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Essai de l’ensemble Klim Traverse


Depuis le printemps 2018, Motoblouz distribue les produits de la marque américaine Klim qui propose des équipements orientés tourisme et tout-terrain. Des vêtements moto à prix élevés, destinés aux motardes et motards sur des machines routières, de grand tourisme et surtout des trails et maxi-trails, qui veulent rouler loin, longtemps et surtout par tous les temps. Alors on a testé l’ensemble Klim Traverse pour voir ce que ça donne !

Klim était au départ une petite entreprise née en 1999 à Rigby, dans l’Idaho, un état du Nord-Ouest des Etats-Unis. Un pays de montagnes, proche du Canada, qui explique le premier marché de la compagnie : les utilisateurs de motoneige et les skieurs. Ce n’est qu’ensuite que l’entreprise se tourne vers les équipements pour les motards nord-américains. Un positionnement renforcé à partir de 2012, quand Klim est rachetée par le groupe américain Polaris, fabricant de motoneiges, quads et motos, plus connu par ses marques Bombardier, Indian et Victory. Depuis, Klim s’est internationalisée et ses produits ont commencé à être commercialisés en Europe.

Un ensemble Klim Traverse pour les trailistes et enduristes

Dans la gamme Klim, l’attention des motards se porte plutôt sur les ensembles les plus chers. Comme Badlands, Adventure Rally ou Kodiak. Mais l’équipementier américain ne propose pas que des tenues à plus de 2 000 euros. Pour les trailistes qui roulent souvent en tout-terrain, Klim a conçu un ensemble Klim Traverse qui se veut technique dans ses matériaux, mais avant tout simple, voire dépouillé dans sa ligne et ses fonctions. Cet ensemble est baptisé Traverse comme les chemins sur lesquels nous aimons rouler… Il reprend les fondamentaux de l’ancienne ligne de vêtements Dakar, et en est à sa seconde version depuis 2016. Son credo : complètement imperméable, extrêmement durable et fonctionnel pour un usage enduro.

Pour cet essai de l’ensemble Klim Traverse, j’ai parcouru plusieurs milliers de kilomètres en juin et en juillet 2018, sur route et sur chemins… Dont trois jours de randonnée off-road en Auvergne par forte chaleur, et trois autres jours de conduite à haute altitude dans les Alpes. La météo chaotique de ce début d’été m’a permis d’exposer cet ensemble Klim à des conditions extrêmes, par des températures de +35°C, sous un orage dantesque pendant deux heures ou encore par grand vent… De quoi valider la conception technique des vêtements Klim et confirmer leur imperméabilité. Pour affronter les fortes chaleurs, j’ai ajouté sous la veste un gilet rafraîchissant Macna Dry Cooling Vest.

Simplicité et technicité

L’ensemble Klim Traverse se caractérise par sa simplicité. Pas de protections contre les chocs, peu de poches, une ligne épurée, des coloris basiques. Mais il se caractérise aussi par la technicité des matériaux employés pour assurer à la fois une imperméabilité totale, une bonne respirabilité et une ventilation optimale. La couche extérieure est composée de nylon cordura à haute résistance 840 deniers (disponible en coloris noir, gris ou olive) pour les parties peu exposées. Elle est encore renforcée de cordura 500 deniers (uniquement en noir) pour les zones les plus exposées à l’abrasion. Laminée avec cette couche extérieure, on trouve une membrane Gore-Tex® Pro à deux couches, le niveau le plus élevé des membranes Gore-Tex®.

A l’intérieur du vêtement, une doublure « filet » à évacuation rapide de l’humidité, afin de profiter au mieux des nombreuses aérations. Toutes sont ouvrables par des zips YKK imperméables et protégés par des rabats. Grâce à ces ouvertures, l’ensemble Klim Traverse, autant la veste que le pantalon assurent une bonne ventilation, surtout en position debout sur les repose-pieds… Sans toutefois atteindre le niveau d’aération d’une tenue d’été entièrement en « mesh » (comme le blouson Icon Mesh AF avec le pantalon Spidi Mesh Leg, par exemple).

