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Essai du surpantalon de pluie Spidi Megarain


Rouler à moto en hiver dans ce doux pays qu’est la Belgique s’apparente à revivre le naufrage du Titanic. Tous les jours. En gros, soit tu termines congelé, soit tu termines totalement immergé. Et bien souvent, les deux en même temps… Sauf si on a le bon scaphandre équipement ! J’ai donc eu le bonheur d’essayer le surpantalon Spidi Megarain pendant 20 jours dans le cadre de mes trajets maison / boulot. Soit 350 bornes de nationale et de ville.  Alors, le voilà mon canot de sauvetage ?

Un pantalon quatre saisons bien pratique

En termes de protection de pluie, on a généralement le choix entre la combi et le surpantalon en nylon (type « Kway »). Ils présentent l’avantage de ne pas être chers… Mais ils fondent comme neige au soleil s’ils sont trop proche de l’échappement, et se montrent encombrants lors des courts trajets. En plus, ils nécessitent le port d’une tenue adaptée en dessous, si vous souhaitez rouler en sécurité.

Avec le surpantalon Spidi Megarain, que nenni. Ce surpantalon offre (presque) la sécurité de votre pantalon moto, tout en vous permettant de garder votre pantalon de tous les jours en dessous. Ceci vous évite de vous trimbaler avec votre garde-robe dans le top case. Et de vous changer dans les WC du bureau.

Pour ne pas devoir le ranger à l’une ou l’autre saison, le surpantalon Spidi Megarain dispose d’une doublure thermique amovible. Elle vous permet d’être au chaud l’hiver et au frais l’été. Plutôt cool quand on veut enfiler un short pour aller bosser, ou rejoindre les potes pour un barbeuc estival.

Mesdames, sachez que si ce surpantalon vous intéresse mais que la taille ne correspond pas, vous ne serez pas en reste. En effet, Marie a réalisé pour vous le test du SPIDI Gradus Lady un peu plus tôt dans l’année.

À l’enfilage, sans doublure thermique

La gamme de taille commence à partir du M jusqu’au 4XL. Zut, je fais du S (on ne se moque pas). Je me suis contenté du M avec quelques appréhensions. Et ohhhh, il me va comme un gant… Je ne le perds pas dans mes déplacements. Je recommande donc de prévoir une taille au-dessus. Prendre votre taille habituelle peut être envisageable, mais vous risquez de vous sentir à l’étroit et / ou d’avoir du mal à l’enfiler. De plus, avec mon mètre quatre-vingt, la longueur des jambes est nickel.

Le serrage se fait par deux élastiques qui s’accrochent via une bande velcro. Pas de problème pour enfiler des bottes car le pantalon… s’ouvre en deux ! En bas des jambes, une triple bande velcro s’occupe du serrage au niveau des chevilles. Puis une fermeture éclair doublée d’une autre bande velcro prend le relais jusqu’aux hanches. Pourquoi pas, mais ça a pour conséquence l’impossibilité de mettre une protection de hanche…

Sans la doublure thermique, la sensation de légèreté est assez impressionnante. Et je pense que bien plié, il peut se glisser dans une sacoche ou un top case sans prendre toute la place.

À l’enfilage, avec doublure thermique

Le maintien de la doublure thermique se fait par plusieurs boutons pressions. A noter qu’ils peuvent parfois sauter, si vous enfilez le surpantalon sans l’ouvrir suffisamment sur le côté. Bon, j’avoue que pour l’installation de la doublure thermique, il faut chopper le coup de main. Et surtout, ne pas se tromper de sens ou mettre une pression à l’emplacement d’une autre…

Pesant 1 kg sans genouillère, avec la doublure thermique, on peut se sentir serré dans ses déplacements. Mais ça ne gêne en rien le confort et la conduite.

Par contre, soyez vigilant quand vous l’ôtez. En effet, avec la doublure thermique qui serre bien, lors de la première utilisation, il a emporté mon jean dans sa chute quand je l’ai retiré… À défaut d’avoir reçu une plainte pour harcèlement sexuel et exhibition, ça a apporté un bon fou rire au bureau. Z’êtes prévenu(e)s !

Plus sérieusement, étant du genre à apprécier les pantalons amples, j’ai eu parfois du mal à enfiler et retirer le surpantalon Spidi Megarain. Avec et sans la doublure thermique. Avec un Jogging, je n’ai pas eu ce problème.

