Que vous soyez un motard « roule toujours » ou un pilote qui ne se cantonne qu’à quelques sorties dominicales, vous serez amené à rouler sous la pluie tôt ou tard. Si désormais l’équipement disponible sur le marché permet d’affronter les intempéries sans problème, il convient néanmoins de correctement l’entretenir après avoir affronté les éléments. Il en va de même pour votre monture. Voici dans cet article quelques conseils pour bien les entretenir après une bonne averse ou avoir roulé dans un environnement humide.
L’équipement du motard
Le casque
Sur voies rapides il n’est pas rare que l’eau soulevée par les voitures et les poids lourds amène un tas de débris sur votre casque.
Une fois de retour chez vous, évitez de frotter énergiquement le casque avec un chiffon sec. À plus forte raison si votre casque dispose d’une finition matte. Préférez un chiffon humidifié à l’eau chaude que vous allez laisser reposer quelques minutes sur le casque, juste posé. Cette technique a pour effet de décoller les saletés sans effort et sans abîmer les revêtements. Notez que c’est particulièrement efficace contre les insectes ! Finissez en passant un coup de chiffon microfibre, toujours en évitant de frotter trop énergiquement.
Concernant l’écran, si celui-ci est équipé d’une lentille Pinlock soyez prudent : le plastique utilisé est TRÈS sensible au rayures. Si vous devez vraiment nettoyer celui-ci, choisissez un chiffon microfibre comme ceux employés pour nettoyer les lunettes. Évitez également d’employer des produits détergents sur votre casque, que ce soit sur l’écran ou la calotte.
Si les mousses du casque ont fini par prendre l’eau, il est préférable de les laisser sécher à température ambiante. Vous pouvez démonter l’intérieur du casque et placer les éléments dans un endroit bien ventilé. Même chose pour le reste du casque, en veillant à bien ouvrir toutes les ventilations.
L’équipement cuir
Vous vous êtes fait surprendre par une grosse averse et votre blouson a fini imbibé d’eau ? Aucun problème, mais il ne faut pas tomber dans l’erreur classique en mettant votre cuir à sécher au dessus d’un radiateur. Cela assécherait brusquement le cuir qui à force pourrait prendre un aspect « carton ». Il est donc indispensable de le laisser sécher à température ambiante.
Si celui-ci est sale, vous pouvez le nettoyer avec un chiffon humide. Éviter toujours tout type de savon ou détergents et contentez vous d’eau chaude. Vous pouvez éponger avec un linge sec l’excédent d’eau si nécessaire avant de le laisser sécher. Une fois bien sec, il est préférable de l’entretenir sans tarder grâce à un produit dédié afin de nourrir la peau et s’assurer qu’elle conserve toute sa souplesse ainsi que son aspect d’origine. Je vous invite à lire le guide concernant l’entretien du cuir.
Les textiles
Les équipements textiles sont les plus adaptées pour affronter une météo pluvieuse. Si ceux-ci sont étanches c’est parfait ! Un simple chiffon humide permettra de nettoyer les éventuelles saletés.
Si ce n’est pas le cas et qu’ils ont pris l’eau, vous pouvez les laisser sécher à proximité d’un radiateur (sans les y coller). Cependant le séchage à température ambiante est toujours préférable.
Pensez tout de même à bien ouvrir toutes les poches et aérations éventuelles, ainsi qu’à déposer la doublure. Épongez l’excédent d’eau si nécessaire et évitez les plis pendant le séchage. N’hésitez pas à modifier la position après quelques dizaines de minutes afin d’éviter d’avoir des zones encore humides en reprenant la route.
L’équipement de pluie
Comme son nom l’indique, l’équipement de pluie est pensé pour être étanche. De fait, pas de soucis particulier, si ce n’est de bien essuyer avec un chiffon sec ces équipements avant de les ranger ou de les replier. L’erreur serait de les stocker en laissant de l’eau coincée entre les replis.
Les sur-blousons / sur-pantalons étant conçus en matière plastiques, attention aux sources de chaleur. Que ce soit au moment du séchage ou sur la route : j’ai déjà vu plus d’un pantalon de pluie fondu sur un collecteur d’échappement ! Prudence donc.
Entretenir sa monture
Transmission
Si vous disposez d’une transmission par chaîne, il faut savoir que rouler sous la pluie aura pour effet de « lessiver » celle-ci. Ce qui la débarrassera en quelques centaines de kilomètres de sa graisse, la laissant exposée à la corrosion ce qui mécaniquement réduit la durée de vie du kit chaîne. Pour que ce dernier dure le plus longtemps possible, il est donc indispensable d’être particulièrement attentif à son graissage si vous roulez quand par temps humide.
