotidien.

Simpson fait aussi du matériel pour les motards ?

Connue pour ses équipements de sécurité dans le monde de la compétition automobile, la marque texane fut une des toutes premières à fabriquer des combinaisons ignifugées pour les courses de dragster, le Nascar et l’Indycar. L’entreprise s’est ensuite diversifiée en fabriquant des gants, chaussures, harnais de sécurité et casques. Autant dire que la sécurité, c’est un sujet qu’on maîtrise chez Simpson ! Casques d’ailleurs connus par le grand public par l’intermédiaire du Stig, le pilote de l’émission TopGear de la BBC (et depuis adaptée dans d’autres pays dont la France).

Ce n’est que récemment que cette société a étendu son expertise au monde de la moto. Ainsi le casque Simpson Venom est le tout premier de la marque à recevoir une homologation CE. Il existait auparavant un autre modèle, le Simpson Bandit, dérivé du casque réservé à la compétition automobile… Mais celui-ci ne satisfaisait pas aux normes européennes imposées pour les casques moto (comme les casques « classic » de la marque, le M30 et le M50). Ce, en raison d’un champ de vision réduit sur le haut et sur le bas. Malgré tout, certains motards avaient pris le risque de l’importer afin de rouler avec. Vous avez déjà peut-être croisé un motard équipé d’un casque Simpson !

Le casque Simpson Venom est donc la déclinaison du Bandit adaptée aux besoins de la moto et aux normes en vigueur chez nous. Notez d’ailleurs que son nom outre-Atlantique est « Ghost Bandit », afin de profiter de la popularité de ce modèle. L’étiquette d’homologation CE porte le nom d’origine : Ghost.

Situer le casque Simpson Venom : Sport ou touring ?

Même si Simpson est un expert de la sécurité automobile, on peut se demander si le Venom est réellement adapté à un usage motard, ou s’il ne s’agit pas juste d’un casque « pour le look ». N’y allons pas par quatre chemins, il s’agit d’un casque résolument sportif. Et même s’il dispose d’un écran solaire interne, actionné par une commande sur le côté gauche parmi les meilleures que j’ai pu tester jusqu’à présent, il ne faut pas s’attendre à un casque sport-GT pour autant. Il ne s’adresse clairement pas au même public que le Shoei GT-Air ou encore le Shark Speed R-2.

L’insonorisation par exemple n’est pas du niveau de celle d’un casque sport-GT. Mais, comparé à d’autres casques sportifs, le casque Simpson Venom se situe plutôt dans le haut du panier. A titre de comparaison, il est beaucoup plus silencieux que le X-Lite X802-RR, mon casque de prédilection (essai à lire sur mon blog). Le niveau sonore est approximativement identique à celui de mon HJC R-Pha 10+. Aucun sifflement n’est à signaler, même sur voies rapides, sur mes motos dépourvues de protection.

La qualité Simpson est bien présente

Le casque Simpson Venom est donc un sportif. Une fois cette base posée, on se rend compte qu’il ne trahit pas la réputation d’excellence du fabricant texan. Tout est ici vraiment très soigné. Les orifices d’aération et leurs grilles sont découpés au millimètre, les mécanismes des deux écrans (principal et solaire) sont robustes – bien qu’un peu durs au début- et les joints ne laissent pas passer le moindre filet d’air, ni la moindre goûte d’eau, même sous une pluie battante.

Le casque est léger, surtout compte tenu de la présence d’un écran solaire intégré. 1 465 g vérifiés (balance à +/- 1 g) avec tout l’équipement (bavette, écran, etc) installé. Un poids qui s’explique par la calotte externe tri-composite (carbone, Kevlar et Fibre de verre). La finition extérieure, ici en blanc brillant, est absolument superbe. Et même en y regardant de près, aucune différence d’épaisseur de vernis ou défaut de teinte n’est perceptible.

La stabilité à haute vitesse est remarquable. Le casque Simpson Venom arrive sans problème à conjuguer look et aérodynamisme. Aucun problème avec le champ de vision : excellent sur les côtés, sur le haut et le bas (malgré la forme de la mentonnière), même sur les motos avec une position fortement en avant.

La fermeture de la jugulaire s’effectue par un système double-D. L’occasion pour moi d’insister sur ce type de fermeture, de loin mon préféré. Je regrette toutefois l’absence d’un système de retrait d’urgence des mousses du casque, qu’on retrouve pourtant de plus en plus fréquemment, même sur des casques de milieu de gamme.

