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Casques MotoGP : Le Shark Racing Service au cœur de la course


Préparation casques Shark motoGP

Comment les fabricants préparent-ils les casques de leurs pilotes sur un week-end de course MotoGP ? Pendant le dernier Grand Prix de France du Mans, j’ai rendu visite au Shark Racing Service, qui chouchoute les Race-R Pro GP de Jorge Martín, Johann Zarco et Miguel Oliveira. Entretien, customisation, sécurité : coup de projecteur sur le traitement des casques MotoGP dans le Motorhome Shark !

Vous êtes-vous déjà demandé comment les pilotes de MotoGP géraient leur casque le temps d’un week-end de course ? Moi oui – déformation professionnelle, sans doute ! J’ai donc posé la question à Shark, fournisseur officiel du casque de Jorge Martín, l’un des pilotes sponsorisés par Motoblouz dans la catégorie reine cette saison. Vous apprendrez peut-être que c’est le fabricant qui prend en charge le casque pour lui redonner sa prime jeunesse entre deux sessions.

La marque de casques marseillaise m’a dans la foulée invité à visiter le Shark Racing Service lors de mon passage en tant que visiteur au Grand Prix de France. Invitation que je n’ai pas manqué d’honorer pour partager l’expérience avec vous !

Motorhome du SHark Racing Service

Le motorhome du shark Racing Service. La classe, non ?

Le hasard fait bien les choses : j’arrive en même temps au camion du Shark Racing Service que le Helper du team Pramac, qui apporte le casque de Jorge Martín après les FP2 (les essais libres du vendredi après-midi). Manu, le technicien chargé de chouchouter les casques, m’explique en quelques mots la routine qui attend le casque : « nettoyage, customisation et vérification ! »

helper ducati pramac

Un « helper » du team Ducati Pramac apporte le casque de Jorge Martín après les FP2

Nettoyage : Microfibre, eau et huile de coude

Première étape : le séchage du casque. Le MotoGP étant très exigeant physiquement, la transpiration est inévitable. Pire : abondante… « Les séchoirs à casque du marché ne suffisent pas à sécher assez rapidement les casques des pilotes MotoGP. On utilise donc un bon vieux sèche-cheveux, seule technique vraiment efficace qu’on ait trouvée pour le moment » explique Manu. « Attention, je déconseille cette solution pour les casques « grand public », parce que la chaleur nuit à l’intégrité des mousses et de l’EPS (le polystyrène qui absorbe les chocs) à moyen terme. Donc ça peut gravement dégrader les capacités de protection du casque. »

séchage casque motogp au sèche-cheveux

Séchage du SHark Racer-R Pro GP de Jorge Martín avec un sèche-cheveux

Quand le casque est bien sec, on passe au nettoyage. « J’utilise une lingette microfibre imprégnée d’eau 99% du temps, pour éviter d’abîmer les peintures et les matériaux du casque. Je limite l’usage de produits plus agressifs à d’éventuelles traces de gomme. »

Casque shark motogp en cours de nettoyage

Nettoyage du casque à l’eau et à la lingette microfibre

Une fois net, si le casque est rayé, Manu pourrait dégainer les feutres indélébiles type Posca et fait des retouches à la volée. Cela dit, avec 3 ou 4 casques disponibles par pilote chaque week-end, on a plus vite fait de changer le casque.

Outil entretien casques Shark MotoGP

Les outils de Manu. La brosse à dents, ya que ça de vrai !

La visibilité, un enjeu de sécurité

L’inconfort causé par l’humidité des mousses n’est qu’une facette des désagréments causés par la transpiration. Le principal problème concerne la sécurité du pilote, comme le commente Manu : « Lors des gros freinages, les gouttes de transpiration qui coulent le long du front sont projetées sur l’écran et gênent la visibilité. Pour éviter ce problème, on colle une éponge absorbante sur les mousses du front, qui pompe les gouttes au passage. »

