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Suspensions moto, Le B-A BA


Améliorer le comportement routier de sa moto, raccourcir ses distances de freinage, sauver ses fesses des coups de raquette… Améliorer ses suspensions moto apporte un réel gain question sécurité, confort et même performances. Probablement le meilleur moyen de transfigurer sa moto, sensible au quotidien comme en conduite sportive. Petite incursion la plus accessible possible dans ce sujet très technique !

Les suspensions, la base

Au-delà du confort de votre noble séant, les suspensions assurent une bonne liaison au sol des roues de votre moto. Elles contribuent ainsi à la prévisibilité des trajectoires de la moto, à la transmission de la puissance entre la roue et la route et inversement à la bonne qualité du freinage. Elles préemptent d’ailleurs les pneus dans ces tâches.

Les suspensions se composent :

  • du plongeur (la partie polie de la suspension), la pièce mobile qui voyage dans le sens de la compression. Il s’agit de tubes pour la fourche, de tiges pour les amortisseurs ;
  • du corps d’amortisseur, qui intègre le système hydraulique visant à freiner les mouvements du plongeur ;
  • du ressort, dédié à la suspension proprement dite. Il s’agit le plus souvent d’un modèle à pas progressif, c’est à dire à spirales irrégulièrement espacées et de diamètre variable afin d’offrir une progressivité de la compression.
  • d’une butée, qui encaisse le choc quand la suspension arrive en bout de course lors d’une réception sur le sol ou d’un freinage très appuyé.

Ajoutez les divers joints et autres soufflets et cache-poussière.

Concrètement, le ressort de suspension tient la moto « en flottement », tandis que l’hydraulique régule ses réactions pour assainir le comportement de l’amortissement en compression et en détente. Le tube plongeur est relié à un piston doté de clapets, en contact avec l’huile. Lors d’une compression, mécanique des fluides oblige, l’huile traverse le piston par les clapets, freinant le mouvement. Un peu comme quand on presse une seringue remplie d’eau. Un gaz (de l’azote, plus rarement de l’air), également présent dans l’amortisseur, compense le volume du plongeur et améliore la circulation de l’huile.

Bonbonne d'amortisseur Ohlins

Bonbonne d’amortisseur avec molettes de réglage

Les réglages de suspension

Pour régler les suspensions, il faut agir sur les vis de réglage disposées à la tête de la fourche ou à la base de l’amortisseur. Hormis la précontrainte, le réglage des suspensions est une science complexe qu’il vaut mieux confier à un professionnel, même pour un usage routier. Si vous jouez sans considération avec les réglages, vous risquez de transformer votre moto en merguez impilotable.

  • Compression : La vitesse de compression du ressort, donc de l’enfoncement, réglée par la circulation d’huile à travers un piston muni de clapets.
  • Détente : La détente est le paramètre qui accélère ou ralentit la vitesse du retour à la position d’origine de la suspension après une compression. Trop de détente et votre moto sautille sur les bosses, pas assez, et elle semble très raide.
  • Précontrainte ou précharge : Compression préalable du ressort pour jouer sur sa hauteur, à régler en fonction du poids en charge.
Moto avec pilote, bagages et passager

Quand vous êtes chargé ou qu’un passager vous accompagne, réglez la précontrainte

La précontrainte, une question de poids en charge

La précontrainte est le seul réglage à effectuer soi-même quand on débute, en particulier sur l’amortisseur arrière. Il faut resserrer la molette afin d’augmenter la précontrainte quand vous roulez plus chargé (bagagerie, passager…), en comptant le nombre de crans (ou « clics ») que vous ajoutez. Vous n’aurez qu’à desserrer du même nombre de crans quand la situation reviendra à la normale. Ce réglage rectifiera également l’assiette de la moto et donc sa géométrie sans pour autant changer la course. Dans le cas de l’amortisseur arrière, augmenter sa précontrainte transfère les masses vers l’avant et donne donc une sensation de dureté à l’arrière. Attention également à l’incidence sur la hauteur du faisceau de votre phare !

Il est également possible de modifier la viscosité de l’huile pour jouer sur la rapidité de réaction du ressort de suspension. L’idéal reste cependant de respecter les préconisations du constructeur, le système hydraulique étant calibré pour une viscosité donnée. Là aussi, les pros seront plus à même de choisir la viscosité adéquate.

Honda CRF1000L Africa Twin adventure sports 2022 franchissant un gué

La Honda Africa Twin 11100 dispose de l’option suspensions pilotées

Les suspensions pilotées électroniquement

Certaines motos haut de gamme disposent en option de suspensions pilotées électroniquement. Elles permettent de paramétrer certains réglages comme la précontrainte directement au tableau de bord. Comme les réglages d’injection, vous pouvez profiter de settings de suspension prédéfinis pour répondre à certaines situations.

L’usure des suspensions moto

L’usure des suspensions se manifeste principalement par une dégradation de la tenue de route en dépit de tout réglage correctif. Si la moto rebondit sur les bosses, louvoie en virage, semble lourde, c’est probablement qu’elles sont en bout de course. Cette usure étant très progressive, elle reste donc délicate à percevoir, en particulier quand vous avez acheté la moto d’occasion.

La fourche

Entretenir sa fourche moto

Dans une fourche, les ressorts dissimulés dans les plongeurs ne s’usent pas vraiment. L’entretien d’une fourche, appelé reconditionnement, consiste à remplacer l’huile, contrôler et remplacer les joints. Le remplacement des joints spi suite à une fuite, est un bon prétexte pour reconditionner sa fourche moto.