Des problèmes d’ergonomie, mais aussi des astuces originales

Commençons avec ce qui fâche : la manipulation de l’écran principal. Vous l’avez peut-être déjà remarqué sur les photos, la visière ne dispose d’aucun ergot pour la manipuler. Seule une petite encoche est présente sur le côté gauche, de façon à y glisser le pouce pour ouvrir le casque. On s’y fait avec des gants été ou mi-saison, mais c’est nettement plus compliqué avec une paire de gants hiver !

Autre point assez surprenant, les clapets de fermeture-ouverture des aérations avant. Afin que le casque conserve un look des plus épurés, les deux petits clapets sont situés à l’intérieur, au bas de la mentonnière. Autant dire qu’il est plutôt difficile de les refermer ou de les ouvrir en roulant, surtout lorsque la bavette est installée. Il faudra alors les positionner à l’avance, en fonction des conditions météo. Jolie astuce, mais pas forcément pratique.

Le casque Simpson Venom est surprenamment confortable. La tête est bien calée comme dans tout casque sportif qui se respecte. Et même au bout d’une journée il ne devient jamais douloureux. J’avais un doute vis-à-vis de la taille, mais celle-ci correspond à ce qui se fait chez les autres marques. Aucun souci avec un L, qui taille parfaitement, de la même façon qu’un casque de taille L me convient chez Nolan, HJC, Shoei ou Dexter (mais pas chez Scorpion où je taille du XL).

Bien entendu, l’intérieur du casque est entièrement démontable et lavable. Des emplacements sont enfin prévus pour installer un kit intercom.

Un casque pas conçu pour l’hiver

C’est la question qu’on peut se poser concernant le casque Simpson Venom : est-il vraiment approprié pour une utilisation toute l’année ? Je ne pense pas.

Entre les aérations dont il faut prévoir la position à l’avance, et le fait qu’il s’agisse d’un casque très bien ventilé, il semble plus adapté pour rouler par beau temps. D’ailleurs, ça devient assez évident quand on constate qu’aucun Pinlock n’est fourni avec le casque. L’écran est prévu pour accueillir un Pinlock MaxVision (une excellente chose, les Pinlock MaxVision ne gênent quasiment pas le champs de vision). Mais il faudra l’acheter séparément…

Le système des conduits dans la mentonnière permet d’acheminer l’air frais vers l’intérieur de l’écran, afin de chasser rapidement et efficacement la buée qui s’y forme en roulant… Mais cela impose de laisser les aérations ouvertes, plutôt gênant quand la température chute sous les 10°.

 

Notes : le casque ici présenté est le Simpson Venom Solid, disponible en blanc, noir brillant et noir mat. Il existe également en version « Subdued« , noir brillant avec déco bannière étoilée. Une version « Carbon«  est aussi disponible, mais en dehors de la couche finale de la calotte extérieure, on a affaire à la même coque tri-composite, et le poids est identique.

Poids4
Ergonomie3
Confort intérieur4.5
Ventilation4.5
Insonorisation 3.5
Finition4.8

Mon avis : Un casque atypique d'exception

Bien au-delà du look tape-à-l’œil, avec le casque Simpson Venom, on a affaire à un casque de haute volée, remarquablement bien fini et qui ne trahit pas la réputation d'excellence de la marque... En revanche, il faut savoir qu'on parle ici d'un modèle sportif, essentiellement conçu pour rouler quand les températures sont clémentes (très aéré et fourni sans Pinlock). Le prix est finalement très contenu vis-à-vis de ce qui est proposé, comme la calotte en carbone, kevlar et fibre de verre. J'aurai un réel plaisir à le ressortir dès le retour des beaux jours !
4.3

Partagez cet article

Cédric

Enseignant de la conduite depuis 2008 et motard depuis près de 20 ans, je suis le responsable moto du centre de formation à la sécurité routière CFSR, situé dans le Valenciennois. Nous préparons les élèves au permis mais nous formons également les futurs moniteurs de toute la région. J’ai également lancé le site "Le Moniteur Hors Des Clous !" en 2016 dans le but de partager le regard particulier que je porte sur l'actualité auto/moto et vulgariser les principes de sécurité routière. Bénéficiant au quotidien d'une position d’observateur privilégié, j'essaye d’apporter un éclairage particulier sur la prévention routière, la législation et la formation.

2 commentaire(s)

Ajoutez le votre

Ajouter un nouveau commentaire