Coloris et lignes !

Les deux éléments de l’ensemble Klim Traverse se distinguent des autres équipements Klim par une grande simplicité de ligne. Disons-le, la veste Klim manque même franchement d’élégance. Sa coupe très ample fait limite « sac à patates ». Le pantalon est lui plus ajusté. Surtout dans sa partie supérieure, le bas des jambes se portant ample par dessus les bottes. Le caractère dépouillé de cette tenue se remarque jusque dans le coloris des logos. Là où les autres tenues arborent de larges logos Klim brodés en jaune vif, ceux de l’ensemble Klim Traverse sont peu nombreux, discrets, brodés en noir et blanc.

Les coloris proposés restent neutres, plutôt dans les tons sombres. Le plus « fantaisie » est le vert olive que j’ai choisi mais qui reste franchement discret, surtout en pleine nature. Quant aux zones rétro-réfléchissantes en 3M Scotchlite, elles sont en nombre limité et peu étendues. Un long insert de 17 mm de large sur le haut de chaque bras, et c’est tout. Il est vrai qu’en tout-terrain, on roule rarement de nuit.

Une veste qui cache son jeu

Contrairement à de nombreuses vestes « touring enduro », la veste de l’ensemble Klim Traverse ne comporte que deux poches extérieures, fermées par des zips étanchéifiés, et une seule poche intérieure, zippée et assez grande pour accueillir un portefeuille et/ou un smartphone, avec une ouverture pour faire passer les câbles d’écouteur (interdits sur la voie publique en France depuis 2015, mais autorisés dans d’autres pays). Pas de poche sur la poitrine, ni en bas du dos. Le minimum syndical.

A l’intérieur de la veste, pas de protections de série… Mais on trouve des logements pour recevoir par exemple des renforts souples en D3O, de type Evo PRO-X, homologués ECE 1621-1 niveau 2 pour les épaules et coudes, ou encore une plaque dorsale Viper homologuée ECE 1621-2 niveau 2. On peut toutefois douter de l’efficacité de ces protections, tant la veste est coupée large. Les renforts risquent de bouger ou tourner en cas d’impact ou de glissade, réduisant ainsi la protection du corps. Mieux vaut porter des protections spécifiques enduro, au plus près du corps, maintenues par des fixations solides. Pour ma part, je porte un gilet de protection Icon Stryker Rig.

Côté ventilation ?

A l’extérieur, trois paires de zips pour la ventilation. Une sur l’intérieur des avant-bras, une dans le dos pour l’extraction de l’air et surtout une sur la poitrine, avec deux immenses ouvertures de 45 cm de long. Ces aérations se révèlent surtout efficaces en conduite debout, moins quand on est assis derrière une bulle ou un carénage. Par ailleurs, elles sont en théorie conçues pour être entièrement ouvertes ou fermées d’une seule main. Y compris gantée. En pratique, c’est difficile voire impossible à faire, du fait à la fois de la grande longueur des zips et de la souplesse de la veste. Il est nécessaire de tenir le bas de la veste d’une main pour pouvoir manœuvrer le zip de l’autre main… Ce qui s’avère délicat en conduisant.

Petits points négatifs

Tout aussi minimalistes, les dispositifs d’ajustement et de serrage. Un cordon pour le col, un autre pour le bas de veste. A l’avant du col, une courte patte à scratch velcro. Rien sur les manches, ni aux hanches. Aux emmanchures, une simple patte avec velcro. Cette veste de l’ensemble Klim Traverse est destinée à être portée avec des gants à manchette courte, voire sans manchette. Klim n’a pas prévu qu’on veuille faire passer une manchette dans l’emmanchure de sa veste.