Le point noir que je retiens, c’est que le pantalon est assez bas au niveau des hanches. Si vous avez un manteau court, l’étanchéité ne sera pas assurée. Au mieux, votre sweat se retrouvera soumis aux éléments. Au pire, ce sera votre peau. Ce qui a pour mérite de mieux réveiller que le café quand il fait en dessous de 0°c. C’est l’expérience qui parle. Si vous avez un blouson long typé touring, pas de souci à vous faire à ce niveau.

Le surpantalon Spidi Megarain : sécurité et homologation

En termes de sécurité, le surpantalon Spidi Megarain dispose d’un emplacement pour mettre une paire de genouillères Spidi Multitech Knee homologuée CE… Non comprises avec le pantalon. Bien dommage car si vous voulez utiliser une genouillère de votre stock personnel, sachez qu’elle devra avoir une bande velcro centrale. Si non, va falloir raquer ! Motoblouz m’ayant fourni la paire afin de faire un essai complet du pantalon, j’ai pu constater qu’elles offrent une longue plage de protection sur le tibia. Tout en ne gênant en rien le confort. Franchement, par rapport à d’autres protections plutôt minimalistes, on en a pour son argent !

Comme expliqué plus haut, il n’y a pas d’emplacement pour une paire de protection de hanches car le pantalon s’ouvre en deux. Ce qui entre nous n’est franchement pas nécessaire, et vous prive d’une sécurité complémentaire… Bien dommage, et d’autant plus curieux car qui dit Megarain, dit Mega risque de glissade. Et là, coudes et hanches en prennent pour leur grade…

Concernant les inserts réfléchissants, il s’agit de la discrète inscription « Spidi » au bas du pantalon. Pour être honnête, en plus d’être discret, ça ne réfléchit pas des masses… Le look, c’est cool, mais ce n’est pas vraiment la première chose que l’on attend d’un pantalon de pluie.

Une finition impeccable pour un look simple et discret

Le surpantalon Spidi Megarain dispose de la technologie H2Out : étanche à l’eau, au vent et respirant. La membrane externe est en polyamide, la membrane interne est en polyester avec une maille en Mesh. Enfin, la doublure hiver est également en polyester, comme la plupart des manteaux ou doublure de veste moto.

La taille est impeccable, les finitions sont parfaites et le look reste sobre pour un surpantalon. Terminé les vannes du collègue jaloux qui a passé une heure dans les bouchons ou dans les transports en commun, et qui se moque de votre look de tente Quechua® dans votre combi de pluie encore dégoulinante.

Par mégarde, j’avais collé ma jambe sur le collecteur en ville. Et ce, durant plusieurs minutes. En arrivant à destination, c’est heureux que j’ai pu constater que le pantalon était intact. C’est du solide !

On regrette cependant l’absence de poche, notamment au niveau des cuisses. En effet, c’est franchement désagréable de détacher les bandes de serrage, d’aller chercher votre portefeuille dans votre pantalon, de resserrer les bandes… De plus, j’ai eu du mal à enfiler le surpantalon Spidi Megarain quand mes poches étaient pleines. Et manque de bol, mon cuir n’a pas de poches assez grandes pour accueillir d’une part mon portefeuille, et d’autre part mon smartphone.

Maintenant, il va falloir se mouiller !

Ici, point d’expérience occulte à l’instar de mes collègues qui adorent se doucher avec leur équipement pour en tester la limite. Dans nos contrées situées au Nord, il suffit d’aller travailler puis de revenir pour s’assurer de l’étanchéité de l’équipement…

J’ai été bluffé, littéralement. En regardant les litres tomber du ciel, je commençais à regretter de ne pas avoir pris mon gel douche… Et non. Je suis resté aussi sec que l’Etat de Californie. La membrane H2Out fait bien son travail, et résiste même au ruissellement causé par votre blouson. Votre belle a passé la journée dehors à la merci de la pluie, et la selle est aussi imbibée que votre oncle aux repas de famille ? Pas de problème, votre séant reste au sec ! Comme expliqué précédemment, le seul problème d’étanchéité viendra de la coupe trop basse au niveau du bassin, couplée à l’absence de fermeture éclair de raccord entre le surpantalon et le blouson. Ce qui est réellement problématique car si vos vêtements passent au-dessus du surpantalon, ça va mouiller !