La fréquence d’entretien de vos suspensions dépend de ce que qui est préconisé par le fabricant. Pour un usage routier classique, elle est généralement à prévoir tous les 20 à 40 000 km.

Ressorts et pistons de fourche Ohlins

Ressorts et pistons de fourche Ohlins

Améliorer sa fourche

Les fourches d’origine des motos restent souvent l’un des points sur lesquels les constructeurs font des économies… Un reconditionnement poussé à l’aide d’un kit comprenant ressorts de suspension, pistons et clapets peut métamorphoser le comportement de votre moto sans modification lourde de la fourche. Ohlins propose ce genre de kit, utilisez le sélecteur de pièce de notre page suspension moto pour trouver celui qui convient à votre machine.

Pour les fourches tout-terrain, il existe des kits de reconditionnement comprenant tous les joints et accessoires nécessaires à l’opération.

Voir nos kits d’entretien pour fourche

Un amortisseur à bonbonne séparée Ohlins

Un amortisseur à bonbonne séparée

L’amortisseur moto

Les différents types d’amortisseurs moto

Le combiné ressort-amortisseur, plus communément appelé combiné et encore plus communément amortisseur, existe sous plusieurs formes.

  • L’amortisseur monotube à émulsion. Cet amortisseur mélange huile et gaz dans la chambre.
  • L’amortisseur monotube De carbon. La technologique De Carbon (du nom de l’ingénieur français qui a inventé ce procédé) complexifie l’hydraulique en ajoutant un piston de séparation flottant entre l’huile et le gaz pour améliorer les performances de l’amortisseur dans la durée.
  • L’amortisseur à bonbonne accolée ou séparée. Il s’agit d’un amorto De Carbon, mais présentant différentes morphologies (bonbonne à la base ou en tête, au bout d’une durit, etc.) pour coller à toutes les configurations moto. L’accessibilité des réglages y gagne.

Votre combiné, simple ou double ?

Historiquement, la plupart des motos optaient pour un duo d’amortisseurs montés de chaque côté de la roue. L’amélioration de la rigidité des bras oscillants et de la technologie des amortisseurs a changé la donne ces dernières décennies.

Introduit dans les années 70 par Kawasaki et Yamaha, le monoamortisseur trouve généralement sa place sous la selle, juste derrière le moteur, plutôt qu’au niveau de l’axe de roue. Plus près du centre de gravité, il est possible pour les ingénieurs de doser sa progressivité en modifiant l’entraxe de la biellette qui pilote sa compression, divisant ainsi sa course. Moins accessible, il offre cependant plus de possibilités de réglages.

Voir nos amortisseurs

Moto KTM DUke avec monoamortisseur

À l’arrière, le mono-amortisseur domine désormais le marché

Entretenir son amortisseur

L’amortisseur s’use plus vite que la fourche. Il est souvent recommandé de s’atteler à lui redonner un coup de jeune entre 30 et 50 000 km pour gagner en confort et en performances. Hélas, sur les modèles fournis avec la plupart des motos, l’amortisseur n’est pas reconditionnable. Ses composants sont sertis, il n’est pas prévu pour être démonté. L’unique option sera de le remplacer.

Si votre amortisseur est plus haut de gamme, il conviendra de changer l’huile, les joints et plus rarement le piston et autre clapet. Sauf accident ou défaut majeur, le ressort garde quant à lui ses propriétés tout au long de la vie de la moto. Pas évident de s’en rendre compte avant, mais après l’opération, votre moto retrouve son tempérament d’origine. Des outils spécifiques et un savoir-faire entrent alors en jeu, ce qui implique que seul un pro peut s’en occuper sans risque.

La plupart des motards préfèrent opter le remplacement par un amortisseur adaptable. Les modèles se montrent souvent plus haut de gamme que les produits de série. En contrepartie, ils peuvent réclamer un réglage soigneux pour offrir le meilleur d’eux-mêmes. Prenez le temps de bien étudier le mode d’emploi fourni !

Améliorer son amortisseur moto

La puissance moteur ne fait pas tout ! Pour un usage piste ou pour un (bien) meilleur comportement sur route, l’idéal est d’opter pour un amortisseur Öhlins. La marque suédoise, référence sur le marché, propose des produits d’excellente facture qui transfigureront la partie cycle de votre moto. Probablement l’amélioration la plus fructueuse à apporter à sa moto, tant pour le quotidien que pour tomber des chronos.

Voir nos amortisseurs Öhlins

Ducati Panigale en phase de freinage

Ducati en phase de freinage, la fourche se comprime – Photo Kheemo Jungco

Rabaisser ses suspensions

« La bonne longueur pour les jambes, c’est quand les pieds touchent par terre », disait un philosophe. Pourtant à moto, une moto un peu trop haute posera problème aux plus petits d’entre nous. Par chance, il existe des kits permettant de rabaisser les suspensions, et donc la moto. Il s’agit de biellettes ou de bague à installer sur l’amortisseur arrière. Ou plutôt à faire installer par un pro si vous n’avez pas (encore) l’âme d’un mécano.

Voir nos accessoires pour rabaisser les suspensions

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Loïc

Rédacteur et testeur pour Motoblouz, je suis fan inconditionnel de routes à virages. La moto est pour moi un moyen d'évasion comme un moyen de transport.

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