éponges absorbantes casque motogp

Des éponges absorbantes qui seront collées sur les mousses du front

Manu passe ensuite aux tear-offs, ces films plastiques disposés sur l’écran et arrachables quand l’écran est sale. « Certains pilotes préfèrent que j’en monte deux, d’autres trois. Avant de les coller sur l’écran, je renforce la poignée de chaque film avec du scotch épais. Ça facilite la prise en main. Rien de pire en effet que de chercher la poignée du tear-off pour s’énerver ! » Puis il place les tear-offs sur l’écran, en chassant les dernières bulles d’air avec une raclette. Le film le plus à l’extérieur est lui-même recouvert d’un film blanc qui prévient les traces de doigt ; il sera retiré à la dernière minute.

tear-offs casque motogp Shark Race-R Pro GP

Les tear-offs en place avec le film anti traces de doigts

Le facteur météo

Quand la météo est incertaine, un casque « pluie » est préparé. Un joint caoutchouc est collé en haut de l’écran, qui se plaque contre la calotte. « Ce joint évite que l’eau ruisselle à l’intérieur de l’écran, ce qui est toujours à craindre avec la vitesse », explique Manu. En théorie, l’écran ne doit pas être ouvert une fois équipé d’un joint. Dans le cas contraire, à la fermeture, il racle les gouttes sur le casque et ramène son butin le long de l’écran… Ça arrive quand le pilote ouvre l’écran par réflexe. »

Ecran Shark et joint anti-pluie pour motogp

Un écran et son joint anti-pluie

De même, comme sur route, l’écran peut être adapté aux conditions de luminosité ambiantes : fumé clair, foncé, cristal, etc.

Dernier check-up avant le retour à l’envoyeur

L’ultime étape avant le renvoi du casque vers le box Ducati Pramac, c’est la customisation du casque à la demande du pilote. « Il arrive qu’un pilote demande le montage d’un tuyau de Camelbak s’il compte s’hydrater pendant la course, ou qu’il demande un léger épaississement des mousses à un endroit précis. C’est rare, mais ça peut arriver, surtout au début du partenariat« .

Check-up casque motogp Shark

Dernières vérifications du casque de Miguel Oliveira

Enfin, quand le casque est prêt, Manu procède à diverses vérifications. Après un examen général du casque, il vérifie le montage correct des composants du Shark Race-R Pro GP. Suit un contrôle attentif du serrage de la visserie. Quand tout est Ok, le casque peut finalement retrouver le crâne de son pilote attitré pour le prochain départ.

Quelle différence entre un casque du commerce et celui de Johann Zarco ou Jorge Martín ?

D’un point de vue protection, la réponse est très simple : ils sont identiques ! Les Shark Race-R Pro de Jorge Martín ou de Johann Zarco embarquent en effet les mêmes calottes, écrans, calottin EPS, jugulaire, etc. que ceux disponibles sur Motoblouz (ou ailleurs). Si vous êtes l’heureux propriétaire d’un Shark Race-R Pro GP version FIM Racing, vous pouvez vous targuer de porter le même casque que votre idole !

Shark Race-R Pro GP de Johann Zarco Le Mans 2022

Le Shark Race-R Pro GP de Johann Zarco, édition Le Mans 2022 :-O

Au-delà de cette base commune, une multitude de détails est revue pour améliorer le confort du pilote face aux contraintes que représente une vitesse de plus de 350 km/h des ralentissements de quasi 2 G sur les freinages. Quelques exemples :

  • Les mousses internes sont beaucoup plus dures que celles de série pour assurer un maintien correct.
  • La bavette disparaît au profit d’un pare-nuque rallongé pour améliorer la ventilation.
  • La visserie n’est pas freinée au Loctite (frein-filet) pour pouvoir facilement remplacer les éléments défaillants.

Ajoutez à cela les personnalisations requises par chaque pilote et la gestion de la météo, comme expliqué plus haut.

Pare-nuque casque MotoGP

Sur le casque MotoGP, le pare-nuque rallongé remplace la bavette de la version grand public

J’espère que ce petit compte-rendu vous aura intéressé autant que la visite du Shark Racing Service m’a passionné. Si vous avez des questions complémentaires, les commentaires vous sont grands ouverts !

Merci à Manu pour sa dispo ainsi qu’à Mathieu pour l’organisation de cette visite.

Les casques Shark Replica MotoGP 2022

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Loïc

Rédacteur et testeur pour Motoblouz, je suis fan inconditionnel de routes à virages. La moto est pour moi un moyen d'évasion comme un moyen de transport.

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