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#20 – La fin du désert australien, le début de la verdure…


Nous retrouvons Flo, de notre équipe de Dundee 2018, sur la fin du séjour. Nos motards baroudeurs quittent doucement le désert australien, pour retrouver un peu de verdure, aux alentours de Stanthorpe et Girraween… Mais avant ça, la route est encore longue.

Visite du musée St. George’s Heritage Center 

Après une soirée bien arrosée, le matin est un peu plus difficile que d’habitude. Mais le départ se veut cool aujourd’hui. Eric souhaite nous montrer en ville un musée assez extraordinaire : le St. George’s Heritage Center. Ce musée abrite une collection d’œufs d’émeus sculptés. C’est la plus grande collection au Monde. Et comme elle n’ouvre qu’à 9 h, il n’y a pas de précipitation.

Les sacs se préparent doucement, et nous prenons le petit déj plus tranquillement. Chacun reprend un thé ou un petit café tout en discutant. À 9 h précise, les motos sont pourtant devant la boutique. Nous y sommes accueillis par le gendre de l’initiateur de cette collection, lui-même a repris le flambeau il y a des années. Et comme la dynastie se perpétue, c’est sa fille qui prendra sa suite.

Les œufs sont tout d’abord grattés puis sculptés, c’est d’une finesse incroyable. C’est magnifique !

Reprendre la route sous 37°C

Sitôt la visite terminée, un dernier verre d’eau fraîche, et en route. Une étape de 480 km nous attend. Nous partons de St George pour Girraween, notre destination du soir, en passant par Stanthorpe.

La température est très chaude, il faisait déjà 35°C à 9 h. Il est maintenant 10 h, et ce sont 37°C qui s’affichent au thermomètre de nos montures.

Nous nous arrêtons tous les 50 km pour boire et nous dégourdir les jambes. C’est surtout nécessaire pour nous, les passagères… L’immobilisme et la position plus repliée que le pilote nous obligent à bouger les jambes plus souvent. En contrepartie, nous ne subissons pas la chaleur des cylindres de la GS. Notre ancien modèle utilise l’air directement sur les cylindres pour refroidir le moteur. Et ces cylindres sont situés bien sûr…. juste devant les bottes des pilotes. A chacun sa / ses difficultés ! Les pauses régulières sont donc utiles, autant pour l’un que pour l’autre.

Sur la route, notre direction n’est pas très bien indiquée, nous tournons et hésitons un peu avant de trouver la bonne. Le paysage change aussi très fortement : finis les aspects désertiques où les tons ocres et rouges sont dominants… Nous découvrons progressivement des routes plus verdoyantes, bordées de beaux arbres et de buissons bien verts et touffus.

Des conditions (australiennes) particulières sur la route

La conduite demande de la vigilance car les kangourous peuvent sortir des buissons à tout moment… Et ceux-ci sont bien vivants ! Nous redoublons donc d’attention et de prudence.

En plus de ça, vers la fin de matinée, un vent fort et chaud se lève. Nous n’avions pas besoin de ça… La moto bouge, je m’accroche aux poignées. Le casque poussé par le vent se fait plus lourd, mes jambes et mes bras se crispent sur la moto. C’est dur ! Nous nous arrêtons pour détendre un peu nos muscles, mais pas longtemps car nous avons encore beaucoup de route.

En chemin, nous avons longé des champs de blé immenses. Ils s’étendent à perte de vue. La moisson est terminée et des camions de paille à six essieux avec trois remorques attelées sillonnent les routes. Tout est immense et disproportionné en Australie : les champs, les camions, les distances… Les conditions météos.

Après 200 km, nous nous arrêtons manger à Goondiwindi en passant par Weengallon et par Bungunya. Après un repas léger, nous repartons affronter le vent et la chaleur en direction de Texas. Il s’agit de la ville où habite Ed, l’ami de longue date d’Eric, et relais d’organisation local pour ce Dundee 2018. Ed aurait d’ailleurs dû être des nôtres dans ce road trip en Australie mais un accident à l’œil l’a obligé à annuler sa participation. Il devait conduire Popeye, le camion d’assistance. Ed garde quand même « un œil » sur l’organisation, et gère à distance ce qu’Eric ne peut faire en route.

Jusqu’à affronter une tempête de sable

Peu de temps après notre départ, nous voyons venir à notre rencontre une tempête de sable. Une tempête somme toute classique, où ici, la pluie est remplacée par du sable. C’est impressionnant de voir ce mur de poussière orange qui vient à notre rencontre. Il fait 44°C, et nous savons que nous allons devoir affronter ce phénomène météorologique. Nous refermons et ajustons ainsi casque et blouson, puis nous remontons notre tour de cou précipitamment.

Le pilotage devient extrêmement difficile, autant pour le pilote que pour moi. Nous sommes tendus et contractés. Nous nous accrochons bien à la moto, et en quelques instants la tempête est sur nous. La moto devant nous disparaît dans la poussière. C’est simple, nous ne voyons plus rien à 10 mètres devant nous ! Les minutes passent au ralenti. Nous faisons très attention. Mais les bourrasques nous poussent à droite, à gauche… Nous avons la sensation d’être dans le brouillard ! Et la poussière s’immisce dans chaque interstice.

