Quand Motoblouz m’a proposé d’essayer la veste Helstons Lincoln, c’était en septembre 2018. Les premières occasions de porter cette veste moto ont très vite prouvé un point évident : elle n’est absolument pas conçue pour les temps chauds ! Le plus frileux des frileux ne pourrait rouler par plus de 20 degrés ambiants avec la veste Helstons Lincoln, sans ruisseler de sueur au bout de quelques minutes… Qu’on se le dise : la Lincoln est un équipement hivernal, taillé pour la saison humide et/ou froide, très isolante et pas du tout respirante.
Veste Helstons Lincoln : avant-propos
C’est au point qu’il m’a été presque impossible de porter cette veste pendant les premières semaines de l’essai. Les conditions météo qui ont caractérisé cet « été indien » en septembre et début octobre 2018 ont confirmé mes premières impressions. Que ce soit en ville ou sur route, avec une moto carénée ou non, cette veste Helstons, faite en coton enduit, manque totalement de capacité respirante et d’évacuation de la transpiration.
J’ai donc demandé à prolonger l’essai jusqu’au cœur de l’automne, et je n’ai pas été déçu. Au cours de plusieurs milliers de kilomètres effectués, tout au long des mois d’octobre et de novembre, j’ai affronté avec la veste Helstons Lincoln des heures de crachin comme de pluie battante, la neige fondue puis collante, et le froid jusque 0°C ambiant. Des conditions parfois extrêmes… Jusqu’à devoir abandonner ma moto sur le bord de la route, bloquée dans 20 cm de neige épaisse. Mais des conditions qui m’ont permis de valider l’efficacité de la veste Helstons Lincoln en usage hivernal. Ce, que ce soit en mode urbain ou routier. Très confortable à porter, cette veste textile semble peser lourd dans la main. Mais pas sur les épaules… Elle pourra se porter aisément tout au long de la journée, en selle ou à pied.
Toujours est-il que je n’ai pas bien compris le lien entre le nom de cette veste Lincoln, disponible en coloris noir ou kaki (ou plutôt une sorte de vert olive), et le seizième président des Etats-Unis d’Amérique. Ou encore, la bande dessinée française du même nom ou la marque de voitures de luxe américaine. Mais puisque Helstons (marque pourtant bien française) apprécie les anglicismes… let’s go!
Une veste « cool »…
La veste Helstons Lincoln se compose de deux parties. En couche extérieure, on trouve une veste à manches longues d’un format assez particulier. On pourrait dire « blouson long » ou « veste courte ». Le bas de la veste, doté d’un cordon de serrage et de deux boutons pression de chaque côté, arrive au milieu des fesses. Certains aiment, d’autres moins. Combiné avec une coupe épurée, cela donne un vêtement discret, surtout hors moto. En selle avec une position de conduite droite, cela s’avère plutôt un défaut car la veste a tendance à remonter sur les hanches et à former des plis.
Cette veste comprend des coques de protection homologuées CE (norme EN 1621-1) aux coudes et aux épaules. Elles ont été réalisées dans une matière de type polymère, souple et confortable. La veste Helstons est fournie de série avec une plaque dorsale, elle aussi homologuée (norme EN 1621-2 de niveau 1) qui ne se fait pas du tout sentir.
Systèmes de fermeture par (multiples) boutons pression !
La veste principale se ferme par un grand zip central, dont la tirette s’avère parfois récalcitrante. Maladroits et impatients, s’abstenir ! Cette fermeture éclair (qui ne l’est donc pas toujours) est bien calfeutrée sous deux rabats, externe et interne. Le rabat externe est fermé par des boutons pression jusqu’en haut du col, lequel n’est pas réglable en largeur. Il n’y a qu’un seul bouton pression pour le fermer. Le col, bien montant pour couvrir le cou jusqu’au casque, est surmonté d’une collerette de velours côtelé, plus doux pour la peau que le coton enduit. Tout autour, d’autres boutons pression permettent de fixer la capuche amovible. Capuche que certains apprécient en ville et que d’autres détestent sur route car elle se gonfle sous l’effet du vent relatif, et tire ainsi la tête en arrière.
Les emmanchures sont elles réglables, là encore par boutons pression, mais sur deux positions seulement. Aucune de ces deux largeurs d’emmanchure ne permet d’y glisser une manchette de gant rigide ou épaisse. Cette veste ne peut se porter qu’avec des gants à manchette courte ou à manchette longue et souple. A condition dans ce dernier cas de passer beaucoup de temps à faire entrer la manchette dans la manche étroite.
