Tout savoir sur l’homologation des casques moto

Le style, c’est bien, mais la sécurité d’un casque moto reste sa véritable raison d’être. En France, c’est la norme européenne ECE 22.06 qui définit comment cet équipement vous protège la tête en cas d’accident. Une bonne raison de se pencher sur ce qu’elle contient, non ? Focus technique et législation sur l’homologation des casques moto !

Bye bye ECE 22.05 : la nouvelle homologation ECE 22.06

Il n’existe pas de norme française à proprement parler. C’est le règlement ONU n°22 amendement N°06 – abrégé en ECE 22.06 – qui régit le casque moto et scooter en France. Vous avez bien lu, il s’agit effectivement d’un règlement émis par les Nations Unies.

Mise en place en 2007, l’ECE 22.05 n’était plus à jour au regard de l’évolution technologique des casques moto. Quelques exemples ? La boucle automatique, majoritaire à l’époque, a littéralement disparu du marché au profit de la boucle micrométrique, les calottes en matériaux composites (fibre de verre, fibre de carbone, etc.) sont devenues beaucoup plus communes, les casques dotés d’écran solaire interne dominent le marché, etc. L’ECE 22.05 s’est donc vue remplacée en 2022 par le règlement actuel, la norme ECE 22.06, plus sévère (donc favorisant des casques plus protecteurs) et s’intéressant à davantage de critères.

Notez que l’utilisation des stickers autocollants réfléchissants n’entre pas en ligne de compte puisque c’est une réglementation purement française.

L’homologation d’un casque moto, comment ça marche ?

Comme pour le reste de l’équipement moto, le fabricant du casque est responsable de l’homologation de ses produits. Pour cela, il doit faire appel à un laboratoire indépendant agréé, qui pourra émettre un jugement objectif sur les casques en question après mise à l’épreuve sur banc d’essai dans une démarche scientifique. Pour qu’il puisse mener à bien ses tests, le fabricant doit lui fournir une trentaine de casques, qui constitueront l’échantillon. Chacun subira un seul essai, et réagira ainsi comme un casque neuf.

Les tests d’homologation mesurent différentes valeurs qui révèlent si un casque est protecteur, s’il répond aux normes d’ergonomie et de santé. La nouvelle norme ECE 22.06, qui régit l’homologation des casques moto et scooter à l’échelle européenne, entrée en vigueur en 2022, définit le protocole d’essai. Cette réglementation excède l’ancienne norme ECE 22.05, ainsi que la norme DOT américaine.

Comment un casque moto est-il testé lors de l’homologation ?

Sécurité contre les chocs : les tests de frappe

Pas de secret : question protection contre les impacts, les casques moto sont testés par frappe. Ces tests permettent de mesurer leurs capacités d’amortissement des chocs. Celles-ci ne doivent pas excéder des seuils maximaux pour être validées. Concrètement, le casque mis à l’épreuve est chaussé sur une fausse tête équipée de capteurs mesurant la force transmise sur trois axes ainsi que la vitesse angulaire induite à chaque frappe. Outre les 5 points de l’ancienne norme, des points d’impact sont choisis de façon aléatoire parmi un éventail prédéterminé.

La tête casquée subit une chute libre ou contrainte jusqu’à venir frapper une enclume, simulant un accident. Différentes enclumes permettent de reproduire les différents types de chocs constatés lors des accidents : 

• une enclume plate reproduit un choc linéaire contre la route;
• une enclume biseautée reproduit un choc contre une arête contondante (type bordure de trottoir) ;
• une enclume inclinée simule un choc oblique, qui induit un mouvement de rotation nuisible aux cervicales et au cerveau.

Ajoutons que les casques subissent différentes vitesses selon les frappes, allant de 6 m/s à 8/2 m.s. De même, les hauteurs de chute varient de 1,84 m à 3, 43 m. Les tests peuvent être réalisés à différentes températures pour jauger des performances tout au long de l’année.