Tout doucement, le nuage de poussière s’éclaircit, et nous apercevons enfin la moto qui nous précède. Cela nous permet de nous repérer un tant soit peu, bien qu’elle disparaisse encore de temps à autre. Cette tempête de sable ne dure que depuis cinq minutes mais cela me semble une éternité.

Enfin et tout aussi subrepticement, nous retrouvons un ciel plus clair… Mais conservons toujours ce vent qui chasse nos motos.

Le désert, c’est fini !

Un panneau indique Texas à droite… Nous y allons donc. Au bout d’un petit 1 km, le macadam disparaît et une piste s’offre à nous. Ce n’est pas raisonnable aujourd’hui avec cette météo et en duo. Alors, nous faisons demi-tour, et reprenons la route. Heureusement, quelques kilomètres plus loin un nouveau panneau indique Texas. Ca y est, celle-là, c’est la bonne. Texas est à 47 km par une route bien sympathique. D’autant que la tempête s’est calmée aussi rapidement qu’elle est montée.

Nous découvrons bientôt la petite ville où habite Ed : c’est tout petit et très mignon. Nous allons le saluer. Ed possède un garage où il retape des Coccinelles et des Combis Volkswagen, ainsi que quelques vieilles motos… Ses véhicules sont superbes et surtout, super bien restaurés. Nous sommes contents de faire sa connaissance. Et il faut dire qu’il est très sympathique.

Nous ne restons pas longtemps. Une rasade d’eau fraîche avant de partir et en route ! Le trajet entre Texas et Stanthorpe est magnifique, très vallonné, et les paysages accidentés… La route est très sinueuse, le vent est tombé, les pilotes s’en donnent à cœur joie. D’autant que la routes depuis ces dernières semaines n’offraient pas tous ces « virolos ». Cette journée sonne comme la fin de l’Outback australien. Et le retour des couleurs vertes et bleues nous offre de nouveaux paysages. Le désert, c’est fini !

Nous avons peu de possibilités de prendre en photo les immenses troupeaux de vaches et leurs veaux dans leurs belles prairies verdoyantes… Les pilotes s’éclatent beaucoup trop dans les virolos pour s’arrêter. Mais ces vaches ont une vie tellement plus belle que ces pauvres vaches de l’Outback qui vivent avec une sécheresse permanente.

Découverte de Stanthorpe et Girraween

Une fois arrivés à Stanthorpe, il faut faire le plein des motos et le plein d’alimentation pour le lendemain. Il n’y aura rien à notre étape du soir. Eric nous avait prévenus ce matin au briefing… Alors nous trouvons, comme d’habitude en Australie, une station-service qui fait tout. Nous gagnons un peu de place en virant le stock des bouteilles d’eau vides, et nous chargeons les courses comme nous pouvons sur la moto. En effet, à partir de maintenant, nous n’aurons plus besoin de toutes ces bouteilles d’eau qui remplissait la grande partie de nos valises.

Notre hôtel se situe à 40 km, alors nous repartons. Ces 40 km passent vite. Eric nous avait promis d’arriver dans un petit paradis, il ne nous a pas menti. Nous arrivons dans un immense parc où se cachent, perdues dans la nature luxuriante, des maisons en bois… Et c’est effectivement un vrai bonheur. Nous sommes accueillis par les deux charmantes propriétaires. Quelques voisins vignerons sont là pour une dégustation de leurs délicieux breuvages lors de l’apéritif (voilà qui changera de notre rituel).

Nous sommes logés par petits groupes dans ces belles petites maisons. Le rituel est immuable : douche et direction les parties communes pour l’apéro. Cela dit, une chose change par rapport à ces dernières semaines : nous prenons une petite laine. Et oui, nous sommes passés de 45°C à 15 h à seulement 28°C à 19 h. Le thermomètre est en chute libre ! C’est pour nous un choc thermique.

Comme la table est dressée dehors, nous nous réchauffons autour d’un feu de bois préparé par les propriétaires. Nous nous régalons d’un ragoût de bœuf cuit sur le feu, accompagné d’une marmite de pommes de terre merveilleusement cuisinées. Après avoir encore une fois remercié les gentils propriétaires et Eric, chacun rejoint à la lampe électrique, son bungalow pour y goûter un repos bien mérité. Demain journée OFF, donc pas d’obligation, et grasse mat’ possible…

Et comme l’écrivait Hubert : la suite bientôt !

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Florence et Hubert

Tous deux, à la cinquantaine plus les intérêts, vivons la vie avec passion. Ce que nous recherchons dans nos voyages? L’émerveillement ! Vous savez : cette petite lumière qui s’allume dans les yeux à un moment ou un autre… et quand on peut en plus, la partager, n’est-elle pas encore plus belle ?

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