A l’intérieur de la veste principale…
On trouve à l’intérieur trois poches imperméables. Une vaste poche napoléon côté gauche, accessible juste en ouvrant le rabat externe. D’ailleurs, ceci est bien pratique par temps froid, pas besoin d’ouvrir le zip central ! Elle dispose aussi de deux poches intérieures, une de chaque côté, larges et profondes. A noter que la poche napoléon peut laisser passer un peu d’humidité après de longues heures de pluie.
Et à l’extérieur, deux poches de hanches, plutôt bien placées et assez grandes pour y glisser toute la main. Elles sont fermées par un zip et un rabat, encore et toujours fixé par deux boutons pression.
Une doublure « hot »…
En couche intérieure, on trouve une doublure thermique amovible, bien évidemment fixée par… des boutons pression ! A l’intérieur de la doublure, il y a aussi deux poches. L’une pour le smartphone à gauche, l’autre pour des documents à droite. Soit un total de quatre poches intérieures, en plus de la poche napoléon.
Cette doublure, en matériau PrimaLoft, se révèle extrêmement efficace contre le froid. Son zip central est lui aussi calfeutré sous un rabat, ce qui fait un total de trois rabats en face avant. Et ceci permet de garantir une imperméabilité totale au vent et à l’eau. Clairement, rien ne passe ! Même pendant des heures d’autoroute dans le grand froid (entre 0 et 5°C).
Focus sur le col de la doublure
Le col de la doublure, très doux, se montre extrêmement épais. Soit plus de 2 cm d’épaisseur tout autour du cou. C’est un élément à prendre en compte pour les hommes à cou de taureau. Ils auront en effet bien du mal à fermer le bouton du col avec la doublure à l’intérieur, sous peine d’éprouver des difficultés à respirer confortablement.
Même pour les cous de poulet : cette épaisseur remarquable permet c’est vrai d’éviter les filets d’air sur la gorge ou dans la nuque. Mais elle gêne pour porter un tour de cou autre que très fin. L’impossibilité de porter un tour de cou épais, sous peine de se trouver complètement engoncé (voire étranglé) empêche de couvrir le dessous du menton. Il reste alors la seule zone exposée au vent froid.
Ce col très épais en PrimaLoft, matériau non imperméable, constitue enfin un point d’entrée (et le seul) pour l’eau. En cas de forte pluie, l’eau ruisselle sur le casque et arrive directement en contact avec le col… Avant de descendre pour lentement humidifier tout l’avant du torse ! On parle là de très long trajet sous une pluie incessante. Et pourtant, même alors qu’il commençait à geler, il a fallu du temps avant que je commence à ressentir le froid sur la poitrine. Ceci prouve à quel point la veste Helstons Lincoln reste remarquablement isolante. Si besoin, ce point pourra être corrigé par le port d’une sur-veste imperméable avec un col très haut. Elle pourra ainsi passer sous la mentonnière de casque.
Mais un peu « short » !
Mon bilan sur la veste Helstons Lincoln pourrait sembler excellent… Tout particulièrement pour les usagers hivernaux de deux à trois-roues motorisés.
Mais ce serait oublier une lacune qui constitue, à mes yeux, le défaut majeur de cet équipement. Equipement pourtant conçu pour affronter le froid. Nous avons d’un côté une veste principale mi-longue, trop courte pour pouvoir se caler sous les fesses, qui a tendance à remonter sur les hanches et qui ne comprend pas de cordon de serrage au niveau des hanches. Et nous avons de l’autre côté, une doublure thermique certes efficace mais qui ne descend pas assez bas (elle s’arrête environ 10 cm avant le bas de la veste) et elle n’est pas fixée en bas du dos.
La combinaison des deux est redoutable. La veste laisse passer des courants d’air froid dans le bas du dos qui viennent refroidir les reins. Il aurait suffi d’une doublure plus longue ou d’un cordon de serrage sur les hanches. Ou encore, il aurait suffi une veste un peu plus longue pour remédier à cette lacune, pourtant évidente. Du coup, lors de longs trajets par temps froid, cela impose le port d’une ceinture lombaire ou d’un body warmer bien long sur les reins. Ce, surtout si vous êtes sensible aux lombalgies et autres rhumatismes.
Autres petits « défauts »
Hormis le manque de polyvalence d’usage à cause d’une membrane très isolante – mais pas respirante – et de l’absence totale de ventilation, les autres bémols à l’enthousiasme restent anecdotiques et compréhensibles. Surtout par rapport au tarif accessible, et surtout avec une dorsale homologuée de série.
On peut ainsi regretter le manque de dispositifs d’ajustage au niveau des manches et de la taille, ou encore l’absence de poche sur l’avant-bras gauche. Certains auraient pu préférer plus de détails de style, là où d’autres vont apprécier l’esthétique dépouillée choisie par Helstons. Et les pointilleux relèveront la couture honteusement mal faite sur le rabat de la doublure au niveau du col. Rien de bien méchant.
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