Autre point à double tranchant : afin de faciliter la ventilation du cou, Klim a choisi un col court, doublé en micro-polaire et doté d’un serrage de col. Sauf que ce col, pas assez haut, favorise par forte pluie le passage de l’eau qui va venir humidifier et refroidir la poitrine, malgré l’imperméabilité au vent et à l’eau de la fermeture centrale, équipée d’un double rabat très efficace. Dernier point, le cordon de serrage en bas de la veste, pour éviter les remontées d’air froid, bien vu. De plus, la coupe très ample permet d’enfiler facilement une grosse polaire ou une sous-veste en softshell, sans se retrouver engoncé.

Un pantalon pensé pour l’enduro

On retrouve les mêmes grandes lignes sur le pantalon Klim. Une seule poche, à gauche, curieusement orientée vers l’arrière. Deux paires d’aérateur, l’une à l’avant sur la cuisse, l’autre à l’arrière plus bas. Là encore, ils sont très efficaces en position debout, bien moins quand on est assis. Pas de coque incluse de série, mais les logements existent sur les hanches et les genoux. Là aussi, il vaut mieux porter des protections enduro indépendantes, avec un short de protection (comme ceux en vente sur Motoblouz) et des genouillères qui vont également protéger les tibias.

La fermeture s’effectue par deux boutons pression et la ceinture comporte deux serrages par velcro. Pas de braguette, afin d’améliorer l’imperméabilité à l’entrejambe. Ni de poche sur les fesses, mais un renfort en cas de glissade. Pas de poche « cargo » sur les cuisses, mais un large empiècement de cuir sur la face intérieure, du bas des cuisses jusqu’aux chevilles, pour améliorer le « grip » des genoux sur la moto en position debout. Et enfin, pas de zip de réglage en bas des jambes, mais un « flap » anti-pluie, réglable par velcro sur quatre bandes latérales de longueur différente afin d’ajuster au mieux le bas de pantalon sur vos bottes, voire à l’intérieur des bottes enduro.

Retour sur l’ensemble veste et pantalon Klim Traverse

L’ensemble veste et pantalon a été pensé pour une polyvalence maximale en termes de conditions climatiques. Et force est de reconnaître qu’il y parvient quasi parfaitement. L’imperméabilité est vraiment sans défaut, même sous des heures de forte pluie. Même l’entrejambe reste bien au sec. Seul le col court de la veste pénalise la résistance à l’eau. De même, la tenue est à la fois coupe-vent et respirante. En l’absence de doublure thermique, elle ne peut prétendre en elle-même à un usage hivernal, mais elle peut facilement être complétée par des vêtements et sous-vêtements thermiques.

A l’inverse, par forte chaleur, on bénéficie de larges aérations plutôt efficaces, qui avouent cependant leurs limites quand le mercure dépasse les +30°C… ce qui n’arrive pas tous les jours non plus sous nos latitudes !

Bref, vous l’aurez compris : avec l’ensemble Klim Traverse, pas d’esbroufe, que du fonctionnel… Au détriment du style ! Côté sécurité, il faut mettre en balance la grande résistance à l’abrasion avec l’absence totale de protections incluses. Et cet ensemble, le moins cher de la gamme Klim, s’affiche tout de même à plus de 850 euros. Même pas le prix d’une veste routière haut de gamme, certes. Mais cela reste quand même (trop ?) cher pour « juste » se sentir confortable en toutes circonstances climatiques.

Sécurité3.5
Confort4.8
Coupe3.5
Agrément thermique4.5
Look2.5
Finition4.8

Mon avis : à réserver aux amateurs avertis !

Choisir l'ensemble Klim Traverse, c'est faire un choix clair. On s'en fiche de l'esthétique, on veut du rationnel, du confort, du technique. Et pour la sécurité, on met des protections enduro, parce que cet ensemble est pensé pour ça. Après, à chacun de juger si ce choix justifie le prix à mettre pour un ensemble garanti à vie, dont la résistance et la qualité de finition vous assureront des années de satisfaction.
3.9

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Fabien Lecoutre

Formateur de conduite, journaliste moto, auteur de guides touristiques motards et du site Passion Moto Sécurité... je suis surtout un "roule toujours" passionné.

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