Si vous roulez au quotidien, vous pouvez graisser la chaîne toutes les semaines. Profitez-en pour contrôler la tension de celle-ci par la même occasion et contrôlez l’absence de points durs. Si vous partez en roadtrip, sachez qu’il existe désormais des sprays de graisse petit format particulièrement adaptés.
Si votre machine dispose d’une transmission par courroie, soyez vigilant à ce qu’un corps étranger (cailloux…) n’ait pas été emmené par la pluie entre les crans de la courroie et les poulies.
En ce qui concerne les transmissions par cardan… Il n’y a rien à faire ! En effet en dehors de l’entretien classique (vidange périodique), la transmission par cardan est la seule qui peut affronter n’importe quelles conditions météorologiques sans le moindre problème !
Visserie/pièces métalliques apparentes
Si vous roulez durant l’hiver, prenez garde aux projections d’eau. Celle-ci est souvent salée en raison des salages préventifs réalisés sur les grands axes. Seulement voilà… Ce liquide peut entraîner une corrosion rapide de certaines pièces de votre moto ! Soyez prudents notamment au sujet des pièces en métal directement exposées : renforts métalliques, visserie, axe de roue, rayons, jantes non peintes, etc…
Pour éviter cette corrosion, il suffit de rincer au jet d’eau potable les endroits concernés, dès le moment où vous suspectez que vous avez roulé sur une route qui a fait l’objet d’un salage.
Une astuce qui peut servir un peu partout sur la moto, à condition de disposer d’un compresseur : vous pouvez utiliser une soufflette pour chasser l’eau coincée dans les recoins après un bon nettoyage !
Commandes
Tout comme sur la chaîne, les commandes (particulièrement exposées si vous roulez en roadster) peuvent être rapidement « lessivées » en cas de forte pluie. La graisse présente au niveau des axes peut s’en aller, et rendre les commandes moins souples. Surveillez donc les commandes de frein, d’embrayage ainsi que les commandes aux pieds, et vérifiez le mouvement de chaque élément. Les mouvements doivent être fluides et sans points dur. N’hésitez pas à graisser les axes à l’aide d’un aérosol de graisse à base de savon au lithium.
Profitez-en aussi pour vérifier les différents connecteurs électriques à proximité des commandes, soulevez les protections caoutchouc voir si vous ne voyez pas d’eau, ou pire, de corrosion sur les cosses. Si de l’eau est présente, vous pouvez la chasser à l’air comprimé. Si une cosse est oxydée, vous devrez la brosser à l’aide d’une petite brosse métallique pour enlever la corrosion. Vous pourrez enfin la reconnecter, idéalement en mettant un peu de graisse spéciale contacts électrique. Celle-ci permet une meilleure conductivité et empêche l’humidité d’arriver aux contacts !
Refroidissement
Les ailettes des radiateurs peuvent également rapidement s’obstruer et réduire l’efficacité du refroidissement. Ici aussi, l’utilisation d’air comprimé est salvatrice. Si vous voyez des éléments coincés dans l’échangeur, vous pouvez tenter de les déloger avec une petite brosse douce, comme une vieille brosse à dents. Attention, il s’agit d’un élément fragile ! Hors de question d’aller gratter brutalement avec un gros tournevis donc.
En préventif vous pouvez parfois équiper le radiateur d’une grille de protection.
Éclairage / plaque d’immatriculation
Si votre plaque d’immatriculation doit être propre, c’est avant tout un souci d’ordre réglementaire (rappelons qu’une plaque illisible est sanctionnée par une contravention de 4ème classe). Ce serait dommage juste pour de la boue ! Il en va tout autrement de la propreté de vos feux ! En effet si ceux-ci permettent de bien voir, ils permettent aussi de bien être vu.
En cas de grosse averse, la distance de visibilité maximale diminue rapidement. D’où la besoin d’être certain que vos feux sont les plus visible possible. C’est aussi faciliter aux autres usagers la détection de votre deux roues, d’établir la distance à laquelle vous vous trouvez ainsi que l’allure à laquelle vous vous déplacez… N’oubliez pas qu’un deux roues est déjà peu visible en conditions normales !
Pour ça, il faut que la surface des optiques soit complètement dégagée. Le feu arrière peut rapidement être couvert de boue par exemple, et le feu avant recevoir les saletés de la route soulevées par les autres véhicules. N’hésitez pas à multiplier les pauses : rouler quand les conditions sont mauvaises fatigue rapidement le conducteur et ce sera l’occasion de passer un coup de chiffon sur vos feux. Pensez aux clignotants, à l’éclairage de plaque (souvent couvert de boue également) et aux différents catadioptres.
Aucun commentaire
Ajoutez le votre