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Essai du surpantalon Rev’it Varenne


surpantalon Rev'it Varenne

Beaucoup de motards, notamment ceux qui vont travailler en deux-roues, aimeraient bien porter un pantalon moto. Mais ils refusent le cuir (trop typé « motard ») ou le cordura (pas pratique à garder toute la journée). Ce qui leur manque, c’est un surpantalon étanche, résistant à l’abrasion et doté de renforts, permettant de se protéger les jambes en cas de chute en deux-roues. Comme le surpantalon Rev’it Varenne ?

Certains motards répondent à ce besoin de façon simple : il suffit de se changer en arrivant au bureau. Certes, à condition de bénéficier d’un rangement et que l’on fasse simplement un aller/retour par jour. Mais pour un professionnel mobile qui roule en moto ou scooter toute la journée, va voir plusieurs clients par jour ou visite différents établissements, il n’est pas possible de passer son temps à se changer. De plus, cela implique d’avoir un rangement pour la tenue moto et la tenue civile. Pas toujours facile de trimbaler un grand sac sur la moto. Et je ne parle pas de l’état du costard après plusieurs rangements/pliages dans les valises ou le top-case… Ce n’est pas pour rien que 80 % des motards français ne portent pas de pantalon adapté à la conduite moto.

Un cahier des charges exigeant

Pour que ce soit pratique au quotidien, il faudrait avoir une « sur-couche » de protection contre les intempéries et les chutes, que l’on pourrait enlever et enfiler rapidement, et ranger facilement. La solution serait donc un surpantalon dans un matériau résistant à l’abrasion avec si possible des protections aux genoux, voire aux hanches. Il pourrait s’enfiler et s’enlever facilement, et serait facilement pliable pour être rangé dans un top-case, un sac à dos ou sous une selle… Comme le surpantalon Rev’it Varenne finalement !

J’ai pu essayer ce surpantalon sur les mois de décembre 2019 et janvier 2020 dans des conditions variées. A savoir : quelques bonnes pluies passagères, de la bruine sur plusieurs heures, de la conduite de nuit avec des températures inférieures à 5°C… Mais pas de tempête ou de gros orage. Pas de gel et pas de chute non plus ! La conclusion de cet essai est simple. Même si Rev’it n’est pas le premier à avoir eu l’idée (BMW et Tucano Urbano ont commercialisé par le passé des produits convaincants), l’équipementier néerlandais n’a pas manqué son coup avec le Varenne.

Un surpantalon facile à vivre

Comme certains de ses illustres prédécesseurs, le surpantalon Rev’it Varenne fait le choix d’une fermeture éclair zippée qui court tout le long de chaque jambe. Ce, pour faciliter l’enfilage y compris avec de grosses bottes aux pieds. Bonus toujours appréciable, les zips se manœuvrent vraiment facilement. Pas besoin de forcer ou de s’y reprendre à plusieurs fois. Chacun est équipé de deux tirettes bidirectionnelles qui permettent d’ouvrir et de fermer vers le haut comme vers le bas, si vous voulez laisser une ouverture au niveau des cuisses par exemple.

Certes le matériau externe n’est pas du cordura (très cher). Mais on est quand même sur du polyester tissé en 600 deniers. C’est-à-dire une densité de 600 fils par centimètre carré qui garantit une excellente résistance à l’abrasion. Et surtout, ce surpantalon est doté de coques de protection homologuées EN-1621-1 (niveau 1) aux genoux et aux hanches. Le surpantalon Rev’it Varenne peut ainsi se porter comme un pantalon moto, à même la peau, ou sur un caleçon long thermique par exemple. Il peut aussi se porter en surpantalon au-dessus d’un jean ou pantalon de ville en toile.

coques de protection du pantalon Rev'it Varenne

Chaud et imperméable

La couche externe est doublée d’une membrane imperméable « maison » avec un matériau appelé Hydratex. Ce matériau a déjà été employé par Rev’it dans d’autres équipements, notamment sur les gants Hydra que j’utilise avec bonheur depuis plusieurs années et qui se montrent vraiment bien imperméables. Mission de nouveau réussie pour cette membrane dans le surpantalon Rev’it, pas une goutte ne passe !

essai du surpantalon Rev'it Varenne

La fonction coupe-vent répond présente également. Mais pour être certain de vous garder au chaud, ce pantalon compte aussi sur une doublure thermique (amovible) très efficace. Complément indispensable de ces différents éléments de protection contre les intempéries, un rabat externe recouvre intégralement les deux zips de fermeture. Cependant, il n’est maintenu que par un velcro placé en bas des jambes. Du coup, une fois assis en selle avec les genoux pliés, le rabat s’écarte du zip, ce qui laisse entrer l’eau quand le pantalon est complètement trempé.