Même pas froid !

Pour être honnête, j’ai toujours utilisé des jeans moto par temps sec et un pantalon moto par temps très légèrement humide. Et quand la température descendait en dessous de -2°c, je mettais de surcroît des sous-vêtements thermiques. Chers lecteurs et lectrices, grâce au surpantalon Spidi Megarain, cette époque est révolue. Définitivement. J’ai été bluffé par l’effet coupe-vent et la doublure thermique. Les câlins au chauffage quand on arrive à destination ? Terminés, oubliés, occultés. Par curiosité, j’ai fait 2 x 20 bornes par 3°c avec vent du Nord face à moi, sans la doublure thermique, et bien vous savez quoi ? Je me suis empressé de la remettre quand je suis arrivé à la maison. Point positif, cela signifie une bonne fraîcheur en été.

Malheureusement, n’ayant pas subi de températures négatives pour tester la limite de ladite doublure, j’ai refait les 2 x 20 bornes par 3°c… en short ! Sur nationale aux limitations, on se rend compte que l’on est en short. En ville par contre, un confort exceptionnel. Bref, bien plus qu’un gadget, cette doublure va vous garder les guiboles bien au chaud.

Un large choix de combinaisons

Le gros avantage du surpantalon Spidi Megarain, c’est la possibilité de combinaisons qu’il offre. Votre travail vous impose une tenue la moins « motarde » possible, ou vous souhaitez juste aller bosser en short ? Ok, vous mettez des genouillères à l’emplacement prévu et vous pouvez garder votre pantalon « classique » en dessous. Protégé de la pluie et / ou du froid.

Vous voulez un surpantalon pour vous protéger des intempéries, tout en gardant votre pantalon de moto et son équipement afférent (protections ou autre), sans pour autant avoir un surpantalon en nylon qui ressemble comme deux trombes gouttes d’eau à un parachute ? Pas de problème.

Cependant, appréciant voyager léger, vu l’encombrement du surpantalon Spidi Megarain qui est fait pour être porté, et non rangé « au cas où », je préfère garder mon jean, et mettre mon pantalon de pluie en nylon dans mon sac en cas d’averse, lors des roads trips estivaux.

Essai bonus

Quand j’ai essayé le surpantalon Spidi Megarain, mon impression principale était qu’il me faisait largement penser à un pantalon de ski… La neige ayant fait son arrivée, je me suis dit qu’il était nécessaire de confirmer cette impression. Le surpantalon Spidi Megarain a fait partie de mon équipement tactique afin de mener à bien une violente bataille de boules de neige. Le constat est sans appel, j’ai eu chaud et j’ai été au sec. Et franchement, les genouillères ce n’est pas plus mal quand il s’agit de faire un plongeon au sol pour se mettre à couvert.

Confort3.8
Sécurité3.3
Etanchéité5
Protection thermique5
Finition5
Aspects pratiques2.5

Idéal pour rester sec, au chaud et protégé

Le surpantalon Spidi Megarain fait preuve d’une technologie textile bien finie, résistante et impressionnante pour résister au froid et à la pluie. Il répond ainsi à tous ses arguments de vente. Comme il est indiqué sur le site du fabricant, il est clairement orienté Touring / deux-roues utilitaire au niveau de l’équipement qu’il complète. Alors non, il ne s’enfile pas comme un surpantalon « léger », et il n’est pas aussi compact. Mais il a le mérite de laisser le choix de ce que vous allez porter en dessous, et de bien tenir chaud. Pour être au top, il mériterait au moins une poche externe, un raccord pour blouson et des protections de hanches. Je ne manquerai pas de compléter cet article en période estivale... pour voir sa résistance à la chaleur. Une chose est sûre, tant que le ciel menace de me tomber sur la tête, lui et moi on va faire de la route ensemble.
4.1

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Gab

Moi c'est Gab', depuis que j'ai obtenu le précieux sésame en 2013, je fais partie de ceux qui roulent quotidiennement à moto. Que ce soit sur mon Sportster par météo clémente ou sur mon Africa Twin pour affronter les conditions climatiques hostiles ou pour rider vers d'autres horizons. Egalement cycliste et parfois automobiliste, je prône le partage, la responsabilité et la sagesse collective sur la route. Quoiqu'il en soit, je recherche l'équipement sachant allier style, efficacité et protection.

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