Casque moto modulable, des tests spécifiques

Équipés d’une protection de la mâchoire relevable, le casque modulable ne peut être simplement considéré comme un casque intégral ou un casque jet. Les critères de la norme ECE 22.06 tiennent tout de même compte de la protection maxillaire offerte par ce type de casque. Si la notion de double homologation disparaît de la nomenclature, les casques homologués selon la norme ECE 22.06 font l’objet de tests mentonnière fermée et ouverte.

Ils peuvent donc être homologués ECE 22.06 en tant que jet et en tant qu’intégral. La mention P/J précise qu’un casque ECE 22.06 a subi les test dans ces deux configurations et qu’il répond à l’homologation. Le casque modulable peut également ne protéger qu’en position fermée (/P). Dans ce cas, la mentonnière est à utiliser uniquement pour enfiler ou retirer le casque.

Homologation casque moto et scooter : Les autres types de tests

Un casque mal maintenu sur votre tête, un champ de vision entravé ou un écran trop opaque peuvent également constituer un risque pour le motard. La norme ECE 22.06 prévoit donc des tests de conformité complémentaires aux frappes.

• Des tests de la qualité optique de l’écran vérifient qu’il ne génère aucune déformation de l’environnement.
• Un protocole de test à l’impact des écrans principaux évalue leur résistance à la projection d’une bille d’acier à haute vitesse.
• Un test mesurant la transmission lumineuse des écrans solaires contrôle qu’il n’est pas trop sombre ou trop opaque.
• Des vérifications des écrans solaires secondaires assurent qu’ils ne limitent pas l’angle de vision périphérique et n’empêchent pas la fermeture de l’écran principal.
• Des tests d’arrachement évaluent le maintien du casque sur le crâne et la résistance du système de retenue (la sangle jugulaire et son système de boucle de serrage).
• Des mesures du champ de vision assurent qu’aucune partie ne vient occulter votre environnement lors du port du casque.
• Des tests d’abrasion mesurent la résistance de la calotte (en fibre ou en injecté) du casque au frottement contre la route.
• …

Comment savoir selon quelle norme un casque de moto est homologué ?

Chez Motoblouz, la norme d’homologation figure clairement sur la fiche produit de tous les casques que nous vendons. Cette information obligatoire apparaît par ailleurs sur une étiquette verte ou blanche cousue sur la sangle jugulaire de chaque casque, que vous pouvez vérifier vous-même. Assurez-vous qu’elle soit bien lisible : dans le cas contraire, votre casque perdra son homologation aux yeux de la maréchaussée.

Aperçu d’une étiquette d’homologation

1. Indique le pays d’Europe de test du casque. E1 = Allemagne, E2 = France, E3 = Italie, E4 = Pays Bas, E5 = Suède, E6 = Belgique, E7 = Hongrie…
2. Numéro d’homologation (débutant par 05 pour l’ECE 22.05 et 06 pour l’ECE 22.06)
3. Numéro de série, qui permet d’identifier le casque moto avec la référence du modèle de casque
4. Indique le type de protection (lettre P = intégral ; lettre J : jet ; P/J ou J/P = casque homologué avec mentonnière ouverte ou fermée ; NP : casque avec mentonnière non protectrice)
5. Référence supplémentaire

Existe-t-il des casques moto qui protègent plus que d’autres ?

Bien sûr ! Pour autant, impossible de faire la part des choses de façon réellement objective entre deux produits, puisque la norme en vigueur fixe un seuil minimal de protection à dépasser. Autrement dit, un casque haut de gamme donné a beau largement excéder ce seuil, il sera homologué de la même façon qu’un autre, sans plus de précision. Contrairement à un blouson ou un pantalon moto, par exemple, classé A, AA ou AAA (voir notre article sur la norme EN 17092 sur l’équipement moto). Ces notes précisent leur niveau de protection, et donc l’usage auquel ils se destinent. 

Une formule à mettre en place avec une future norme ECE 22.07 ? L’idée peut paraître bonne. Mais la protection du crâne étant « non négociable », on peut s’attendre à ce qu’elle ne voie jamais le jour.

Choisir un casque moto homologué ECE 22.06