Autre point qui aide à rester au sec, l’absence de braguette. En position assise, l’eau stagne souvent à l’entrejambe et finit par transpercer nombre de pantalons moto, le zip de braguette constituant un point faible. Rev’it a décidé de supprimer ce point faible pour faire barrage à l’eau, ce qui oblige évidemment à baisser le pantalon pour passer aux toilettes. Pas toujours des plus pratiques, mais ce surpantalon s’adresse surtout aux motards du quotidien qui ne roulent pas des heures d’affilée. Il faut juste penser à se soulager avant de partir.

Détails de coupe du surpantalon Rev’it Varenne

Rev’it met en avant dans sa communication un logo rétro-réfléchissant… Complètement inutile. Il se situe en effet au niveau des reins, un endroit qui sera de toute façon couvert par le blouson ou la veste. Du moins, je vous le souhaite ! Par contre, bon point pour les deux inserts rétro-réfléchissants sur le côté extérieur en bas des jambes. Ils sont bien placés et assez larges pour se rendre bien visible par les voitures qui arrivent en latéral. Autre bonne idée, la coupe rehaussée au niveau des reins pour les tenir à l’abri, justement (d’où l’inutilité du logo), et empêcher les remontées de courants d’air froids.

En bas de chaque jambe, un large insert rétro-réfléchissant permet une bonne visibilité de côté.

A noter que Rev’it taille « normal » pour la longueur et la largeur. Mesurant 1,83 m pour 90 kg, je suis habitué à m’habiller en L ou XL. S’agissant d’un surpantalon, j’ai opté pour du XL. Résultat impeccable en longueur et à l’aise en largeur à la taille. Par contre, les jambes sont coupées pour des mollets fins. Avec la doublure thermique installée, il ne faut pas porter un pantalon épais sous peine de se retrouver engoncé. C’est voulu car cela empêche là encore les remontées d’air froid le long des jambes. Mais ceux qui ont de gros mollets devront en tenir compte et choisir soit une taille au-dessus, soit de ne pas porter la doublure.

Le tout pour 160 euros au tarif catalogue… Et évidemment moins que ça sur Motoblouz. On est sur un très bon rapport qualité / prix.

Problème non négligeable

Que du bon, donc ? Hélas non…

Il fallait un défaut, il n’est pas anodin. Le système de serrage à la taille est mal fichu ! Il comprend deux pattes velcro de chaque côté. La plus grande, à l’avant, sert à ajuster le serrage du surpantalon. L’amplitude d’ajustement n’est pas grande mais suffisante, et cette patte fait bien son travail.

Vue de la patte de serrage de hanche, bien trop courte pour être efficace.

Le problème vient de la seconde patte velcro au niveau de la ceinture qui sert à maintenir fermé le zip de fermeture latérale. Sauf qu’elle est courte et étroite. Elle ne tient pas en place et s’ouvre facilement quand on se met en selle… Ceci rend la première patte de serrage complètement inutile. Résultat, le surpantalon Rev’it Varenne tombe sur les hanches dès qu’on descend de la moto ! Impossible de marcher avec confort. Seule solution, coudre cette patte de fermeture (qui ne sert en fait à rien) pour la laisser définitivement fermée.

Ce défaut n’est pas dramatique dans la mesure où le surpantalon reste bien en place tant qu’on est assis sur la moto. Ce qui demeure son objectif principal finalement. Mais c’est rageant car c’est le seul gros défaut de cet équipement. Et surtout, cela révèle un souci majeur de conception qui aurait parfaitement pu être évité si le zip de fermeture s’était arrêté juste en dessous de la ceinture, comme sur le BMW Cover ou le Panta Urbis de Tucano Urbano, deux modèles de surpantalons moto qui n’existent plus.

Ce surpantalon Rev’it Varenne existe en un seul coloris (noir) mais dans six tailles (du XS au XXL) et trois longueurs (standard, courte, longue). Une version femme existe aussi seulement en noir, dans six tailles (du 36 au 46) et trois longueurs de jambes.

Voir la fiche produit

Coupe4.5
Finition5
Agrément thermique (hiver)5
Agrément thermique (été)3.5
Sécurité4.8
Confort2.5

Mon avis : très bon équipement, qui peut encore s'améliorer !

Le Rev'it Varenne remplit le cahier des charges d'un bon surpantalon moto, et pour un prix raisonnable. Agréable à porter sur la moto, il vous accompagnera toute l'année, quelle que soit la météo, sauf peut-être par forte chaleur. Un problème de confort se pose quand vous descendez de selle mais il peut être résolu, soit par un peu de couture, soit par une future version améliorée de ce produit globalement convaincant.
4.2

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Fabien Lecoutre

Formateur de conduite, journaliste moto, auteur de guides touristiques motards et du site Passion Moto Sécurité... je suis surtout un "roule toujours" passionné.

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